Il est là, dans la nuit, se pourlèchant les babines à l’idée de son festin sanglant tout proche maintenant. Il est ivre de puissance, le monde lui appartient, tremblez, fous que vous êtes, du haut de son bout de mur il l’a compris à l’instant, rien ne pourra plus lui résister, jamais. Tant de temps passé à l’entraînement, tellement de sacrifices pour en arriver là. Nombreux sont tombés avant lui, les faibles, ils ne méritaient pas de vivre. Mais là où tant ont échoué, lui ne faillira point. Il est le meilleur. Génération après génération, sans ancêtres se sont battus pour survivre, se reproduire, éliminer tout défaut. Il est la quintessence du guerrier, le bras droit de la mort, il est l’Omega.
La pièce est calme maintenant, le calme avant l’orage. Il fait le vide.
« Souviens toi. La volonté guide la patte vers son but, elle et rien d’autre. Ta volonté est acier, ton cœur est pierre. Telle est la voie, celle là et celle là seule. »
Le vide chasse les dernières pensées, il ne fait plus qu’un avec la pièce, un avec l’univers. Il connaît, il ressent chaque atome autour de lui, comme une partie de son être, et aucune molécule n’échappe plus à sa conscience flottant au milieu du vide. Il est Tout. Au loin, il entend encore résonner dans sa mémoire les paroles prononcées un instant auparavant, mais elles ne veulent plus rien dire. A quoi bon le pouvoir ? A quoi bon la vanité ? Il est, et cela lui suffit désormais. Mais la mission attend. Il prend son envol.
Approche de routine, la cible ne se doute de rien, bien sûr. Pauvre chose innocente. Un survol, un deuxième. C’est presque trop facile. Un mouvement, repli de routine. Ca va être un jeu d’enfant. La mission, rien d’autre que la mission. Toute pensée est superflue. Un flash, une petite maison au bord de l’eau, des enfants qui jouent. Il le sait, un jour, tout cela sera à lui. L’instant de bonheur est fugace. Rester concentré. Il essaie de maintenir le vide qui vacille. Son père, avant l’accident, le dernier regard qu’il lui jette. Pourquoi penser à cela, pourquoi maintenant ? Aujourd’hui, le héros sera vengé. Non, le vide, faire le vide. La mission bon sang, rien d’autre ne compte. Mais le vide s’en est allé. Si près du but, les émotions remontent et éclatent comme des bulles. Il la revoit, revoit son visage. Bientôt, mon amour, bientôt, mais pas encore. La mission. Des visages, des noms, tant de destins croisés, tant d’espoirs en lui. Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas.
Ses organes internes explosent en un instant tandis qu’il se vide et se démembre. Perdu dans ses pensées, le coup l’a surpris. Je t’aimerai toujours, sa dernière pensée avant que l’ombre ne gagne. C’est la fin.
Dans tes dents, moustique de mes deux. Tu n’es pas le premier à tâter de mon bouquin de cours, et tu ne seras pas le dernier, que cela serve de leçon à ta regrettable race, hahaha. Leçon, bouquin de cours, calembour. Drôle.
17 mai 2007
Le guerrier.
Publié par
Chris
à
18:19
17 commentaires:
Des subtilités ont dû m'échapper, ou alors ce n'était pas des subtilités.
Bonjour,
Un temps, j'ai cru que tu parlais de NS.
NS. Oui, mais encore cher anonyme ?
Sinon, il me semble bien que seules les femelles piquent ?
NS, PR depuis le 16, L.
J'y ai fait allusion pour le fun, rien de plus.
Sinon merci Louis, mais je regrette que tu n'aies pas aussi relevé que les moustiques ne vivent pas dans des maisons.
Ce cher NS et toute sa clique. FF, JLB, MAM, CB, RB, et même des transfuges comme BK.
Le début du texte me fait penser à "L'école du micro d'argent" de I Am ; y'a une bonne rythmique et tout, je pense qu'avec une beatbox (genre Joseph) tu pourrais essayer d'en faire un flow.
Sinon la chute est bien, je m'attendais vraiment à autre chose. En fait je t'imaginais toi en guerrier, la proix étant donc soit un exam, soit une fille. Lol
Mais peut-être était-ce le cas ? La fin n'étant que métaphore de l'echec ?
Echec pour qui, pour quoi ? Dis nous en plus, on veut savoir. Oui, vraiment.
Non, pas de double sens, je voulais simplement faire partager au monde ma passion pour l'écrasement de moustiques, je m'en fais un par jour en moyenne.
Mais merci nico, ça me va droit au coeur.
C'est tellement moins intéressant d'un coup. Même si le style reste, toute la signification cachée potentielle s'envole.
Je t'invite toujours à rapper ce texte, cependant...
ou a en faire un slam
Il faut pas dire Joseph, mais Poulpo.
"Parce qu'il avait des grands yeux et pas de cheveux"
Laurent on pouvait pas l'appeler poulpo, à cause de ses yeux bridés
C'est normal que je comprenne rien à ce que vous racontez ?
T'as pas de culture Christophe. Tout le monde connait Poulpo.
Le fameux Poulpo. Je me demande ce qu'il a fait au deuxième round, ou ce qu'il aurait donné sur son Corneille.
Tout ça me rappelle que NS a une autre signification bien plus intéressante que celle dont on parlait au début des commentaires...
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