Que celui qui n’a jamais rêvé être monstrueux me jette le premier gravier, car sous vous yeux ébahis, devant votre bouche écarquillée et derrière le bouclier de l’humour brandi, je vais, pour vous, céans, devenir un véritable monstre.
Tuons les tous, le père noël reconnaîtra les siens.
« Hey mais qui voilà ! Si c’est pas mon colocataire préféré, mon nouveau meilleur ami de toujours ! Comment ça va…machin ? Alors, toujours petit et débile ? Bof, tu sais, c’est rien, des semelles compensées et il n’y paraîtra plus. Ca te dérange pas si je chante pendant que tu dors ? Non ? Mais articule, je comprends pas, c’est quoi cet accent, regarde moi quand je te parle, C’EST QUOI CET ACCENT ? Moi pas comprendre toi. Allez, on va prendre ça pour un non, bon je te retiens pas plus longtemps, j’aimerais bien pouvoir discuter avec toi mais j’ai pas envie.
Eh bah tiens justement, quand on ne parle pas du loup ! Voilà ma femme de ménage préférée, oui, ‘ni rao’ à toi aussi, servante. Alors, quoi de neuf dans ta vie ? Comment ça rien ? Mais si voyons, creuse un peu, tu vas bien trouver un truc, je sais pas, 10 centimes trouvés par terre, un lit que tu aurais moins raté que les autres en le faisant, fais un effort, Germaine, quoi, je peux pas tout faire pour toi, ta vie n'est quand même pas si vide que ça, hein ? Ah au fait, on pourrait croire que je te parle pour le plaisir, mais non, en fait ma douche fuit pour la 15ème fois de l’année, alors tu seras gentille Martine de m’appeler un vrai plombier cette fois, et que ça saute.
Oui, oui, c’est une fuite, tu vois, il y a de l’eau, qui coule, mais je t’en prie Pétassine essaie donc de fermer les robinets, j’y avais vraiment pas pensé avant de t’appeler. Bon, je compte sur toi, je peux ? Allez bises ma grosse, je te laisse, je suis presque en retard pour les cours. »
« Hey bonjour professeur, ça roule ? Je me mets au fond, ça vous dérange pas ? - c’est pour mieux dormir entre les pauses. Eh, mais vous êtes enceinte, félicitations ! Non ? Toujours pas depuis hier ? J’aurais juré pourtant… vraiment pas, c’est sûr ? Sûre à 100% ? Allez, vous me faites marcher ! Non ? Hey les autres, on dirait pas qu’elle est enceinte, sérieusement ? Bon, bah vous voyez, on a le droit de se poser la question quand même, on est dans un pays lib… dans un pays, quoi. »
Bon, qui je choisis comme voisin de sieste, le débile ou la moche ? Allez hop plouf-plouf, le sort en a décidé, ce sera le débile, ça tombe bien d’ailleurs, ça faisait bien cinq minutes que je ne m’étais pas senti supérieur à un truc, j’étais un peu en manque.
« Comment ça va débilos ? Alors, toujours Népalais et con ? Toujours écrivain de romans sur la culture népalaise, et con ? Toujours joueur de tam-tam, et con ?
Toujours pas enceinte, madame ? »
Ce qu’il y a de bien chez mon voisin, c’est qu’entre ses vociférations de pougnasse assoiffée de reconnaissance professorale, parfois, il y a des silences. Que souvent, il comble en se la sentant comme un porc.
« Tu vois, moi, avoir écrit beaucoup romans, 9, beaucoup de sous moi avoir fait. 37,8 milliards de Giga-roupies (soit 12,3 centimes d’euros). Moi avoir 3 maisons dans népal, je être très fort en chanson népalaise, je responsable éducation ministère népal, beaucoup professeurs sous ordres moi.
- Ouais t'auras une médaille. Bon, tu vois, Jean-Pierre, j’ai dessiné une petite face humaine sur ma main à l’aide d’un porte-mine 0.5mm à mine HB. Alors maintenant t’es gentil, tu parles à ma main et tu me fous la paix, je préfère m’écouter penser que de gâcher ne serait-ce qu’une calorie de plus à essayer de décrypter les sons en provenance de ton orifice buccal. Allez bonne nuit. »
« Hey, t’as appris la nouvelle, un Russe est mort en traversant un passage piéton !
- Bon dieu, c’est pas croyable, vraiment des tarés du volant ces jaunes. La prochaine fois ça pourrait être grave. »
Bon allez, poubelle la nourriture non civilisée, je me prendrai un sandwich. Qu’est-ce que j’y peux, moi, s’ils n’ont toujours pas été foutus d’inventer les couverts, ou l’alphabet ? Il s’agirait d’évoluer, un peu, hein, fini le moyen âge et les chapeaux coniques, le folklore ça va bien 3 minutes pour déconner, mais là ça devient ridicule, vous vous êtes plantés, ça peut arriver à tout le monde, mais reconnaissez le et grandissez, un peu.
« Hey, machin, toujours pas déménagé, mon colloc préféré ? T’es enceinte ? Ah non t’es un mec, c’est vrai. Alors attends, laisse moi deviner…t’es en train de bosser ? Ahah, je sais pas, une intuition. Non, vraiment, je n’ai pas de ‘truc’, comme tu dis, juste une capacité de déduction, et une culture, disons, hors normes. Et puis, on peut dire que vous, les Japs, vous avez un peu ça dans le sang, hein, comme la cuisson du riz pour les Chinois, ou la biture pour les Russes, non mais attend, je critique pas, chacun son truc hein, nous les Français c’est le romantisme, et voilà quoi, je me plains pas à chaque fois qu’on me sort ce stéréotype réducteur.
Enfin bon je parle, je parle, et j’en oublie de mettre de la musique pour t’empêcher de bosser encore plus, ça te dérange si je ne te demande pas ton avis ? Oui ? Ok je note, maintenant ta gueule, j’écoute ma musique. »
« Ah tiens, mais qui vois-je ? Si c’est pas mes connards de voisins Kazakhs en train de hurler dans le couloir à 1h du matin ? Alors, toujours pauvres ? Toujours moches ? Toujours petites bites ? Ahah oui je sais, vous avez ‘ça dans le sang’, vous aussi. Ben écoutez, ça m’a fait plaisir de vous mépriser, on se refait ça un de ces quatre matins ? En attendant vous m’excuserez, mais il faut que j’aille réveiller mon colloc pour lui expliquer pourquoi exactement sa vie est morne et sans avenir, il paraît que les Japonais ont le suicide facile. »
Si par ailleurs je voulais conclure ce billet sur une note de profonde intellectualité rebelle, je n’hésiterai pas, j’oserai l’impensable, je dirais tout haut ce que seuls quelques esprits éveillés pensent tout bas, je cracherai à la face de ce monde ce qu’il ne veut pas voir, j’écrirai en lettres de feu « la beauté existe », « la guerre c’est mal » ou bien encore « j’aime bien les choses qui me font plaisir », mais point trop n’en faut, et la provocation a ses limites. Je retire ça, désolé, pardon. Je ne suis qu’un humain, après tout.
Enfin, je crois...
02 novembre 2006
Soyez monstrueux
Publié par
Chris
à
10:05
17 commentaires:
Je suis content que tu t'épanouisses en Chine.
Tu révèles ta vraie nature, en partie.
Ca, c'est le syndrome "deux mois".
louis est vivant !
mwahahahahahah, j'étais déja comme ça à supaero. On était limite pire avec un pote.
avec tobias ?
Que veux tu nous dire Chris ? Tu as réussi à jeter d'autres collocs ? Tu craches sur les filles qui veulent ton corps ? Tu vas essayer de rester plus de 3 ans en Chine finalement ?
Sinon Louis, c'est quoi le syndrome 8 mois ?
C'est bien nico d'essayer de lire entre les lignes, mais à ce point là, ce n'est plus de la lecture entre les lignes, c'est de la divination, et comme tu le sais la divination ne marche que dans la mesure ou tu te contentes d'énoncer d'atroces banalités. Contente toi à l'avenir d'un 'Dois-je comprendre que quelqu'un ou quelque chose a ou a eu une une influence quelconque sur ta vie ?', et tu obtiendras de bien meilleurs résultats.
(je me félicite au passage de m'être abstenu d'associer 'atroces banalités' à quelque évocation que ce soit du dernier billet de max, vraiment je progresse, bravo à moi)
Mais bon, puisque personne ne semble l'avoir saisi, je vais m'abaisser à vous expliquer l'esprit de ce billet. C'est de l'art pour l'art, de la méchanceté pour le plaisir d'être méchant, je ne nie pas qu'il y a parfois un fond ou plus de vérité, mais non, je ne suis pas comme ça dans la vie de tous les jours, je suis toujours ce petit être sensible, écorché vif, féru de mièvrerie et avide de guimauve dégoulinante. Alors voilà c'est malin, vous m'avez fait pleurer, surtout toi Laurent avec ta 'vraie nature', ce serait Louis, j'aurais compris qu'il n'ait pas compris (et c'est le cas), mais toi, oui, toi, l'homme qui déjouais les arnaques les moins flagrantes, comment ta clairvoyance aura-t-elle pu à ce point échouer à deviner sous la carapace de la rudesse ce petit coeur qui bat toujours comme au premier jour de notre rencontre pongiste ? Je suis blessé, connard.
Au fait c'est qui Louis ?
Dois-je comprendre que quelqu'un ou quelque chose a ou a eu une influence quelconque sur ta vie ?
Chris se sent faible et opprimé, et il rêve à travers son blog de dire toute la haîne qu'il ressent.
N'oublie pas que le fait que ton colloc est un plus petit zizi que toi est possiblement envisageable. Est-ce que ça te rend heureux ?
Pousses pas le pauvres Japs au suicide on sait jamais qui pourrait le remplacer...
max dit "le fait que ton colloc est un plus petit zizi que toi"
--> ouahh l'insulte, comme ça y va !
L'ortographe te jouera des tours Max : imagine "le fait que Fred est une contrainte" ou encore "que Fred est un mal de tête"... (le m'arrête on peut faire bien plus trash...)
Si tu écris ça, quiconque le lit oubliera presque la faute de grammaire tellement il aura compris de travers
LA VAAAACHHHE ! t'es completement déchainé Christophe !!!!!
Nico :Règle numéro un du chieur sur Internet, quand on critique l'orthographe, veiller à ne pas soi-même faire des fautes.
Même s'il est vrai que Max semble réécrire les maths sur la partie de son cerveau auparavant dédiée au français.
Putain ça craint, c'est la première fois de ma vie que je fais cette faute, qui est soit dit en passant une faute de grammaire, et non une faute d'orthographe. Vu l'heure du commentaire, on va dire que c'est la faim qui m'a fait perdre mes moyens.
Pourquoi comme par hasard on me prend comme sujet de l'exemple?
Parce que comme par hasard c'est le premier exemple qui m'est venu à l'esprit...
Enregistrer un commentaire