Etre kissman, c'est quoi ? Comment devient-on kissman ? Le naît-on ?
Ma foi, je ne sais pas. La kissmanitude échappe à la définition en intension.
Mais une chose est sûre, endive et moi sommes devenus ultra kissman après avoir co-écrit la nouvelle suivante.
Enfin, peut-être le deviendrez-vous aussi un jour, à votre tour. Ne perdez pas espoir.
Max terminait quelque tâche l'ayant encore retenu au laboratoire jusqu'à des heures déraisonnables quand il crût entendre un bruit étrange au dehors. Il rangea le robot sur lequel il avait une fois de plus lutté, éteignit son ordinateur portable et ramassa ses livres. Dans l'encre de cette nuit tiède, il distingua une fine silhouette depuis la fenêtre où l'avait porté sa curiosité. Une fille, de toute évidence, assise seule sur un banc devant la piscine de Supaero. Le fait que cette fille se trouvât dans l'enceinte de l'école n'avait rien de surprenant alors même que la soirée Supaero/Infirmières battait encore son plein sous l'ancien RU de l'école, ses échos lointains s'en venant mourir dans l'obscurité. La fille semblait gémir.
Sorti du labo, Max suivit le couloir jusqu'aux escaliers qui donnaient sur l'extérieur du bâtiment pour se diriger vers la piscine. Sans trop savoir pourquoi, il dirigeait ses pas vers l'inconnue, dont les traits se faisaient plus précis. Les coudes sur les genoux, le visage dans les mains, de longs sanglots parcouraient son frêle corps. Elle pleurait. La connaissait-il ? La question traversa son esprit. Elle ne l'avait pas encore vu.
"Cécile ?" tenta Max dans un murmure. Voilà deux ans que Max n'avait plus revu Cécile, mais jamais il n'avait oublié ce visage. Cécile Grimal. La plus jolie des filles à qui il ait jamais donné des cours de maths, soudain ressurgie du passé. Elle devait être en deuxième année d'école d'infirmières, maintenant. Tandis qu'il la fixait, elle s'arrêta de sangloter, s'essuya le nez sur la manche de sa veste et le regarda, un peu étonnée.
"Oui ?
- Je suis désolé, je ne pense pas que tu me reconnais, mais..." commença Max.
"Bien sûr que je te reconnais, Maxime. Maxime Nguyan. Tu m'avais donné des cours de maths sur l'algèbre de Clifford, il y a deux ans", dit elle en reniflant.
"Euh, oui, c'est vrai." bégaya Max, qui devenait tout rouge tant il était nerveux.
"Eh ben... Je... J'étais... Je me demandais si tu allais bien?"
"Comme tu vois, pas vraiment..." dit Cécile.
"Mon copain, Nicolas Hanuy vient de me lâcher pour un certain Sébastien Surd"
En entendant le second nom, Max crut s'étouffer. Seb Surd? Un mec? Comment était-ce possible? Le monde était-il en train de devenir gay ? Il s'assit à gauche de Cécile sans un bruit. Tout deux restèrent silencieux de longues minutes. Beaucoup de choses se passaient dans la tête de Max, torrent de souvenirs jaillissant d’un passé pas si lointain, émotions qu’il aurait cru depuis long enterrées. Cécile avait été son élève pendant une vingtaine d'heure, un trimestre. La plus charmante de ses élèves, et de loin, pensa-t-il. Cependant, il s’était à l'époque tenu de ne jamais la regarder autrement que comme une élève, professionnalisme oblige. De toute façon, elle était bien trop jolie pour lui et populaire pour lui.
Max était un garçon plutôt solitaire, et préférait volontiers le calme des labos le soir à la folie des fêtes étudiantes, et en cette heure où il aurait dû profiter d’un repos amplement mérité, voilà qu’il se tenait aux cotés de cette fille dans la pénombre, goûtant le silence. Il n’aurait voulu être nulle part ailleurs.
"Je suis contente que tu m'aies trouvée tu sais. Etre seule dans une pareille situation, y'a pas pire" lui chuchota-t-elle au bout d’un moment.
Etre là, voilà tout ce qu’il avait à faire.
"J'ai froid" dit-elle peu après. Sans réfléchir, Max tendit son bras droit et la serra contre lui. Il ne savait même pas pourquoi il avait agit ainsi. Il aurait pu lui proposer sa veste, mais son geste lui avait paru naturel. Il n’avait peut-être partagé avec cette fille que quelques minutes en l’espace de deux ans, pourtant Max se sentait étrangement bien à ses cotés. Elle était blottie contre lui, il se dit qu'elle sentait bon. Les minutes s’écoulèrent sans même qu’il ne les voit. Le bras engourdi, il bougea un peu, et Cécile se replaça. Elle tendit son bras droit sur le torse de max et se plaqua un peu plus contre lui la tête sur son épaule droite. Il sentait maintenant le sein gauche de Cécile s'appuyer sur son torse et ses longs cheveux bruns lui caresser la joue. Si belle, si fragile. Il aurait voulu que ce moment ne se termine jamais.
Vrombissement de moteur en furie, crissement de pneus dans le rond point. Un chauffard dévalait l’avenue Edouard Belin en trombes, troublant ce si doux silence. Cécile sursauta.
"C'est qui ce fou? Mince il est déja 3 heures!"
3 heures. Max n'en revenait pas. Il ne comprenait pas comment le temps avait pu passer aussi vite dans les bras de Cécile.
"Je devrais rentrer chez moi, j'ai une grosse journée demain et puis avec tout ce qui s'est passé aujourd'hui, je suis morte"
Maudit chauffard ! Pourquoi fallait-il que ces précieux instants prennent fin si rapidement, se demanda Max, un goût amer dans la bouche.
"Ecoute Max, ça me dérange de te demander ça après ce que tu viens de faire ce soir, mais je devais rentrer ce soir avec Nico et là... Enfin je veux dire, je dois marcher le long du canal un bon moment et ça m'embête d'être toute seule, enfin tu vois... Ca te dérangerait de me ramener?"
Bien sûr que non. Tout ce qu'il voulait, c'était que Cécile habitât le plus loin possible pour passer encore un peu de temps avec elle. Il la suivit vers le portillon canal. Là, ils croisèrent Laurent Tuc, un des meilleurs amis de Max. Complètement rond, il essayait avec Christophe Abrettaz de monter les marches donnant sur le canal avec leurs vélos. La soirée avait été arrosée.
Sur le canal, Cécile et Max prirent à gauche et marchèrent un long moment. Max connaissait bien ce coin, il venait souvent y courir avec Louis Paigeant, un autre de ses bons amis. Le temps s’égrenait lentement tandis qu’il longeaient la berge, sans mot dire. Seul le clapotis de l’eau venait troubler leur silence, silence paisible, sans gêne. Pour Max, l’expérience était nouvelle. Jamais avec ses précédentes petites amies n’avait-il ressenti le silence de la sorte. D’ordinaire, il aurait, par quelque remarque futile ou quelque sifflotement cherché à briser ce mur de silence, mais ici, point de mur, le silence était lien. La main de Cécile cherchait quelque chose, Max restait dans l’expectative. Voulait-elle… ? Coupant à toute tergiversation, Cécile s’arrêta, et mît franchement sa main dans celle de Max. Elle prenait les devant. Max n’était pas sûr de comprendre ce qu’il se passait. Il y a quelques heures encore, elle était la copine de Nico Hanuy, et à peine célibataire, elle le tenait déjà par la main. Il essaya de se convaincre qu'elle était troublée, et que ce geste ne signifiait rien… même s'il ne le refusait pas.
Ils débouchèrent enfin devant sa résidence, sur le pas de la porte. Elle rompit le silence.
"Bon et bien on est arrivé. Ca m'a vraiment fait très plaisir de passer cette soirée pourrie avec toi, enfin tu vois ce que je veux dire par pourrie... avant quoi..."
- Oh tu sais, c'est normal euh...
- J'espère qu'on pourra se revoir avant que dans 2 ans... T'as un stylo?"
Max qui sortait du labo en tira un de la sacoche fourre-tout de son ordinateur portable.
"Euh il est rouge, ça ira?"
Pourquoi diable lui demandait-elle un stylo ? Elle lui sourit et, pour la première fois de la soirée, ils se regardèrent dans les yeux. Les yeux de Cécile étaient marrons. Quand elle souriait de petites rides se dessinaient sur leurs bords. Elle avait le regard rieur. Max était sous le charme. Avant qu’il n’ait compris ce qui se passait, elle lui avait saisi le bras et avait commencé à écrire son numéro de téléphone dessus.
"J'espère que tu m'appelleras vite, j'ai très envie de te revoir. Je me sens bien à tes cotés."
Elle rendit le stylo à Max et se pencha vers lui pour l'embrasser. Max dirigeait sa bouche vers la joue gauche de Cécile mais celle ci tourna brusquement la tête et ils s'embrassèrent sur les lèvres. L’esprit de Max se vida. Elle fit jouer ses mains dans ses cheveux, le monde s’effondrait autour d’eux, le temps n’existait plus. Il apposa avec douceur ses mains sur sa fine taille, afin de serrer son corps contre le sien. Elle noua ses bras autour de son cou. Max sentait la chaleur ce corps collé au sien, ces lèvres sur les siennes, ces seins pressés sur sa poitrine, mais tout se fondait dans le grand vide de son esprit en perdition. Combien de temps restèrent-ils ainsi ? Max aurait été incapable de le dire. Deux minutes peut-être, ou bien deux heures.
3h45, il lui fallait s’en retourner chez lui. La nuit serait courte. Il sécherait probablement l'amphi d'optique du lendemain matin, mais qu’importaient ces futilités maintenant ? Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire.
25 avril 2006
Etre kissman
Publié par
Chris
à
19:08
18 commentaires:
Je précise que l'intégralité ou presque des idées sont d'endive. Plaignez vous à lui :-o
Que nenni
Je revendique l'accroche de la trame de l'histoire. Yves cherchait un contexte pour introduire son aventure, et j'ai proposé une soirée infirmière à supazob avec un nerd enfermé dqns son labo..
Pas le reste.
Sophie veut transformer : "Nico Hanuy est parti avec Seb Surd" en "Nico Hanuy est parti avec Sophie Martine", allez savoir pourquoi....
C'est bizarre. MSN Messenger plus m'indique que la dernière conversation de la susnommée Sophie remonde à plus de 6h, horaire à laquelle ce billet n'était pas paru.
Mais alors, me direz vous, comment yves aurait-il appris ce prétendu désir de substitution de phrase ? Se seraient-ils appelés pour cela ? Peu probable.
Le mystère reste entier.
Bon j'ai écrit de la merde ; mais je suis sûr que tout le monde a compris ou je voulais en venir
3h49, max est à peine couché.
Yves, aurais-tu quelque faible pour Céc ?
C'est la vie sentimentale d'endive qui est contée ici ?
visiblement vous n'avez pas encore compris tous les hidden tricks du texte. Cepedant nico tu dis vraiment de la merde. J'ai discuté avec sophie environ 15 secondes après la parution du billet.
Enfin je tiens à rappeler que les noms sont le fruit du hasard et de ma Ti 89 qui les a généré. Toute ressemblance avec des personnages réels serait totalement fortuite.
Max : ne fait pas de transfert vers moi. Je ne suis qu'un pauvre conteur et puis c'est pas moi qui fait de l'algèbre de clifford.
Si on avait tous un esprit aussi tordu que toi, on pourrait interpréter ton récit à coup d'allusions erotico-phallico-callentes dans tous les sens, récit qui deviendrait alors assez occulte.
Malheureusement pour moi, je ne pourrai pas saisir la substantifique moelle de ce texte, puisque j'ai une âme pure.
Moi en tout cas j'ai compris le coup du crayon rouge.
tant pis, vous ne savez apprecier mon travail qui pourtant m'a pourtant demandé beaucoup de sacrifices.
Peu importe, sophie doit bientôt écrire une nouvelle érotique. On verra bien ce qu'il en sera.
Des grosse têttes.
Est comme diré la pub : "Je me suis fait craquer".
mwahhahahahha, laurent ça sent le schizo
les profs kissman ne corrigent pas en rouge
sinon, je suis déçu qu'il n'y ait aucun fait réel qui se cache sous ce conte des temps moderne - fort bien écrit, reconnaissons-le, malgré quelques fautes de goûts en ce qui concerne la dénomination des personnages -
j'attends la nouvelle avec impatience
si c'est bien écrit, faut beaucoup remercier christophe...
Hum ? Schizo ?
Et pourquoi ce serait moi ?
tout simplement parce que tu es le seul à apprendre les pubs d'abribus par coeur
rectification : j'ai juste dit à yves que j'étais deg de pas etre dans son chef d'oeuvre de littérature ...
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