11 décembre 2005

Surprise !

Et oui, surpriiiiiiise !
J'ai senti ta détresse, public. J'ai vu cet air suppliant sur ton visage, cette envie irrépressible de te cultiver au fond de tes grands yeux, et j'ai craqué. Sèche donc tes larmes et savoure l'instant, car chaque ligne de ce texte que tu lis est comme une seconde de sursis au cours d'une longue et atroce agonie, comme un blanc dans une chanson de Lorie, magnifique mais éphémère. Pour toi public, j'ai fait fi de mon inextinguible soif de travail, j'ai sacrifié de précieux instants de codage, envoyé bouler mes cours les plus passionnants, muselé mes pulsions productivistes les plus sauvages. Je l’ai fait par grandeur d’âme, note le bien, c’est important. Grandeur d’âme.

Aujourd’hui public je vais te parler, une fois n’est pas coutume, d’un sujet d’actualité brûlant, car non, je ne crains pas la polémique. Je me ris du danger de mes propos, je regarde la mort dans les yeux et lui crache au visage avant de la finir avec un coup de genou dans les valseuses bien senti. Je suis un ouf-malade.
Ce soir, public, j’ai donc décidé de te parler des camions de poubelle. Attention, pas de tous les camions de poubelle bien sûr, je ne voudrais pas engager un débat donc l’importance me dépasse. Je voudrais parler des camions poubelle parfumés.
Mais quelle est donc cette incongruité conceptuelle gloubiboulguesque néotranscendantale, t’interloques-tu, et comme je te comprends. C’est la chimérique création à tendance post-moderne issue du cerveau malade d’un apprenti docteur Frankenstein, serais-je tenté de répondre. Mais ce serait céder à la facilité sans combattre. Non, le camion poubelle est bien plus que cela. C’est un camion poubelle. Qui émet du parfum. Goût framboise. Petit flashback.

Sa majestueuse silhouette se profilait à l’horizon, ombre parmi les ombres dans le crépuscule de cette nuit naissante. Il balayait de son puissant rai de lumière les opulents murs de béton alentour, comme un phare dans la nuit de nos vies. Je m’approchais de la noble machine. Et soudain, alors que la distance m’empêchait encore de distinguer la rude beauté de la bête, une incongruité accrocha mon regard. Le camion fumait. D’épaisses et inhabituelles volutes blanches s’élevaient du généreux orifice de la digne machine, avant de se perdre dans le vide la nuit. J’arquais un sourcil de perplexité. Et c’est à cet instant que ma frétillante narine capta l’effluve. Une odeur de framboise, ou presque. Trop chimique pour être naturelle, pas assez pour provenir d’un pot de confiture anglaise, la senteur était mystérieuse, mais pas désagréable. Je poursuivais mon chemin, aux abois.
La généreuse machine butinait lentement, et mon pas était leste. La rencontre était inévitable. Et c’est alors que je compris.
Tout concordait, la fumée, l’odeur, le camion. Les pièces du puzzle s’assemblaient dans mon puissant esprit. Enfin, mon intellect incommensurablement développé avait trouvé défi presque à sa taille. Presque. De l’eau vert-poison ? Oui merci.
Tout concordait, disais-je donc. La conclusion était limpide.

Je mets ici un terme au suspense insoutenable, peut-être un peu affaibli par le fait que j’ai déjà donné la fin de l’histoire avant le début. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, la conclusion est donc que la mairie a déployé un nouveau genre de camion poubelles, goût framboise. L’idée n’est pas mauvaise, je trouve, car c’est vrai que l’ancien goût n’était pas top.
Avis aux anglais, voilà une idée à creuser pour votre nourriture.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Ô Chris, ton savoir est épatant de richesse, et ce blog reflète la grandeur d'âme qui fait de toi un homme d'exception.

Anonyme a dit…

Oui, il faut bien dire goût framboise, et non saveur framboise puisque Christophe, journaliste de choc (presque autant que Chloé Sullivan), est allé jusqu'à goûter la condensation des vapeurs ...

Chris a dit…

Merci Laurent d'avoir si bien compris ma figure de style.

Anonyme a dit…

tu pourrais faire des billets plus courts?
là, c'est vraiment au dessus de mes forces tous ces mots, toutes ces lettres

Anonyme a dit…

tient, je me rappelais plus avoir posté un commentaire ici. Ca doit etre parce que j'ai toujours pas lu le contenu de ton billet.

Chris a dit…

Soit ça, soit tu cherches désespéremment à attirer mon attention.
Mais ne t'inquiète pas chère astéracée, tu auras le plaisir de me voir en personne d'ici peu.

Anonyme a dit…

Je comprends pas.

Chris a dit…

Louis, sors de ce corps.

Anonyme a dit…

aujourd'hui, j'ai lu ce billet.

Anonyme a dit…

P*** de ch****, chris ne blogge plus.
Que se passe-t-il ?