19 avril 2006

Agent orange

Un champignon qui marche, parmi ces vertes collines ? Tuons le, pour le spore. Je déterre le poireau le plus proche, et lui balance à la figure de toutes mes forces. Le sang gicle de toutes parts, et quelques râles d’agonie plus tard, la bête est terrassée. Le 352ème aujourd’hui, quand même. Coïncidence ? Je ne crois pas, non. Il est temps d’aller déterrer le poireau de guerre.

Je saute dans le tuyau le plus proche, direction la zone de téléportation. Quand je ressors, ‘elle’ est déjà là, un rictus malfaisant sur la face. Le temps se fige, nous nous observons.
« Vous !
- Vous. Vous n’auriez jamais dû revenir, ce monde est trop petit pour nous deux. Préparez vous à découvrir de nouveaux horizons de douleurs avant qu’une douce mort ne vienne vous délivrer. Je vais prendre du plaisir à vous voir mourir, mister Bros. Attention, derrière vous ! »
Le coup était bien vu, et c’est de justesse que j’évite de me retourner. Une vraie vicieuse, cette tortue, mais mes réflexes de vieux baroudeurs sont aussi affûtés qu’une lame de rasoir dans la bouche de bébé. Bien m’en prend, car à peine ses derniers mots prononcés, mon ennemie a déjà commencé à lancer marteau sur marteau, à une vitesse folle. Comme sortis de nulle part, ils se rapprochent toujours plus de ma position. Il faut réagir, vite. Passer à travers le flux de marteaux ? Trop risqué. Attendre ? En restant immobile, je cours à ma perte. Mon sort semble scellé.

Mais soudain, ma tortue d’ennemie commet une erreur, une erreur mortellement fatale en termes de létalité. En sautant sur place, elle marque une légère pause entre deux lancers. Il ne m’en fallait pas plus. Profitant de cette soudaine ouverture dans le flux martellique, je traverse, et déjà la peur se dessine sur le visage de mon adversaire. Elle se tient en hauteur, sur un rocher flottant, c’est presque trop facile me dis-je. Arrivé à son niveau, je défonce d’un coup de crâne le rocher, le résultat est immédiat. La tortue folle est littéralement déchiquetée par le choc, le sang vole de toutes parts, les boyaux tapissent les murs. Quand ce qu’il en reste retombe à terre, elle n’est encore pas tout à fait morte. Une coriace. Je m’approche du cadavre en devenir.
« Tu sais…j’ai toujours…voulu te dire… ». Crac. Crac, crac. Crac. Ses os cassent comme du petit bois sous mes coups de talon frénétiques. Ce qu’elle voulait me dire ? Certainement rien d’important, me dis-je. Ce soir, c’est soupe à la tortue crue pour tout le monde.

Il y a quelque chose de pourri dans ce monde. Que faisait cette tortue ici ? Et tous ces champignons géants ? Et ces serpents de sable cracheurs de billes mortelles ? Ils essayaient de couvrir quelque chose de plus gros, c’est sûr. L’atmosphère se fait plus épaisse au fil de ma progression, le chemin jonché de cadavres et les murs maculés de sang et d’inscriptions sataniques. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé par ici, mais ça ne ressemble pas à un pique-nique des Télétubies, me dis-je en brisant le cou de la dernière autruche psychopathe suceuse de sang du secteur. Quelqu’un doit avoir créé un portail de téléportation vers l’enfer à l’aide d’une flûte enchanté ou quelque chose dans ce goût là. En tout cas ça semble logique.

Ca tombe bien d’ailleurs, j’ai justement trouvé une flûte enchantée dans une trappe de maintenance bien cachée. Autant l’essayer tout de suite. A peine la première note est-elle jouée que la mini-tornade m’emporte, pour me déposer dans la zone de téléportation, comme prévu. Et comme sus-précédemment sus-déduit, un tuyau téléporteur de la zone a été modifié pour permettre une connexion bidirectionnelle avec l’enfer. Classique, me dis-je. Allons donc détruire le chef de l’enfer. Je me taperais bien une pizza ensuite, mais chaque chose en son temps et les champignons de l’enfer seront bien gardés.

Incroyable coup de chance, le tuyau téléporteur me mène directement aux pieds du chef de l’enfer, que je reconnais en la personne d’Orangeos, l’abominable opérateur. Pas de niveaux à traverser, d’ennemis intermédiaires, rien. Coïncidence ? Je ne crois pas, non. La choucroute cosmique est à l’œuvre.
« Toi ! » me lance Orangeos de sa voix de stentor.
« Oui, moi. Et toi ?
- Oui, aussi.
- Bien.
- Ca me va.
- Et comment.
- Tu l’as dit.
- Je vois qu’on est d’accord.
- T’aimerais bien.
- Que tu crois. »
C’est plus que je ne peux encaisser, je démarre la tronçonneuse. Mais le ladre avait prévu le coup, et déjà il amorce son attaque abonnement-non-sollicité-à-un-service-de-news-par-sms-bien-profond. Il est rapide, le bougre. Par deux fois, il me touche. Le choc est rude, je passe en mode nain. Il me faut frapper tout de suite. Par chance, croyant m’avoir tué, mon ennemi infernal s’en est déjà retourné pour s’affaler sur un canapé et regarder TF1 en mangeant des chips. Il semble un tantinet surpris quand je commence à le dépecer, mais la chose ne dure pas. J’orne une dernière fois les murs et ma moustache de petits bouts d’os et de chairs sanguinolentes, puis c’est la chute dans le vide, la remise du sceptre à la princesse et l’arrivée de l’équipe d’intervention des forces spéciales, qui se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.


Après relecture, il semblerait que j’aie quelque peu mélangé mes fiches concernant mes récentes péripéties avec un certain opérateur téléphonique, mes fiches sur super mario bros et celles sur doom 3. Toutes mes excuses au lecteur. C’est ma faute.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore pire, tu as mélangé les premier, deuxième et troisièmes volets des sagas Bros. (Il n'y a pas de frère marteau dans le 2 et le 3, il n'y a pas de légumes dans le 1 et le 3, et il n'y a pas de flutes magiques dans le 1 et le 2, sauf si je me trompe bien sûr).

Chris a dit…

En effet c'est à peu près ça, sauf qu'il y a des lanceurs de marteau dans le 3.
Mais bien observé ;)

Anonyme a dit…

Moi j'ai cru que tu avais mangé des champignons hallucinogènes

Chris a dit…

J'ai trouvé une animation flash un peu dans l'esprit, le commnisme en plus : http://www.zeronews-fr.com/flash/super-mario-communist.php

Anonyme a dit…

pas mal. Mais il est pas obèse Mario d'habitude ?

Chris a dit…

Tout est relatif.