28 février 2006

Ah, te lier...

(voix très virile) Ce billet vous est présenté par l’acier. L’acier, un matériau pour les hommes, les vrais. L’acier, du solide, du robuste. L’acier, de l’émotion. L’acier, c’est le pied. Pour votre prochain achat en gros, choisissez futé, choisissez : l’acier. (non sérieux j’ai jamais compris les pubs pour l’acier à la TV, si quelqu’un pouvait m’expliquer…)

Bref, encore une journée passée à l’atelier, à découper du mot, raboter de la phrase, ciseler du texte, pour notre plus grand plaisir et un peu du votre aussi par là même, petits veinards. Bon, le travail n’est pas vraiment dégrossi, bien sûr, c’est du premier jet, mais comme dirait une personne qui a tenu à rester anonyme, appelons là S*b : « le premier jet, c’est toujours le meilleur ».

Exercice 2

7 minutes en fin de journée, et un début de phrase : « Moi, si j’étais un [poin]… » (poin en phonétique, à vous d’en faire ce que vous voulez).

Ma version

Ma version

Moi, si j’étais un point, je serais capitaine. Euh, non, qu’est-ce que je raconte ? Hum, point vous dîtes ? C’est pas gros, un point. Donc, déjà, je ne serais pas gros. Bon, jusque là, je vois à peu près. Et je serais plutôt rond, donc pas carré, comme dirait Cicéron. Rond, oui, pourquoi pas, mais c’est moins pratique. On a tendance à se faire rouler plus facilement, et les chutes dans la neige peuvent devenir un vrai calvaire, mais bon, admettons, pourquoi pas. Rond, donc. Et noir, probablement.

Ben oui, il ne faut pas se voiler la face, la grande majorité des points sont noir. Bon, là, ça ce corse. Petit, rond, et noir. Comme dirait Coluche, tous les hommes naissent égaux, mais certains moins que d’autres, quand même. Ben voilà, si j’étais un point, je pense que je serais moins égal…j’ai eu du bol, quand même.

Version de Max

Si j'étais un poing, je serais nu. Nul ne me chercherait des noises, personne ne viendrais m'embêter. T'es un super poing, me dirait-on. Ton caractère nous épate. Patibulaire serait la mine des autres coups de pied, coudes et cous. Coupable d'être supérieur ? Rieur de tout et de rien, se jouant des autres ?
Autrement en aurait-ce été,
Si je ne l'avais point mérité.


Après réflexion, et même avant, on peut dire que ma version n’est vraiment pas terrible. Mais bon, avouons que le sujet n’était pas top-top. Le mieux viendra plus tard, promis. Le plus long, aussi. A bientôt !

27 février 2006

Direct depuis l'atelier

Non, ces derniers temps, je n'ai pas été productif, je l'avoue en toutes lettres. D'abord trop occupé à me faire liquéfier de l'intérieur par quelque fâcheuserie, j'ai ensuite délaissé ce passe temps pour un autre beaucoup plus exotique, j’ai nommé le travail. Où plutôt, l’abandon aux remords lancinants nés d’un immobilisme forcené quoi qu’involontaire, pour autant que volonté ait un quelque sens sous mon curseur. Mais j’ai envie de dire peu importe, de toute façon, personne n’a compris cette phrase, moi en tête.
Toujours est-il que me revoilà, et je m’en vais de ce pas vous en introduire la raison bien profond. Le fait est qu’en ce moment précis, (19h06 à ma montre) c’est formation humaine à Télécom. Le fait est aussi d’ailleurs que votre serviteur a choisi atelier d’écriture, pour se former humainement. Vous commencez à voir le puzzle s’assembler ? L’écheveau indémêlable se démêler, l’aiguille jaillir de la botte de foin ? Louée soit votre puissance d’esprit (et Louis, désolé pour toi…).

Jusqu’à mercredi prochain, c’est ponte de textes, donc. Alors attention, pas n’importe quoi. Les règles sont très claires.

  • Règle numéro 1) il est interdit de parler de l’atelier d’écriture.
  • Règle numéro 1 ex-aequo) il est interdit de parler de l’atelier d’écriture.
  • Règle numéro 3) il faut respecter les consignes pour chaque texte
Les consignes sont parfois assez souples, parfois carrément contraignantes, on s’adapte. On écrit, puis on lit devant tout le monde. C’est très marrant, et souvent assez impressionnant, il y a vraiment de très bonnes plumes.

Quoi qu’il en soit, et toutes choses égales par ailleurs, en bref, pour faire simple, j’ai décidé de retranscrire mes textes sur ce blog, au rythme de un par jour pour faire durer le plaisir, et par ordre chronologique de préférence à mes yeux. Ces scribouillages ne sont pas forcément de grande qualité, ni même intéressants à lire, mais peu importe, c’est l’intention qui compte comme on dit. Ils sont écrits en un jet, sans réécriture. C’est ça, aussi, un atelier.
Enfin, si des gens veulent s’amuser à produire leurs textes suivant les mêmes consignes, je ne peux que les encourager à le faire, je les publierai sans trop faire d’histoires.


Exercice 1

Pas facile du tout, la plaisanterie. Imaginez : vous êtes un prisonnier, vous devez écrire une lettre à quelqu’un à l’extérieur…sans utiliser les lettres qui ‘dépassent’ de la ligne. Exit donc les ‘b’, ‘d’, g’, ‘h’ etc…, mais aussi ‘z’…et oui, à la base c’est un exercice stylo-papier !
Bref, vous avez 13 lettres de l’alphabet, et une heure pour écrire une lettre pas trop bancale (petit nègre et SMS interdits, fautes aussi) à un individu de votre choix. Accents et ‘ç’ acceptés. Bonne chance !

Maman, ici Cricri. Sans rire, au secours. Ce roux énorme a encore souri, un savon arrivé à sa vue. Sournois, ce roux. Sacré coureur aussi. Mama mia !
Sinon, on arrive à vivre, comme ci, comme ça, mais…
Un carré noir, encre, suie…sans saisons, sans saveurs, sans avenir, un air amer, une eau marron…on m’assomme, on me casse, on me rince, on m’essore sous crâne, sans cesse.
Encore six mois, maman, six mois. Crois en moi.

Cricri.


Et oui, une heure pour ça…essayez avant de vous moquer. Et ensuite, foutez vous bien de moi, je le mérite.
Sinon, pour l’anecdote, la prof n’a pas compris le coup du savon…je n’ai pas eu le courage de lui expliquer. La culture est une valeur toute relative.

Enfin, souvenez vous que des trois textes écrits aujourd’hui, celui-ci est celui dont je suis le moins fier…à demain !

21 février 2006

Encore un matin...

Ah, le paresseux. Fascinant animal, de l’ordre des édentés, malgré ses 18 dents. Observons ce magnifique spécimen en plein somme, dans la torpeur de ce jour naissant. Que de grâce dans son absence de mouvements, que de vie dans ses yeux clos ! La canopée, plongée dans un silence paisi… « mais c’est incroyable des prix comme ça ! INCROYABLE ! J’ai envie de hurler ma joie ! ET JE LA HU…»
Le plastique du réveil craque sous mon poing. Vite, sortir du lit. Lentement, je glisse jusqu’au sol. Tout mou, presque liquide, je m’écoule jusqu’à la cuisine.
« Chris veut viiiiivre. Raaaaaaaaaah. Sucre, il me faut du sucre. »
Agrippé à un rebord, je verse une substance aléatoire dans ce qui semble être un bol. Mes paupières sont lourdes, lourdes. Ramper jusqu’à la table.
« Non mais fais gaffe, Chris, j’ai failli marcher dedans. Traîne pas par terre, comme ça.
- Raaah daiiiiiileeeeeeeeuh » réponds-je du tac au tac à Romain (mon colloc, pour ceux du fond). C’est marrant, dans ma tête ça ressemblait plus à « Oui, désolé ». Enfin, il me semble. Allez, plus qu’un mètre. Trente centimètres. Je pose une patte sur un truc, me hisse. Ma tête pèse une tonne…les paupières sans doute. Initialisation du processus d’ingurgitation, mode automatique. Erreur système : trop peu de ressources disponibles. Ouverture d’un œil. Hum, c’était quoi ce rêve ? Pas le temps. Vite, glisser jusqu’à la salle de bain. Vite, ramper jusqu’au métro. Retard prévu : 10 minutes. Je suis dans les temps.

Dans le métro, on tourne La nuit des morts-vivants 2 – les zombies sous Valium. Objectif : trouver un siège.
« Ah, excusez moi madame, je vous avais pas vue ».
Bon, objectif : trouver un siège vide. Puis attendre. Puis s’écouler jusqu’à l’école.
« blablablabla… matrice… blablablabla… covariance… blablablabla… rhododendron…» Allez Chris, tiens bon. C’est vachement intéressant. Tu peux le faire. Oh puis hein, je peux très bien écouter en posant ma tête sur cette table. Et en fermant les yeux, même. Ca ne m’engage à rien. *vvvouffff*
Ca, c’est ce qu’on appelle une permutation. Le film continue, et personne dans le public n’a rien remarqué. Forcément, je suis au fond…
Trois heures plus tard, je me lève enfin, frais comme un gardon, mais un gardon avec les mailles de son pull imprimée sur la face.
Et maintenant tous ensemble.


Les cours du matin, c’est bien.
Les cours du matin, ça a du chien.
Les cours du matin, un jour, promis j’en suivrai un.

12 février 2006

Condensat de blagues de merde

(aussi appelé condensat de Bozo-Einstein). Je vous préviens, y'a du gros niveau.


Charade visuelle (spécial saint valentin)


Pour ceux qui bloquent, voici une charade équivalente, bien que moins poétique :


Et non, la réponse n'est donc pas :
Et pour les tatillons, non, ce ne sont pas des rébus, car j'ai mis des signes "+" entre les images.
Hmmmm Charade !

08 février 2006

On se fout de nous !

« Non mais déjà l’autre jour, je suis allé voir l’autre film, là, les bronzés 3, ouais. Et devine quoi ? Une daube. Les mêmes en pire…les mêmes en vieux, les même en flasques, ouais ! Pas une réplique de drôle, en dehors du réchauffé, du temps où ils n’avaient pas encore vendu leur sens de l’humour, pas une ! Enfin j’vais pas te dire que c’était la surprise de ma vie, hein. Moi j’m’étais bien dit, déjà, avec la bande annonce « ouh, ça sent l’étron a plein nez ce truc ». Et ben ça a pas manqué hein. Les bronzés nous ont coulé un bronze. Et plouf. Allez gégé, r’mets m’en un pour la route ! »

« Service des réclamation bonjour.
- Oui bonjour, je m’appelle Jean-Kevin, et j’aurais aimé porter réclamation à propos d’une d’un de vos feuilletons français à gros budget du mardi soir.
- Bien sûr, quel en est l’objet madame ?
- Monsieur. Et bien j’ai remarqué une petite erreur dans une scène de hacking présente dans le susdit contenu audiovisuel budgétairement bien membré comme susditement susdit (la preuve, il y a Martin Lamotte dedans).
- Mon dieu, mais quelle horreur !
- Je ne vous le fais pas dire, alors ta gueule. Non mais entendons nous bien. La bonne sœur est censée pénétrer un système distant afin d’élucider une affaire de meurtre, jusqu’ici, j’ai envie de dire, normal. Alors voilà, elle est au monastère, devant sa machine, et là, pouf, elle ouvre un dossier avec des jpeg dedans. ‘Et voilà, j’ai obtenu la liste des adresses des suspects’, dit-elle alors.
- Nooooooooooon ? Ils ont osé ?
- Et ce n’est pas tout ! Un peu après, on voit clairement que sa prétendue scène de hacking n’est en réalité qu’une vidéo, les techniciens n’ayant pas jugé bon d’enlever la barre de menu du media player…et là je m’outre. On nous prend vraiment pour des cons !
- Ne quittez pas, je vous passe notre service bruits de raccrochages et tonalité. Clic. Tuuuuuuuuuuuuuuuut.
- Oui allo ? »

05 février 2006

Rah !

Il y a des soirs comme ça, où j’ai vraiment envie de botter le train de quelques gentils agents SNCF. Surtout les soirs où je le prends, leur train. Tout avait pourtant bien commencé…

« Ah tiens, y’a un connard sur ma place. Non je dis...bonjour ! Comment allez-vous ? Pas sur votre place en tout cas…oui moi non plus du coup. Haha. »
Un autre type arrive.
« Bonjour, vous êtes sur ma place.
-Ah. Ben c’est bête, hein ? Non mais c’est pas faute de pas vouloir aller sur la mienne, mais y’a déjà une paire de fesses dessus. »
La paire en question réagit.
« Ah non mais je suis bien sur ma place, regardez. 67, voiture 5,tout ça tout ça.
- Waouh, génial, on est copains de place alors ? »
Le doute m’assaille. La SNCF aurait-elle confiée à des EPITA la réalisation de son système de réservation (pour ne pas dire Laurent, au vu de son puissance 4) ? Une déchirure dans le continuum espace-temps aurait-elle conduit à la création d’un double maléfique de mon billet ? Mon voisin serait-il débile ?
« Ah ben il est pour Mars, votre billet.
- Ah, oui. » Troisième solution.
Non, surtout ne t’excuse pas, ne dégage pas de ma place, reste bien là à rire comme un niais. Bof, et puis pour ce que ça change… Evidemment, je suis assis dans l’un de ces vis-à-vis à la con comme on en trouve dans tous les TGV, un de ces lieux privilégiés de rencontres et de partage où l’on passe le plus clair de son temps à éviter le regarde de l’inconnu – forcément un mec – en face de soi, et à essayer de lui voler un maximum d’espace-jambes sans en avoir l’air.
Bon, sortons le sudoku. Je termine rapidement ma grille niveau XTREM WARRIOR ++, puis hausse un sourcil désabusé.
« Tu vois, petit, atteindre un tel niveau, c’est peut-être du travail, mais c’est surtout beaucoup de talent, retiens bien. Beaucoup, beaucoup de talent. Vraiment beaucoup. »
Le gamin qui passait par là poursuit son chemin, tout en feignant l'indifférence, mais je sais qu’au fond de lui j’ai allumé une flamme qui ne s’éteindra plus. Au loin, j’aperçois un vol de colombes à poil ras, magnifique dans ce ciel embrasé par un soleil couchant dont les derniers rayons caressent ma chevelure virevoltant au vent tiède d’un Février naissant tandis que j’écrase une larme de bonheur, dont la trajectoire est déviée par le vent tiède, avec le ciel et les colombes qui se reflètent dedans, mais j’ai pas réussi à recaser la chevelure, si vous avez une idée pour ce faire, écrivez moi. Ben quoi, si je veux attirer un lectorat plus féminin, il faut bien que je place de la séquence émotion et poésie. Bref.
Le temps se passe, lentement. Quoi lire ? J’ai des cours, dans mon sac, je pourrais peut-être en profiter pour m’avanc...mwhahaha non, trêve de plaisanteries. Dormons donc.

« Mesdames, messieurs, notre train va arriver en gare de Chambéry – Challes les eaux, avec 5 minutes d’avance. Merci de nous avoir fait confiance, nobles voyageurs, et puisse votre vie être douce et longue, que le bonheur emplisse votre maison, passe le bonjours à ton chien, caresse ta femme de ma part, tu emporteras bien un morceaux de gâteau...clic…La compagnie des wagons-lits et crématoriums associés espère que vous aurez apprécié de vous faire arnaquer et vous souhaite de revenir bientôt payer des sandwichs à 20€ pièce et autres enfilades faites maison. A bientôt, méprisables pigeons, et allez mourir pour les autres. Fin de transmis… ». Ouverture d’un œil. Ah, oui, c’était un rêve, bien sûr. Un train en avance…qui pourrait croire ça ?
Tiens, nous sommes arrêtés.
« Mesdames, messieurs, nous sommes arrêtés en pleine voie (sans déconner ?), pour votre propre sécurité, veuillez ne pas descendre du train. »
Au cas où il nous prenne la subite envie de faire les 300 derniers kilomètres à pieds, pour le fun.
Bon, qui dit train arrêté dit retard, mais jusque là, rien d’exceptionnel. Honnêtement, j’ai du mal à me rappeler de la dernière fois que mon train est arrivé avec moins de 15 minutes de retard. Manque de chance, sans doute.
Quelques instants plus tard, le conducteur nous apprend que suite à un accident voyageur, le train va devoir faire un détour pour éviter la gare dans laquelle la police mène l’enquête. Un pauvre type a dû passer sous un train, et maintenant…la police tente de reconstituer le puzzle.
(désolé)

Bref, deux heures de retard plus tard, le train arrive enfin en gare, dernier message du conducteur : « Nous arrivons en gare, deux heures de retard, merci de votre compréhension ». Pas d’excuses, normal.
A la sortie du train, je participe au saccage collectif de la gare, pour me réchauffer un peu, avant d’assister à la pendaison publique du conducteur.

Enfin, tout ça pour dire qu’avec un système de gestion du trafic plus performant, je pense que notre train n’aurait pas eu plus de 20 minutes de retard, et qu’il serait temps de penser à automatiser un peu plus la chose. L’avenir de l’univers en dépend.