En réaction au billet de réponse que Laurent, Max ou Yves ne manqueront pas d'écrire après avoir lu ça, je me vois forcé d'écrire ce billet, car, lecteur, ami, frère, tu mérites la Vérité. Je vous préviens, ce billet est une full-private joke. Vous voilà prévenu.
C'était donc une soirée des plus banales en Savoy. A cette heure où le Savoysien rentrait au chalet le ski sur l’épaule (ou le surf pour les moins doués), à cette heure ou ne blanchissait pas la campagne, je partais. Chez Laurent.
Le castel-Tu trempait sa sombre silhouette, immense et torturée dans l’encre de cette nuit sans lune. Quelque Mercedes dormait dehors ce soir là, exceptionnellement. Plus de place dans les garages peut-être ? Ce sont des choses qui arrivent. Toujours est-il que j'hésitais à franchir le portail. Au loin j'apercevais la meute dressée pour tuer, apparemment occupée à se rouler dans ses déjections, mais qui sait ? Peut-être était-ce une feinte.
Empoignant mon immense courage à une seule main, et la poignée du portail de l’autre, j’entrais dans le domaine. Par chance la porte du bâtiment principal n’était pas loin. Je sonnais.
Et là ce fût le drame. La meute était là, et en un éclair elle se jetait sur moi (après s’être toutefois plongée dans un bain désinfectant). Agrippage de jambe level 42, regard con level 58, attaque haleine fétide. Je parais de justesse.
« Couché Chanceux ! Couché ! »
Ma voix de stentor restait sans effet. Et c’est alors que s’ouvrît la porte.
« Couché Chanceux. Au pied ! Saute ! Assis ! Debout ! Fais le beau ! Sois con. »
Et soudain le miracle s’opéra, et la meute s’immobilisa, comme paralysée.
Evidemment ! Comment n’y avais-je pas pensé ? Il suffisait de réaliser un buffer-overflow de la mémoire 16 bits de la bête féroce pour réécrire son code directement et la rendre douce comme un hamster. Simple comme bonjour…
« Bonjoule ! Veuille donc entler dans ma modeste plopliété, vénélable invité, et veuille excuser la viande. (oui il roulait les r, comme tous les Japonais)
- Oui bonjour madame, je voudrais voir Laurent s’il vous plaît.
- Paldon ? Mais moi êtle Laurent, honolable convive.
- Vraiment ? Ah pardon, je t’avais pris pour ma prof de Chinois. Mais félicitations, tu progresse beaucoup dans notre langue. Tiens va me ranger ce manteau. Bon, où est la bouffe ? »
J’entrais dans le palace.
« Ah tiens tu t’en encore acheté un portable ?
- Oui, je savais pas quoi faile hier, alors voilà. Mais excuse-moi quelques instants, je dois encole langer les lestes de la fête (par souci de lisibilité, je ne reproduirais plus l’accent Coréen dans la suite de ce dialogue).
- La fête, Michel ?
- Non, moi c’est Laurent, et oui, la fête de l’hiver.
- Oh tu sais, moi les noms Vietnamiens…mais dis m’en plus. Qu’est-ce que la fête de l’hiver ?
- Oh mais c’est très simple. Le 22 décembre, c’est enfin l’hiver, et il commence à faire froid. Alors pour remercier Bouddha de nous avoir ramené l’hiver, nous plaçons des mandarines dans sa vitrine, et ensuite nous faisons une fête orgiaque jusqu’au bout de la nuit, mais en famille.
- Ca a l’air très bien tout ça. Bon et bien range donc, je m’occuperai en formatant ton iBook. »
Cinq minutes plus tard, arrivait Louis, aka tout-n’est-que-mystère-man.
« Tiens salut, comment ça va ?
- Je ne suis pas autorisé à divulguer cette information.
- Et tu faisais quoi hier, au fait ?
- Cette information nécessite une accréditation de sécurité niveau 17. Disons donc que j’ ‘accueillais’ des… entités.
- Très bien, très bien. Et sinon tu fais quoi pour le réveillon.
- Je peux te le dire, mais je serais forcé de te tuer après.
- Ah c’est bien. Mais entre donc, je t’en prie. Eh, mais voilà Nico ! »
Nico arrivait en effet, avec sa barbe de 15 jours rasée la veille.
« Salut, où est le fromage ? Il me faut du fromage pour vivre ! Du fromage !
- Du calme Nico, le fromage t’attend à l’intérieur, comme d’habitude. Entre donc. »
Et là – incroyable compacité temporelle des évènements – arrivèrent Max et Sophie, ou plutôt Max portant Sophie dans des puissants bras.
« Mon Dieu Max, mais que s’est-il passé ? Est-elle toujours vivante ?
- Oui ne t’inquiète pas, elle n’est que fatiguée – exceptionnellement - mais j’ai estimé qu’il valait mieux lui épargner le reste du trajet dans le domaine…une infection mortelle est si vite arrivée.
- Comme je te comprends Max. J’ai entendu dire que la peste noire reprenait du poil de la bête ces derniers temps, alors on n’est jamais trop prudent. Et toi sinon comment ça va ?
- Oh tu sais, je suis pas mal occupé en ce moment. J’ai une mononucléose jusqu’à la fin de semaine là, et ensuite je fais un petit break avant d’attaquer ma petite variole…si tu ajoutes à ça ma spermite du jeudi soir et mon bras cassé du mercredi, je m’en sors plus.
- Ah oui m’en parle pas, j’ai un peu mal au lobe de l’oreille gauche ces derniers temps. Et toi Sophie ça va ?
- Tu n’as pas à répondre à cette question ! » intervint Louis.
« Oui merci Louis. Non mais ça va…un peu crevée, mais bon il est déjà 18h30 en même temps, c’est normal. »
J’acquiesçais poliment.
Yves et Seb survinrent alors, comme par enchantement.
« Non mais Seb, il ne faut pas se voiler la fesse, toutes ces filles que je viens de te citer sont sur-moches.
- Oui si tu le dis, mais je vois pas le rapport avec la mécanique des fluides. Bon on va à l’Opéra ?
- Non pas encore Seb, pas encore. On te dira quand.»
C’est alors qu’un cri d’atroce souffrance émergea de la cuisine. Nous-nous précipitâmes tous, pour découvrir Nico, inanimé, sur le sol de la cuisine.
« Mon Dieu Louis, mais que s’est-il donc passé ? » demandè-je.
« Alors premièrement, ce n’est pas que TON Dieu, et ensuite je ne suis pas autorisé à…
- Oui bon ça va on connaît la suite…examinons donc la scène… ».
Une bouteille de jus de fruit sorti, un verre vide, Nico inanimé…
« Laurent ! Jean-Pierre ! Ou quel que soit ton prénom, ramène toi !
- L’honorable invité m’a demandé ? » demanda l’appelé dans une courbette.
« Oui. L’honorable invité voudrait savoir ce qu’il y avait dans cette brique de jus de fruit.
- Oh mais rien de bien méchant, vénérable maître. De l’eau bouillie, tout simplement. »
Un murmure d’horreur parcourût la foule.
« QUOI !? Mais vous êtes inconscients dans cette pagode ou quoi ? Vous savez très bien que l’eau est fatale à Nico. C’est un meurtre !
- Il respire encore ! » cria Yves.
« Mais c’est bien sûr ! » hurla Seb.
« C’est exactement ce que nous avons étudié en Electrophorèse et Génie Chimique ! Le fait de faire bouillir l’eau la rend moins nocive pour les organismes ne la tolérant pas, comme celui de Nico. Il faut le faire vomir !»
« Sortez le Durian ! » hurlè-je alors.
« Ok et ensuite on va à l’Opéra ? »
Nico va-t-il s’en sortir ? Max va-t-il mourrir avant lui ? Ou Sophie ? Laurent a-t-il vraiment tenté de tuer Nico au motif que lui a des poils de barbe ? Louis va-t-il encore se faire prier longtemps pour sortir la moindre information ? Seb va-t-il être moulé dans son jean, et aller enfin à l’Opéra ? Vous le saurez peut-être un jour dans un autre billet, mais peut-être pas, parce qu’il ne faut pas abuser des bonnes choses.
Ci jointes des illustrations des principaux protagonistes de l’histoire, par ordre alphabétique d'importance à mes yeux.
23 décembre 2005
Une soirée banale en Savoy
Publié par
Chris
à
16:30
3 commentaires:
Il manque les paroles de kristal (l'autre personnage peut être interprété par n'importe qui, encore que...):
- salut
- salut
- ça va ?
- ouais
- au fait, tu savais qu'il faisait 4°C au fond des océans, kristal ?
- arf. Non, tu as tort.
- Tu dis de la merde. En appliquant la loi de la thermodynamique au fluide, en utilisant la théorie des fonctions holomorphes au contour que représente la Terre, on trouve une approximation à 10^-3°C près de 4.166°C
- Non, c'est faux. De toute façon, je l'ai déjà dit sur HFR.
- Putain, putain, pute de ch****, mais arrête de croire que t'as toujours raison, putain, c'est moi. De toute façon j'arrête de parler avec toi.
- Mais tu t'énerves pour rien, j'ai juste dit que t'avais tort. Bon, faut que j'aille faire des courses, faut que je remplace mon DD 300go par un 1,5 To, j'ai téléchargé 48000 musiques de ddr en qualité 512 ce week-end. Ah puis il faut que je rachète 2 rondelles de 1 kg pour mes haltères. Allez, plus plus.
C'est faux, et de toute façon je l'ai déjà dit sur HFR.
Mwhahahahhaa
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