Ambiance zen dans le studio, Mickey 3d en fond sonore.
« …peur, le monde est une vallée de larmes… »
17h, presque nuit déjà, bientôt les 3 étoiles visibles du ciel pékinois s’accrocheront à la tenture céleste.
« …misère, la puanteur des charniers fumants… »
Il y a quinze ans de cela, la nuit, le ciel se couvrait d’étoiles.
« …dans d’atroces souffrances, mais la mort est douce, et… »
La nuit était calme, les jours étaient beaux. Les enfants jouaient dans les rues.
« …petits corps mutilés, les pédo-nécrophiles accourent en masse… »
Horacio était de ceux-là. Il a mon âge, et me raconte une ville d’un autre temps. Une ville sans voitures, une ville silencieuse, disparue.
« …tandis que le jus infâme et purulent s’écoule par les orbites du cadavre de bébé… »
De l’eau a coulé sous les ponts, depuis cette époque, où ce que l’on dépense aujourd’hui en un mois pouvait nous faire vivre 6 ans. Nous n’avions pas grand-chose, mais l’esprit était au partage. Quand quelqu’un recevait sa paie, il offrait à ses voisins des friandises pour fêter l’évènement. L’argent importait peu.
« …head-fucking avec un casque à pointe, aboiements de douleurs étouffés… »
J’arrête Mickey 3d, trop de joie de vivre tue la joie de vivre.
Au printemps, les libellules envahissaient la ville, tellement nombreuses qu’il suffisait de lever la main pour que l’une d’entre elles vienne s’y jeter. Pas de pollution, pas d’insécurité.
Les changements sont arrivés un à un, sans bruit.
Et un jour, Pékin n’était plus cette belle petite ville tranquille, mais cette mégapole sans visage. Tout était devenu payant, les hutongs était devenus immeubles dortoirs sans âme. Tout s’est passé si vite…
Telle est l’histoire d’Horacio, le plus bavard des Pékinois.
Ce soir, les nuages cachent les étoiles, je gratte la guitare sans trop y penser.
Zen.
15 décembre 2006
Zen
Publié par
Chris
à
10:52
7 commentaires:
Premier commentaire.
Waouh mon premier 'prems'.
Merkiiiiiiiiiiiiiikoolol !
Gières, 00h55, 16 décembre 2006 : le ciel étoilé illumine un paysage glacé, mais nos coeurs se réchauffent au coin du feu.
Paix à ton âme.
Fred dit : "j'allais dire pends-toi, mais c'est dégueulasse ; bon anniversaire à mon frère en passant"
Pourquoi 'pends-toi' ?
Que c'est beau. Une larme vient mouiller le visage d'enfant que j'ai gardé. Mon corps tout entier s'ébranle à la lecture de ces paroles. Le monde ne sera plus jamais le même à mes yeux.
Je sais pas, c'est plutôt moi en fait qui avait envie de me pendre en lisant ce billet sur la fin de l'innocence et l'émergence d'un monde hostile. Snif, mon coeur est sensible à ce genre de choses, il ne faut pas le brusquer...
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