Et c’est reparti. Les supporters ont ressorti maquillage et chauvinisme, cerveaux au vestiaire ou à l’étal, à vendre, état neuf, très peu servi. Toutes insultes racistes dehors, le troupeau décérébré se masse déjà aux grilles, beuglant et trépignant avant le coup d’envoi. Au dessus de leur tête, les vautours publicitaires par milliers se délectent par avance de ce bétail à goût de pigeon, prêt à dépecer, avide de dépenser, proies volontaires et anxieuses de manifester par l’achat de moult accessoires leur appartenance à l’étable. Nuit et jour, la télévision nous vomit à la face en argument marketing un soi-disant esprit du sport, mais de sport comme d’esprit, il ne reste plus grand chose. Offre faible, le temps de cerveau se paie, au prix fort. Les taux d’hormones de connerie sont au beau fixe.
Et enfin, arrivent les vedettes. Les stars. Les Dieux. Car il en faut, du talent, pour être joueur. L’évasion fiscale est un art délicat. Tour à tour comptable, acteur, orateur de génie ou modèle pour pubs de shampoings, le joueur sait tout faire, et même plus. Quoi de plus normal alors que la société le récompense, pour l’ensemble de ses mérites, de manière juste et équitable ? Un tacle à la gorge ne vaudrait-il point son pesant de berlines allemandes ? Un crachat sur arbitre la légion d’honneur ? Ne devrait-on pas, au contraire, se réjouir de voir de parfaits incultes, incapables pour la plupart d’effectuer une addition de tête et de respirer simultanément, plus admirés que d’obscurs prix Nobel ? Ces gens là sont des modèles de réussite sociale, et la preuve que chacun, même l’être le moins favorisé par mère nature, peut, en se rendant utile, gravir les échelons vers le sommet. N’est-il alors pas légitime que ces héros fassent rêver tant de leurs semblables ? J’en ai la larme à l’œil. C’est beau.
Alors place au spectacle, place à la simulation et à l’insulte, place aux primates dans les tribunes, aux requins dans les coulisses et aux pigeons devant leur poste. Et que le plus pourri gagne.
Je mise sur le requin.
05 juin 2006
On va la gagner.
Publié par
Chris
à
21:48
5 commentaires:
C'est fou. J'ai commencé à lire l'article, blablabla, les hooligans, les incérébrés, ..., l'argent, la pub.
Et là il s'est passé un truc bizarre ; pendant les deux dernières minutes de lecture, j'étais intimement persuadé d'être sur le blog de max. Je l'entendais d'ici crier contre les dérives financières, sociales, ... d'un tel évènement.
Et c'est seulement après en levant les yeux que je me suis aperçu que j'étais chez kristobal.
Comme quoi...
Je ne peux pas t'en vouloir nico, tu es trop impliqué pour être objectif. Mais ta vengeance est bien basse ^^
Détecterais-je de l'autodérision ? Peut être pas ;)
Panem circensesque.
Ca ne changera jamais.
Putain, tu m'as grillé kristal, je voulais aussi faire un billet anti foot. Je vais devoir sortir le plan B.
Mais je trouve que Louis a bien résumé la situation.
J'ajoute que cisse est blessé, et que c'est une catastrophe pour toute la France. D'ailleurs, ça a fait la une du 13h.
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