02 mars 2009

Croyance et preuve

Pour meubler un peu en attendant que j'aie fini de mettre en forme mon paper/de déménager au Japon, je vous propose un extrait d'une discussion tenue il y a peu.
Après relecture, je me dis que je m'avance quand même un tantinet sur certains points, mais si ça peut faire réagir ce n'est pas plus mal.

Tout est parti d'une phrase, "on ne peut pas prouver l'inexistence d'une chose". La suite est de moi.




Donc reprenons du début.
Ce qui m'a fait réagir, c'est la phrase "on ne peut pas prouver l'inexistence d'une chose, c'est une impossibilité logique".
J'ai réagi parce que c'était loin d'être la première fois que je lisais cette phrase, que j'avais pris le temps de réfléchir à son sujet, et que j'en avais conclu qu'elle était fausse, pas marginalement fausse, mais totalement. Elle me semble totalement fausse car elle me semble relever d’une mécompréhension de ce que signifie ‘prouver quelque chose’ en science. Avoue que si c’est le cas, le problème ne relève pas vraiment du pinaillage. Surtout quand il te mène à des conclusions qui me semblent également fausses, du genre « la science ne peut se prononcer sur l’existence de fantômes ». Si un raisonnement faux mène à des conclusions fausses, ne mérite-t-il pas qu’on en discute ?

Cette phrase, disais-je donc, est un classique, on la retrouve dans chaque discussion sur Dieu, le paranormal, les pseudosciences, souvent utilisée par « l’autre camp ». Elle arrange bien les ‘croyants’ au sens large comme les ‘agnostiques’, car elle fournit un statu quo, l’incertitude dans lequel chacun voit ce qu’il veut.

Alors oui, bien sûr, j’en ai saisi l’idée. Pour prouver l’inexistence d’une ‘chose’, il faut vérifier que cette chose n’existe nulle part, n’a jamais existé et n’existera jamais. Il suffit, au contraire, pour prouver l’existence d’une chose, d’en exhiber un exemplaire.

Vu comme cela, la preuve de l’inexistence d’une ‘chose’ semble en effet bien impossible.

Mais le problème, ici, me semble résider dans la notion de preuve. Il est trivial, en effet, de dire, que l’inexistence d’une chose ne peut être logiquement établie (logiquement au sens de logique philosophique ou mathématique, pas de sens commun). Mais il est tout aussi trivial de dire que l’existence d’une chose ne peut être logiquement établie. La Vérité est après tout inaccessible, nous sommes tributaires de nos sens, du fonctionnement de notre esprit, etc…
Descartes objecterait que l’existence d’un « soi » peut être logiquement établie, mais un « soi » seul ne signifie rien, seul ses relations à d’autres concepts et objets le définissent, et ces relations sont à jamais hors de portée de la preuve logique.

Non, nous ne parlons ici pas de preuve logique. Nous parlons de preuve scientifique. La preuve scientifique est subjective, faillible, sujette aux erreurs de mesure, de raisonnement, d’évaluation, au manque de données, etc… La preuve scientifique n’est pas un absolu mais un outil fiable, incroyablement fiable même.

C’est de ce genre de preuve là que nous parlons. Nous sommes, après tout, en train de discuter de ce que la science peut dire, et ce pour quoi elle ne propose pas de réponse.

Alors, pour quelle raison la « preuve de l’inexistence de quelque chose » est-elle impossible ? La preuve scientifique de l’existence d’une chose est certainement possible, je pense que tu ne me contrediras pas là-dessus. Pourtant cette ‘preuve’ n’est jamais une certitude, comme les opposants à la science aiment à le rappeler. La preuve scientifique de l’existence d’une chose est une « bonne raison de penser que les choses se passent comme si » cette chose existait. Plus cette raison est bonne, plus elle est confirmée, plus la confiance en l’existence d’une dite chose est solide.

Je me doute bien que tu sais tout ça, mais je ne l’écris pas sans raison. Pour aller plus loin, il va falloir définir un peu de quoi on parle, quand on parle de chose.

Une chose, toute chose, ne se caractérise que par la façon dont elle est liée à d’autres. Une chose est décrite par ses propriétés, et les propriétés, si elles sont suffisamment nombreuses, peuvent déterminer cette chose d’une manière unique.

Prouver l’existence d’une chose, c’est prouver l’existence d’un ensemble de propriétés organisées selon un certain « motif ». Prouver l’inexistence d’une chose, c’est prouver qu’un ensemble de propriétés ne peuvent être organisées suivant un certain autre motif.

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire, quand tu dis qu’exhiber un certain nombre d’objets, aussi grand soit-il, ne vérifiant pas lesdites propriétés, ne prouve pas que les propriétés en question ne peuvent être retrouvées. C’est juste, c’est, comme tu le fais remarquer, évident, et je suis bien d’accord avec toi. Mais tout ce que cela montre, c’est qu’il n’est pas possible de prouver l’inexistence d’une chose comme l’on peut en prouver l’existence, en l’exhibant.

Il nous faut de nouveaux outils pour aller plus loin, des outils plus puissants que l’itération, permettant d’exclure l’existence d’un ensemble de propriétés. Heureusement, ces outils existent. Ils existent sous la forme de postulats, ce qui veut dire qu’aucune Vérité, aucune certitude logique ne peut en être dérivée. Mais d’un point de vue scientifique, ces outils se sont révélés fiables, et donc valides en tant qu’outil de preuve scientifique, parce qu’ils sont cohérents avec le monde physique observé.

Ces outils, ce sont les lois physiques universelles. Une loi physique universelle est quelque chose de profond et de mystérieux pour moi. C’est un pont entre le monde perçu et les mathématiques humaines, et son existence impose des contraintes cohérentes avec un certain formalisme à l’univers observé. Une loi physique, à partir d’observations itératives, construit une généralisation de ces observations. Elle fixe des contraintes sur les propriétés que les choses peuvent avoir, mais aussi, de manière duale, sur celles qu’aucune chose ne peut avoir.

La loi physique en dit autant sur l’inexistence éventuelle d’objets que le formalisme qui y est associé, et tu n’ignores pas qu’en maths il est très souvent possible, quoi que pas toujours, de prouver l’inexistence de telle ou telle chose.

Ce à quoi je veux en venir, c’est que cette correspondance entre formalisme et réalité permet à la science de statuer sur l’existence ou l’inexistence d’objets indifféremment , et que la séparation entre « preuve de l’existence » et « preuve de l’inexistence » n’a de ce fait pas lieu d’être.

Alors, pour en revenir à un exemple que tu évoquais, puis-je prouver qu’il n’existe pas d’arbre qui parle ? Je pense que oui. Il existe un grand nombre de raisons pour lesquels un arbre ne peut pas parler.

La parole nécessite le mouvement rapide de parties mobiles. Les végétaux ne disposent pas de parties mobiles à mouvement rapides.
L’usage de la parole implique l’existence de structures nerveuses dont les arbres ne sont pas dotés.
Etc…

Chacune de ces affirmations est une « proposition sur le monde », pas une certitude. Il se pourrait que je me trompe, et qu’il existe des arbres qui parlent. Selon comment on définit la parole, on peut même dire qu’il en existe.

Mais en science, peu importe la certitude. Une connaissance scientifique n’est pas une certitude, mais une proposition jugée fiable de manière subjective. Les propositions utilisées pour ma démonstration sont fiables dans le sens où elles sont en accord avec l’expérience, un accord tellement bon que l’extrapolation semble raisonnable.
La science a son mot à dire au sujet des arbres parlants. Pour un scientifique, les arbres parlants n’existent pas, et ses raisons de le croire sont bien plus fiables que ses raisons de croire que des paires de particules/antiparticules apparaissent spontanément dans le vide.

Il n’y a donc pas pour moi une différence de nature entre preuve de l’existence et preuve de l’inexistence, mais une différence de degré. Le processus d’extrapolation à partir de données parcellaires, puis d’exclusion formelle de l’existence d’une certaine combinaison de propriétés est éminemment moins fiable que le processus de vérification expérimental, c’est un fait, et quand il s’agit de problèmes complexes il est souvent infaisable d’exclure la possibilité d’apparition d’un phénomène. Pas parce que cette exclusion est logiquement impossible, non, mais parce que cette exclusion serait sujette à une telle incertitude qu’elle serait inutilisable.

Le problème n’est donc pas la question, mais la façon d’arriver à la réponse. Note que ce problème n’est en rien exclusif aux propositions portant sur l’ « inexistence d’une chose », mais limite de manière générale notre capacité à apporter des réponses aux propositions portant sur des systèmes complexes.

Heureusement, il est souvent possible d’emprunter d’autres chemins de preuves afin d’arriver à nos fins. La science ne peut peut-être pas attaquer de manière frontale le problème de l’existence des fantômes, trop vaguement définis, mais elle peut biaiser. La psychologie et les sciences cognitives nous apportent des éléments pour juger de la probabilité qu’une interprétation anthropocentrée d’un évènement inhabituel soit générée par l’esprit humain. La physique et la médecine nous apportent des éléments de réponse sur le fonctionnement du corps et de l’esprit humain, et d’exclure la possibilité d’une séparation entre corps et esprit.

Bref, la science est loin d’être sans armes face à ce genre de question, peu importe que celle-ci porte sur l’inexistence d’une chose ou non.

L’impossibilité logique de l’existence de fantômes n’est certes pas prouvable, mais la science, c'est-à-dire l’ensemble des connaissances et techniques cohérentes avec l’observation du réel, a tranché depuis longtemps. Pour autant que la notion de preuve ait un sens, la science a prouvé que les fantômes n’existaient pas, à moins de réviser sérieusement la notion de fantôme.

De même pour Dieu. La science n’est pas agnostique, contrairement à ce que beaucoup voudraient croire. Dieu, tel qu’il est défini par les grandes religions, est une proposition physique sur le monde dont les effets sont vérifiables. Si cette proposition est déconnectée de la réalité, si la croyance en Dieu s’explique sans Dieu, si la genèse des religions est expliquée de façon scientifique, alors la science assigne une probabilité de véracité à la question « Dieu tel que décrit par les grandes religions existe-t-il ? », et cette probabilité est basse.
Seule la version non-réfutable de Dieu, le Déisme selon Spinoza, échappe à la science, par définition.

Bref, pour moi, l’affirmation selon laquelle la science ne peut statuer sur l’inexistence d’une chose est non fondée. Elle n’est pas seulement imprécise, mais relève d’une mauvaise compréhension du concept de preuve ou de la science elle-même, et mène à dire de grosses bêtises.

Oui, la science a son mot à dire sur l’existence des fantômes, sur Dieu, sur les licornes roses invisibles (contrairement à ce que je t’ai répondu un peu vite sur le topic). Pourquoi ? Parce que la science n’est pas un simple catalogue des choses qui ont le bonheur d’exister. La science, c’est un outil permettant d’assigner une probabilité à toute proposition reliée au monde réel d’une façon ou d’une autre. Elle statue donc sur toutes les propriétés, et ne se retire de la partie que quand il n’y a plus de propriétés à vérifier (et donc plus de sens).

La science est extrêmement faillible bien sûr, elle l’a prouvée nombre de fois, mais la science n’est jamais qu’un outil qu’il nous est loisible d’adapter à notre subjectivité.

14 commentaires:

Laurent Tu a dit…

Je lirai tout cela plus tard. Mais j'ai lu l'intro. Ca m'a rappelé un cours sur la représentation de la connaissance où le prof dissertait sur la puissance d'expression de la négation par échec. Bien sûr, dans un système fermé, tout est plus facile...

Maxxxoo a dit…

Je trouve que la science est plus qu'un catalogue de probabilités reliées à un ensemble (fini?) d'évènements possibles.

Prenons un exemple simple : la gravitation. Cette théorie est née de l'expérience : les corps s'attirent ; en faisant des mesures et en reliant les points, on statue même d'une vérité générale à ce propos : on le théorise.

La science, ce n'est pas seulement dire qu'on a établi des liens consistents entre les évènements, et que la probabilité de nos affirmations augmente avec le nombre de fois qu'on confronte nos équations avec la réalité. La science, c'est déjà supposer qu'il y a des lois. Dès lors que ces lois sont approuvées, elles permettent de remonter ou avancer dans le temps : faire des prévisions. A partir de ce moment là, on n'a d'autres choix que des les considérer comme vraies, puisqu'elles sont les bases de nos actions. Par exemple, c'est la raison pour laquelle nous montons dans un avion : il n'est pas question d'évaluer la probabilité que l'avion suive les lois d'aérodynamisme pendant le vol.

L'expérience est à la fois le moteur et le frein de la science : elle vérifie ou infirme des propositions. Ce qui échappe à la science, c'est avant tout ce qui échappe aux mesures. A quoi ressemblait l'univers à l'instant espilon ? Dans quel état est la particule à l'instant t ? Est-il unique ?

Si les sceptiques pensent que les fantômes, ou dieu, peuvent exister, et que la science ne peut le prouver, c'est qu'ils ne sont pas accessibles à la mesure, et que leur constitution peut être différente de toute ce qu'on savait appréhender jusqu'à maintenant (les atômes, certaines particules, etc...), et que par conséquent la science (puisqu'incomplète) ne peut statuer sur leur sort. Mais le problème est : quel intérêt de prouver l'existence d'une chose si nul n'y a accès ? A moins de penser que l'Homme est un instrument de mesure plus performant que n'importe quelle machine existante...

Chris a dit…

Bon je vais faire une Laurent et dire que je lirais ton commentaire plus tard Max, là je me prépare à déménager.

Anonyme a dit…

"Le problème n’est donc pas la question, mais la façon d’arriver à la réponse."


Justement... Pour une fois chris, je trouve ton billet un peu bordélique. Tu parles de quoi?



Prouver que quelque chose n'existe pas, oui, c'est tout à fait faisable dans le sens que tu sembles donner à la science. Mais la science n'est qu'un modèle du monde réel. Dans ce modèle, on peut prouver des tas de choses. On peut prouver que des choses existent et que d'autres pas ou ne sont pas possibles. Après le modèle global du monde n'est pas forcément correct, il est même probablement faux. Après tout, c'est des gars comme Gregory Meunier qui le pondent le modèle, faut pas s'étonner.


Je dirais qu'un modèle est bon, si, à partir de celui ci, on peut déduire/prevoir de nouveaux phénomènes.


Etre scientifique, c'est connaitre le modèle et le comprendre, être capable de s'en servir. C'est aussi avoir une certaine confiance dans le modèle. Par contre, être un scientifique, ça ne veut pas dire croire naïvement/aveuglément le modèle et oublier la réalité qu'il est supposer representer.

Pour parler aerodynamique, on a beau faire des jolis calculs sur ordinateurs, prévoir des coefficients de portance de façon précise, et même optimiser des avions entiers par simulation, demain n'est pas le jour où les industriels feront voler un gros avion bien cher sans passer par la case soufflerie. Ils ont conscience qu'après tout, ce n'est qu'un modèle de la réalité (je vais pas rentrer dans des détails magiques non plus lol).

Bref, pour synthétiser mon point de vu : La science n'est qu'un modèle du monde, et ce modèle n'est pas encore dense dans l'espace des réalités.

Bon je relis pas. De toute façon, personne va lire.

Maxxxoo a dit…

Moi j'ai lu.

Et ça ressemble partiellement à ce que j'ai dit. Par corollaire, je suis assez d'accord avec toi.

Unknown a dit…

Moi j'ai lu 4 lignes au milieu et je suis pas sur d'etre d'accord.

Tu dis a un moment qu'en utilisant les "grandes lois universelles de la physique", comme en maths, on peut prouver que telle ou telle chose n'existe pas.

Et pourtant un peu avant tu dis qu'on peut pas non plus prouver que les choses existent, puisqu'on est limite dans leur obervation tout ca.

Mais alors rien ne te prouve que tes grandes lois existent et sont justes. Pour moi comme dit endive, elles ne le sont que dans la mesure ou on arrive a expliquer le monde avec... mais elles sont rafinees perpetuellement depuis le commencement de la science.

Ou alors c'est ton postulat de base, et c'est un peu facile.

Je dis ca, j'ai lu 1/10 du billet. Je pourrais aussi te demander de faire un resume concis.

Anonyme a dit…

Je te remercie Maxime et moi aussi je suis d'accord avec toi. Soyons amis.

Chris a dit…

Max > Oui je dis pareil que toi dans mon billet. La science mesure ce qui est mesurable, et se retire quand toute propriété mesurable a été retirée.

Il y a autant de définitions de 'fantôme' ou de 'Dieu' qu'il y a de croyants en ces choses, et donc pas moyen donc pas moyen d'infirmer l'existence de tout ce que les gens veulent bien appeler 'fantôme' ou 'Dieu', mais ce que je dis c'est que la science peut examiner l'aspect scientifique de ces définitions, et qu'elle l'a déjà fait depuis longtemps. Après, si on définit un fantôme comme "une chose éthérée", son inexistence n'est bien sûr pas prouvable...mais cette définition n'a aucun sens (tu ne peux la relier à rien de concret), donc ce n'est pas bien grave. Idem pour Dieu, Dieu comme "une chose transcendante" échappe à la science, mais par contre le "Dieu qui répond aux prières" est vérifiable, et autant qu'on puisse en juger, ce Dieu là n'existe pas.

Bref, je suis d'accord avec ce que tu as écrit et je dis l'équivalent dans mon billet...

Yves > Oui Yves, je ne parlais ici que de preuve scientifique, et je suis bien conscient de ses limites. Comme je le dis dans ma dernière phrase "la science n’est jamais qu’un outil qu’il nous est loisible d’adapter à notre subjectivité". Je ne pose pas la vérité scientifique comme une vérité absolue, si tant est qu'elle existe. Donc je suis d'accord avec à peu près tout ce que tu as écrit, à ceci près que je ne trouve pas mon billet bordélique.

Nico > Tu te fous un peu de la gueule du monde. Même réponse qu'à Endive sinon.

Unknown a dit…

Bon, allez, on s'en fout, on veut un billet sur le Japon !

Est ce que tu dors dans des cercueil oxygénés empilés sur des étagères ? Est ce que ton masque à gaz pékinois ne te suffit plus ? Est ce que les trains vont plus vite que les avions ? Tout ça...

Anonyme a dit…

Bon ben alors je vois pas du tout l'intéret de ce billet.

Chris a dit…

Moi je le vois.

Maxxxoo a dit…

La science ne se résume pas à établir des vérités. Son intérêt majeur est dans sa capacité à permettre des prédictions, ou des compréhensions du passé.

Il ne me parait en effet pas intéressant de faire un débat sur "est-ce que la science est vraie"

Unknown a dit…

"Est ce que la verite est reelle, et est ce que la realite est vraie ?"

Anonyme a dit…

Bon, quand tu rentreras du festival de robotique de Tokyo et que tu arrêteras de chopper des hotties japonaises, tu te proposeras de bloguer. Avec des photos.