26 mars 2006

Le billet arabe

(aka Le billet le plus obèse de la création)

Tu hausses le sourcil, lecteur. Je le sais.
Mais qu'est-ce donc, t'interroges-tu, qu’est-ce donc qu’un billet arabe ?
Tu as peur. Mais tu veux savoir. Et bien soit.

Le billet arabe est plus qu’un simple billet. Mais comment, te demandes-tu, comment est-il possible de faire plus qu’un billet, plus qu’un billet de ce blog tout du moins ? Interrogation bien légitime, et j’avoue que moi-même j’avais du mal au début. Alors ne t’inquiète surtout pas si le concept t’échappe encore, tu restes un homme, quand même. Ou une femme, si tu t’es perdue.
Ca arrive aux meilleur(e)s.

Plus qu’un billet, disais-je donc. Mais comment ? Et pourquoi ? Le suspense est insoutenable, avouons le. Tout cela nous ramène en fait en 1929, pendant la grande guerre de 14, la dix de der comme on l’appelait à l’époque. Je me souviens parfaitement de ces jours bénis. Je travaillais comme tresseur automatique dans la plus grande usine de fil à couper le beurre de bourg-la-reine et ses environs, et j’aime autant vous dire qu’à l’époque on n’avait pas froid aux yeux quand il s’agissait de danser un cha-cha de tous les diables. Le lendemain du 14 Juillet, qu’on appelait alors ‘Le jour des noix’, j’avais rencontré la femme du président Roosevelt. C’était juste avant qu’elle ne perde la boule et s’en aille vive parmi les ours dans les montagnes belges. Un sacré brin de femme, ça je vous le dis, à l’époque elle en avait fait jaser plus d’un quand à sa coiffure qui révélait plus de ses oreilles que la décence ne le permettait…hein, quoi ? Le billet arabe ? Jamais entendu parler.

Bon, assez joué avec vos nerfs. La facilité m’ennuie. Définissons ensemble le billet arabe.

Imaginons qu’un quelconque quidam (oui, pour réussir votre blog, ne lésinez pas sur le q) décide d’écrire un banal texte. Et qu’il le passe ensuite à un autre. Et que l’autre en question, décide de le réécrire à sa manière, et avec toute la mauvaise foi qui ne le caractérise absolument pas. Et ainsi de suite, et vice-versa. Que voyons-nous apparaître sous nos yeux béants d’admiration ? Je vous le donne en mille. Pas d’idée ? Vraiment ? Personne ?

Et bien, la réponse est ‘un billet arabe’, nommé donc d’après le fameux et subtil jeu d’esprit connu sous le nom ‘téléphone arabe’.

Les auteurs furent, dans l’ordre décroissant d’antériorité (et pour faire simple) :

Yves, aka « l’endive masquée. »
Chris, aka « apollon-einstein »
Laurent, aka « le jaune »
Max, aka « driver »
Nico, aka « poil-man »

Yves

Christophe nous a récemment exposé sa théorie sur l'espace choucroutique à 9 dimensions. Naturellement, il y a fort à parier qu'il s'est joué de nous et qu'il s'agit probablement d'une théorie bidon (même si je n'en suis pas sûr à 100%). Et oui, l'internet est un monde où il est très aisé de partager ses idées. Le problème est que bien souvent, des personnes, pleines de bonnnes volonté se ramènent et disent des choses partiellement erronées, ou totalement foireuses.

Prenons un exemple que je donnais à Christophe. Cet après midi, je suis allé faire une formation théorique de parachutisme. Les moniteurs étaient extrêmement sympathiques, cool mais quand même sérieux dans leur taff. A un moment, ils ont dit : si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner. Hum, est-ce si simple? la vérité se trouve-elle ailleurs? Le virage ne serait donc du qu'à un effet du Cndelta(n) par augmentation de trainée locale? ou bien la mise en roulis induite par le Cldelta(n) qui changerait la projection de la portance dans l'équation de force latérale? Bon ok, en fait j'en avais rien à branler, et pour moi, si on tire à droite ca va à droite et c'est cool. Mais bon c'est vrai que sur le coup je me suis dit : "hum, ça sent l'explication fumeuse mais qui est juste à 42%, le genre de truc que Louis aurait pu intuiter".

Ca m'a fait penser à beaucoup d'autres trucs qu'on peut lire ou entendre très souvent, question aerodynamique. Comme :
- En clair, quand la trainée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes !"
- On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe.
- Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de bernoulli, l'extrados est sustenté.

J'ai envie de dire que la dernière citation est particulièrement magique. Les deux particules sont litéralement en train de faire la course. Si une des deux arrive la première, l'autre n'a plus qu'à se suicider. A chaque instant chaque particule a exactement conscience de la position de sa jumelle. Mwahahhahahahahahahhahah. Si c'était vrai, ca ferait déja longtemps qu'on aurait pensé à faire des extrados d'ailes en vaguelettes pour maximiser la distance à parcourir par la particule pour qu'elle aille encore plus vite. Ce qui craint le plus, c'est que c'est le genre d'explication moisie qu'on entend de partout pour "expliquer" la portance, même à la télé, même dans la bouche de Jérôme Bonaldi.

Bref, tout cela appelle à la méfiance et à l'interrogation. Et si les même toccards commençaient à écrire dans Wikipédia?


Chris

Le fait que notre bloggeur préféré (et de loin) ait très récemment publié un billet qui soit dit en passant restera j’en suis sûr dans les annales de l’humour m’amène à penser que parfois, oui, parfois, des gens écrivent des choses sur Internet. Des gens, ai-je dit ? Non, je voulais dire tocards bien entendu. Des tocards écrivent de la merde sur Internet, donc. Et je les méprise.

Prenons si vous le voulez bien un exemple que j’aime à raconter. Hier encore, vous allez voir c’est cocasse, hier encore donc je me rendais à mon cours de parachutisme, et jusque là vous allez me dire, quoi de plus banal ? Rien, évidemment. Mais au détour d’un bavardage anodin, une phrase me fît dresser l’oreille. Son auteur, un moniteur assez sympathique au deumerant je dois bien le dire, venait là de commettre l’impardonnable.
« Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner » : je vous cite là le malheureux mot pour mot.
« Que diantre !», me dis-je. Ne voilà-t-il pas là l’archétype d’une semi-vérité propre à induire semi-levées de sourcils et croyances mi-fausses ? Le virage du parachute ne serait-il point induit par l’action du coefficient Cndelta(n) influencé par la variation de la portée locale ? Ou bien la mise en roulis induite par le Cldelta(n), qui changerait, c’est évident, la projection de la portance dans l'équation de force latérale ? Il semblait clair que si. La phrase avait été lâchée à la va-vite, mais pour moi, c’était désormais une question d’honneur. On ne bafoue pas l’aéro impunément.
« Retire tout de suite ce que tu as dit, vermine ! » hurlais-je à la face du paltoquet.
Débandade. Pathétique déconfiture. Le moniteur s’enfuît la queue entre les jambes, humilié comme jamais, au bord du suicide.
« Même Louis comprend mieux l’aéro que moi », furent ses derniers mots. Jamais personne ne le revît.

Hélas, tous les tocards de ce monde ne montrent pas autant de bonne volonté pour s’auto-éliminer. Quelques exemples de stupidités glanées de ci de là :
- « En clair, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes ! »
- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe. »
Ou encore plus risible :
- « Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Bernoulli, l'extrados est sustenté. »

Alors là les amis, c’est trop. Non c’est trop, vraiment, je n’en peux plus. Je me gausse. Nous mais vous les croyez vraiment, les conneries que vous débitez ? Hein ? Non, sérieux ? Alors comme ça, pour vous, chaque particule participe à une sorte de course avec une autre, accélère si elle est en retard au temps intermédiaire, et se ravitaille à la moitié de l’aile aussi ? Et peut-être même les particules se tiennent-elles la main en passant la ligne d’arrivée ? Non mais regardez vous, c’est pathétique. Non, vraiment, je me gausse à larynx déployé. Haha. Alors aux Bonaldi et consorts, qui essaient d’expliquer l’aéro sans même connaître la signification pourtant intuitive d’un rotationnel, j’ai envie de dire, et ce du fond du cœur : vous êtes guignolesques.

Bref, pour finir de démontrer si besoin en était à quel point mon intro est en rapport avec mon billet, je dirais seulement : et si ces mêmes Bonaldi, et autres Fred et Jammy écrivaient sur Wikipédia ? Hein ? Personne n’en parle, de ça, mais ça fait peur. Vivez dans la crainte, humains. Votre fin est proche.



Laurent

L'internet est "écrit de bêtises", et un exemple des plus flagrants est le très récent billet scientifique de l'Homme-Choucroute. Pourtant, ce billet avait ses sources dans le très reconnu et très élitiste forum hardware.fr, fréquenté par les plus grands, là où les médailles Fields et les prix Nobels ne se comptent plus. La question qui vient donc est : l'information est-elle fiable sur internet ? Je dois dire oui et non. Sauf clef gnupg, nous ne devons porter aucun crédit à ce que dit l'internet, seuls comptent les médias plus classiques au service de la propagande de l'état. Internet, c'est pour les rebels, les illettrés, et les minorités. Je les méprise du haut de mon éducation.


Les exemples de bêtises se comptent par googles et je suis fatigué d'entendre de telles sottises tout au long de la journée. Prenons un exemple type : hier, à mon cours de parachutisme. Alors que nous étions tranquillement en train de nous amuser entre petites gens à donner les coefficients des puissances premières du développement en série de racine d'arctangente de gamma x (comprenez par là la fonction qui à x associe ...), un sous-moniteur de parachutisme titulaire d'un Phd de physique quantique a dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".


Même Pythagore et Thalès avec leurs outils préhistoriques auraient rigolé. Quand on n'est pas spécialiste, on se tait. Voici le genre de semi-vérité qui finit en mythe urbain. Je veux dire, si l'on regarde le développement limité à l'ordre 23 du coefficient Cldelta(n) en fonction du vecteur d'hyperespace comportant les 17 dimensions de l'univers canonique, on s'aperçoit aisément, puisque la fonction est H2 (mais fallait-il le préciser), que le signe du coefficient donne le sens de la projection de la portance dans l'équation de force latérale. Ceci est pourtant pur bon sens.


Dans mon groupe d'amis de la Pi Society, nous avions tous compris, et nous savions que tous avaient compris. La punition divine gronda : nous éclatâmes de rire. Le pauvre moniteur, lorsque l'on le lui expliqua, comprit sa misérable erreur. Il repartit la queue entre les jambes. Bien sûr, nous avions entrepris avant de lui infliger un châtiment sexuel pour avoir bafoué l'atmosphère intellectuelle que nous les dieux, avions apporté ici bas sur Terre.


Toutefois, par notre clémence et notre miséricorde, nous laissons les animaux s'essayer à l'être humain :

- « En clair, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes ! »

- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe. »

- « Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Bernoulli, l'extrados est sustenté. »

Vous croyez que ce sont encore des perles que j'ai inventées ? Non, je les ai recueillies dans les conversations courantes, dans les amphis et dans les conférences internationales. Au vu de la fréquence à laquelle je les ai trouvées, je dirais que ce sont plutôt des grains de sable. La métaphore "il était une fois la vie" n'est pas un paradigme valable pour l'aéro : l'image des "particules qui se tiennent la main pour expliquer les tourbillons qui se forment au bout de l'aileron de l'A380" ne prend pas en compte les choses les plus simples telles que le rotationnel, qui il faut le dire, est intuitif. Ouvrez les yeux, et comprenez, humains, votre faiblesse.


J'en conclurais par ces exemples de la vie de tous les jours que l'on ne doit point faire confiance aux gens ordinaires, même ceux ayant un Phd de physique quantique. Wikipedia ne fait pas exception, puisqu'à la Pi Society, nous n'y contribuons pas. Je pourrais créer une secte pour vous sauver, priez pauvres pêcheurs pour votre salut, à moins que ce ne soit le contraire.


Max

L'Internet est un formidable outil de communication. En particulier, il avantage grandement la transmission du savoir et des connaissances. Mais Internet, comme le monde, n'est pas parfait, et il faut se méfier des fora, comme le très populaire forum.hardware.fr, où tout un chacun peut galvauder, sans censure aucune, de brillantes théories, telle que celle relative à la naissance de la choucroute bêta-captante. C'est pour cela qu'il faut toujours vérifier avec vigilance les sources des informations, car une personne incompétente peut bien être à l'origine du texte sur lequel vous êtes prêt à porter crédit.

En effet, l'information se propage tellement rapidement sur internet qu'elle peut générer des lieux communs qui dérivent dangereusement de la réalité. Un exemple comme un autre : l'autre jour, entre amis, à mon cours de parachutisme, alors que nous nous amusions à résoudre tous ensemble un problème mathématique un peu compliqué, un jeune moniteur de parachutisme, probablement bien diplômé, nous a dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".

C'est tout à fait plausible, et pourtant, face à une situation aussi complexe, on est en droit de croire que l'explication ne peut être aussi triviale. Cette vulgarisation de l'information masque des subtilités non négligeables, et avec un esprit quelque peu averti l'on s'aperçoit rapidement que par manque de coercivité on ne peut pas appliquer le théorème de Lax-Milgram, et qu'il faut considérer un autre système fondamental de voisinages équilibrés convexes de l'origine pour définir le Hilbert.

Mais comme nous suivons tous le module d'EDP, nous avions tous compris. Voyant que nous l'observions d'un œil inquisiteur, il nous questionna, et nous usâmes d'une pédagogie bienveillante pour stigmatiser les erreurs commises. Malgré l'ambiance relativement sereine, il semblait mal à l'aise. A l'avenir, il surveillera ses propos.

Car notre but est bien sûr de transmettre notre savoir, et donc de propager des informations exactes :
- « Typiquement, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas la perte d'altitude est imminente. »
- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu sa portance, il tombe. »
- « Les particules qui se déplacent sur le dessus de l'aile vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Huygens, l'aile est aspirée par les particules du haut. »

Ces phrases ne sont pas de moi, bien évidemment. Ce sont de studieuses recherches à la bibliothèque qui m'ont permis de trouver la bonne information au bon endroit. On aurait pu transcrire le dessin animé "il était une fois la vie" en "il était une fois la physique" : c'est avec pédagogie que l'on enseigne la physique pure, et son apprentissage doit éveiller chez la personne les mécanismes naturels de la logique, pour que l'opérateur divergence soit aussi bien compris que l'opérateur d'addition dans N.

Grâce à ces exemples de la vie quotidienne, il semble clair qu'il faut éveiller l'attention des gens sur ce point capital : toute information n'est pas bonne à prendre, et c'est avec rigueur qu'il faut en vérifier l'exactitude. Vérifiez aussi bien les documents d'Infos du Net que de Wikipedia, puisque même sur Wikipedia les mathématiciens n'écrivent point. La rigueur, toujours la rigueur. Qu'elle soit le vecteur de votre vie.


Nico

L'Internet est un formidable outil de communication. En particulier, de nouveaux outils révolutionnaires tels MSN Messenger ou même les blogs permettent toujours plus d’échanges, de correspondances. Mais Internet, comme le CPE, n'est pas parfait, et il faut souvent se référer aux fora, comme le très populaire forum.hardware.fr, où tout nerd peut faire partager son savoir, sans censure aucune, ses brillantes théories, telles que celle relative à la naissance de la choucroute bêta-captante. Il faut souvent avoir recours à un forum disais-je pour vérifier avec vigilance les informations contenues par ces nouvelles communications, car une personne incompétente peut bien être l’auteur des mots sur lesquels vous êtes prêt à porter crédit.

En effet, la rapidité d’Internet combinée à un effet de chaîne pourrait répercuter la fausse information, que nous qualifierons de rumeur à une vitesse vertigineuse. Un exemple comme un autre : l'autre jour, entre amis, à mon cours de parachutisme, alors que mes élèves s’amusaient à résoudre tous ensemble un problème mathématique un peu compliqué, je leur ai dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".

Cela parait une simple vulgarisation de la réalité, et pourtant, face à une situation aussi complexe, on est en droit de croire que l'explication ne peut être aussi triviale. Cette simplification de l'information masque des subtilités non négligeables, et avec un esprit quelque peu averti l'on s'aperçoit rapidement que par manque de coercivité on ne peut pas appliquer le théorème de Max-Millegrammes, car manifestement la susdite voilure dépasse ce poids, et qu'il faut considérer un autre système fondamental de sous-voiles équilibrées convexes et cousues pour définir le Hilbert.

Mais comme ils participaient tous à l’Ensica Delmas Project, ils avaient tous compris. Les voyant alors m’observer avec les mêmes yeux que Laurent Tu lorsque Mme Laurent, et je ne parle pas ici de mariage ou j’aurais rajouté un Tu, lui déclarait qu’elle ne connaissait pas Harry Potter, je compris alors mon erreur.

Car si mon but est bien sûr de transmettre mon savoir, et donc de propager des informations exactes, il fait néanmoins parti de mon contrat de duper les élèves de l’EDP, ce qui ne peut se faire qu’avec de très subtiles déviations de la réalité, et typiquement enfouie dans une phrase complexe :
- « Typiquement, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas la perte de celle ci est imminente. »
- « On dit que l'avion se décroche : comme il a perdu sa porteuse, il tombe. »
- « Les particules qui se déplacent sur le dessus de l'aile vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Newton, l'aile aspire les particules du bas. »

Ces phrases ne sont pas de moi, bien évidemment. Ce sont de studieuses recherches sur des blogs spécialisés qui m'ont permis de trouver la bonne information au bon endroit. On aurait pu transcrire le dessin animé "il était une fois la vie" en "il sera une fois la physique" : c'est avec foi que l'on ingurgite la physique pure, et son apprentissage doit éveiller chez la personne les mécanismes naturels de la mémoire, pour que l'opérateur divergence soit aussi profondément compris que l'opérateur d'addition chez Louis.

Grâce à ces exemples de la vie quotidienne, il semble clair qu'il faut éviter de prendre l’avion, ou avec un parachute. Par ailleurs, toute information n'est pas bonne à prendre, et c'est avec forum hardware qu'il faut en vérifier l'exactitude. Vérifiez aussi bien les documents d'Infos du Net que de Wikipedia, puisque même sur Wikipedia les mathématiciens n'écrivent point. La vigueur, toujours la vigueur. Qu'elle soit le recteur de votre vie.

22 mars 2006

Time is running out

Bon, pas le temps de faire un billet. Je vous balance un article écrit pour le journal de l'école - la LH, il vous rappellera peut-être quelque chose, et seuls les plus poilus d'entre vous pourront comprendre toutes les allusions, mais bon tant pis, je suis payé à la ligne...

Puisqu’on me supplie…

J’ai entendu le cri. J’ai lu dans vos grand yeux humides un espoir, sur vos visages une attente, comme la recherche d’un sens à donner à vos tristes vies, fous que vous êtes. Alors, je déployais la puissance de mon bras, et la prose fût. Petits veinards.

Poui-poui se promène au pays du bonheur.
« Hey, salut Monsieur Soleil ! Comment ça va bien ?
- Salut Poui-Poui ! Oh, tu sais, ça va, ça vient…ça fait du bien. Et toi Poui-Poui, mon ami ?
- Super bien ! Bon allez, j’ai encore de la route devant moi. A plus ! Je te sers pas la main, tu sais pourquoi…
-Oui oui Poui-Poui, pas de problème ! A la prochaine ! »
Et Poui-Poui poursuit son chemin en sautillant, tout sourires.
« Salut Madame Belette ! Hey, la forme Monsieur Pouet-Pouet ? »
Le chemin est ce jour là emprunté par mille figures amicales, mille facétieuses faces qui toutes saluent Poui-Poui.
« Ah, quel trajet mes amis ! Mais que vois-je soudain poindre à l’horizon ? Ne serait-ce point là enfin cette destination tant souhaitée, élégante silhouette découpée dans la toile de ce ciel azur enfin à mes yeux éblouis dévoilée ? Je n’ose y croire, je défaille, mon si cher cœur s’emballe. Oserais-je… ? »

Il ose. Bientôt s’offre à l’œil de notre héros toute la majesté de ces lieux,cette pierre taillé comme dentelle, ces reflets au goût de vertige, et ce subtil mariage des styles nés de l’ouvrages de mille maître artisans au fil des siècles.
« Waouh, c’est super beau ! »
Tu l’as dit, Poui-Poui, tu l’as dit. Quelques atermoiements plus tard, notre ami entre enfin.
« Hey, mais c’est ce bon vieux Poui-Poui !
-Roh ça alors, Monsieur Ours ! Comment ça va depuis le temps ? Mais tu as superbe mine, dis moi ! Rohlàlà, mais quelle carrure ! Et quel style ! »
Et oui, Poui-Poui le sait bien. Faire de la lèche à un ours peut servir.
« Arrête, Poui-Poui, tu me flattes. Mais, ça va, enfin, on fait aller quoi…sinon euh…dis moi, Poui-Poui, ça m’embête de te demander ça, tu sais, j’ai pas trop l’habitude, mais…est-ce que par le plus grand des hasards tu n’aurais pas ta carte de membre de la maison du bonheur ?
- Attends, laisse moi réfléchir…hum…ah si ! Si, je l’ai. Bon allez, salut vieux, heureux d’avoir pu t’aider. Je te sers pas la main par contre…
- Non, je comprends, pas de problème Poui-Poui ! A plus ! »


Pub
« Avant, j’avais comme des…comment dirais-je…des blocages. C’était très gênant, bien sûr, et très douloureux aussi…et puis un jour, j’ai découvert TPSP©. Et là….VLOUF ! Ca n’arrêtait plus ! Incroyable, vraiment. J’en suis resté sur le… »
Contre les problèmes de constipation, pensez TPSP©.
TPSP© est un médicament, ne pas donner aux moins de 15 ans, lire attentivement la notice.


Le marbre blanc défile sous les pas rapides de Poui-Poui, et soudain la salle des farandoles est là. Ah, la salle des farandoles ! L’une des plus grandes parmi les mille et une salles qui composent la maison du bonheur, peut-être la plus belle aussi. Poui – comme on le surnomme parfois – Poui, donc, pousse enfin la porte. Le silence se fait alors que s’élève la voix de Monsieur Blaireau.
« Salut Poui-Poui, pile à l’heure ! Un peu plus, et tu ratais le début de la sieste ! Installe-toi vite ! »
A peine notre héros a-t-il pris place que déjà Monsieur Blaireau entonne sa lancinante mélopée, complainte aux sonorités étranges et à la monotonie enivrante. Les yeux se ferment, l’assemblée chavire. Poui-Poui ne tarde pas à suivre.

« Ah, quelle sieste les amis ! Je suis en pleine forme ! Certains peuvent trouver Blaireau rasoir, voir barbant, mais y’a pas à dire, ce qu’il fait, il le fait bien ! Allez, tous à l’auge – auberge, pardon, c’est une coquille. Tous à l’auberge de l’amitié joyeuse ! »
Au menu ce jour là, fondant de bœuf façon Hollywood dans sa lichette de sauce, frites de la liberté dans leur lichette de sauce et assortiment de fruits aux choix –lichette de sauce en supplément.
« Que de truculence ! », s’ébaudit Poui-Poui, passant à ce moment précis devant Madame Youpi, la toujours sourriante nutritionniste en chef.
« Oui. » répond-elle.

Sinan ben le tournoi de billard aprè, ben il se paçe bien, rien na dire deussus.

« Bon c’est pas le tout les gars, mais il se fait tard mine de rien. Une bonne grosse sieste, un énorme et goûteux repas, le tout chapeauté par un très long tournoi de billard qui à n’en pas douter serait resté dans les annales s’il avait passé la subtile censure de la LH…la journée a été bien remplie. Bon allez, à la prochaine ! Je ne vous sers pas la main, vous ne m’en voulez pas… »

Alors s’éloigne Poui-Poui, bientôt silhouette étincelante à l’horizon, radieux dans sa camisole immaculée que baignent les doux rayons de Monsieur Soleil.

PS : Désolé.

11 mars 2006

Attelles yeah !

Et c’est alors que surgît sur son blanc destrier, auréolé d’une radieuse magnificence, noblesse et puissance faites chair, Chris. Son regard porté au loin, ses cheveux comme des fils de soie flottant au doux zéphyr - quoi que maintenus par une seillante couronne de lauriers et romarin mêlés – il imposait le silence par sa seule présence.
« Ourdissez céans notre seigneuriale parole, vilains enguenillés. Nous, Chris, maître tout puissant de ce blog, égal de Dieu ici bas, lumière de vos insignifiantes existences, allons vous prodiguer céleste pensée. Que le billet soit ! »
Et ainsi, déployant la puissance de son bras, le billet créa-t-il. Et il vit que cela était bon.
« Nous ne vous serrons point la main, gueux, mais vous savez pourquoi…
- Oh oui maître . Nous ne sommes pas dignes de la salive gaspillée pour ces mots. Excusez nous de vivre, nous vous en implorons !
- Trêve d’obséquiosité. Céans nous mouvons-nous».
Et ainsi Chris s’éloigna-t-il, bientôt silhouette étincelante éclipsant jusqu’au soleil sur l’horizon.

Exercice 4

Encore une sortie d’atelier, donc. Sujet très libre, en fin de séance : 10 minutes pour écrire ce qui nous passe par la tête, à la vue d’un dessin composé collectivement. Inspiré, j’ai fait chauffer le stylo…


Le dessin, composé par le groupe d’écriture donc, et complété pour l’occasion par mes soins (traits marrons).

Gloubi se promène dans la forêt du bonheur.
« Tiens, salut la fleu-fleur ! Salut monsieur caillou !
- Salut Gloubi ! On te sert pas la main, mais tu sais pourquoi !
- Oui, oui, pas de problème. Hey, salut Monsieur Lapin ! Ca va, la famille, tout ça ?
- Salut Gloubi. Bof, tu sais, ça va pas fort en ce moment. Ma femme range plus l’appart, ça devient un vrai clapier. Et avec ça, le prix de la carotte qui n’en finit plus de grimper, non mais je te dis, avec les incompétents qu’on a au gouvernement…
- Ok, ça va pas fort, on a compris. Allez, à plus !
- A plus Gloubi. Je te sers pas la main, tu sais pourquoi.
- Pas de problème. Hey, mais ça alors ! Si c’est pas madame Rivière ! Alors, fainéante, toujours dans ton lit ?
- Non, pas de blagues, Gloubi, je suis pas d’humeur. Je suis en plein quête d’identité, tu comprends, j’essaie de donner un sens à ma vie.
- Mais ma pauvre, tu te fais du mauvais sang pour rien ! La réponse est simplissime : tu vois ton verre, tu le prends, et tu avales.
- Je ne comprends pas, Poui-Poui.
- Non, moi c’est Gloubi. Et bien c’est pourtant simple : tu vois ton verre, et tu te dis : «vlà mon verre, j’l’avale ! » De l’amont vers l’aval, le sens de ta vie…t’as saisi ? C’est tordant non ?
- Aaah, sacré gloubi, tu resteras toujours Gloubi ! Bon allez, salut, et merci ! Je te sers pas la main...
- Non non, pas de problème. »

« Ahlàlà, sacrée Rivière, quelle humeur changeante ! Non, moi je vous le dis : on ne voit jamais deux fois la même rivière. Bon allez, c’est pas le tout, mais je dois y aller. Je vous sers pas la main, vous savez pourquoi ! »

Et le brave Gloubi s’éloigne enfin à l’horizon, sa camisole immaculée étincelant sous le regard bienveillant de Monsieur soleil.

08 mars 2006

Comblage de vide intersidéral par choucroute interposée

Pas le temps de vous recopier les 4 billets déjà écrits. Stop. Charge de travail monstrueuse. Stop. Vous balance un de mes posts sur HFR. Stop. Lisez le topic si vous voulez, il est marrant. Stop. Eject.




Bonjour, je voudrais réagir à ce topic que je trouve très intéressant, car il illustre à la perfection une théorie que je suis en train de développer.

- L'univers est une sorte de choucroute géante, avec des fils que j'appellerais "fils hypra-choucroutiques", dont je détaillerais l'utilité plus tard, des amas tubulaires ou "ultra-saucisses-de-l'espace", et des entités patatoïdales cosmiques que je nommerais plus simplement "blobs-méga-consubstanciels".
- La structure de l'univers est en réalité très simple : toute matière est constitué d'un tissage de fils-utlra-choucroutiques (FUC), déterminant la nature de cette matière. Ainsi, une matière dense telle le plomb est le produit d'un tissage serré, on parle alors de densité choucroutique spatiale. Mais la forme du tissage importe aussi : par exemple un tissage avec des FUC de travers donnera des matériaux assez susceptibles d'être rayés, telle la peau de zèbre ou la carroserie d'une voiture. Un tissage ondulé donnera des pistes de ski, ou des cheveux frisés. On dispose ainsi d'une panoplie de possibilités permettant d'obtenir une très grande quantité de matériaux et d'objets, dont certains n'ont pas encore été inventés. Si l'on disposait par exemple d'une sorte de métier à tisser choucroutique à polarité bilinéaire en convexité, on pourrait changer le plomb en or, ou les malabars fraise en malabar citron.
- Mais bien sûr, l'univers n'est pas constitué que de FUC, ce serait ridicule. Comment expliquer les forces par exemple ? Une étude d'institut Austro-Kirghiz de réputation mondiale, et filiale du MIT par dessus le marché, m'en donna un début de réponse. Selon cette étude en effet, les forces de chaque chose étaient provoquées par ce qu'ils appelaient des "petits cylindres très chiants à choper". L'étude en resta là mais pas moi. Pour la science je parvins le 31/02/1998, usant d'une ruse extrême, à pièger un de ces vecteurs tubulaires et inconnus, dans un dispositif de mon invention, la Tapette à Souris Cosmique avec Overdrive. Quelle ne fut pas ma joie quand je constatai que ces vecteurs de force ne sont autres que des espèces de saucisses immatérielles ultra-rapides, déformant sur leur passage l'espace choucroutique. Ainsi le mécanisme de l'interraction entre matériaux m'était dévoilé : un matériau, par sa structure, déforme l'hyperplan choucroutique, et fait donc dévier les ultra-saucisses-de-l'espace (USE). Ces saucisses déviées vont venir tirer sur les autres FUC autour, et donc essayer de rapprocher le tissage choucroutique environnant.
- Mais la théorie ne serait pas complête sans la partie expliquant le sens de la vie. La voilà donc : des espèces de patates au beurre, les blobs-méga-consubstanciels (BMC) surfent sur les fils choucroutiques. Or figurez-vous que ces blobs sont dotés d'une volonté propre et d'une intelligence extrêmement supérieure. Hélas, ils ne peuvent interférer sur le maillage choucrouto-esotérique que par le biais des USE, qu'ils utilisent comme des espèces de récipient ultra mentalliques. C'est de cette manière qu'ils controllent nos destinées et dirigent le monde. Ainsi les BMC via les USE contrôllent les FUC. Ca explique d'ailleurs évidemment le problème de la matière noire, de l'énergie du vide (Mikhail?) et ça prouve que la machine à mouvement perpétuel marche bien : il suffit qu'un petit BMC psycho-magnétise le vide pour que se créent d'eux-même des mouvements multidirectionnels pouvant choucrouto-remplir plus de 9 pages !

03 mars 2006

Hâte liée

Avant de vous présenter une nouvelle sortie d’atelier, j’aimerais exposer diverses choses en vrac, que je ne sais pas trop où caser, avant que je les oublie (ce qui serait un crime, convenez en).

Dérapages non contrôlés

Yves : « de toute façon si je vais à michigan, je vais me mettre avec florent. »
Moi : « alors comme ça, vous deux, c’est officiel ? »

Sophie : « Les filles gothiques ont la réputation d’être des chaudasses, c’est pas moi qui le dis, c’est comme ça. »
Deux semaines plus tard, nouvel an. Devinez en quoi est déguisée Sophie ? (Si vous ne voyez vraiment pas, demandez à un certain Xavier, je crois qu’il avait trouvé…)

Laurent (parlant de Yves) : « Mon mec… ». Attention, florent.

Max : non, RAS. Mais c’était juste pour le mettre dans la rubrique dérapages non contrôlés…

Pavlophe

Devant les élèves, des feuilles blanches d’imprimante, format A4.
La prof : « Ecrivez votre nom au dos »
Tout le monde retourne la feuille…

Voilà, c’est tout ce qui me revient pour le moment. Place au spectacle.

Exercice 3

Ecriture libre, avec pour seule contrainte…de n’utiliser que des verbes inventés. Seuls ‘aller’ et ‘être’ sont autorisé, mais uniquement combinés à un autre verbe (exemple : « Je vais souquer les artimuses »).
L’intérêt de l’exercice se révèle surtout à l’oral, en fait. Le but est de jouer sur la sonorité des mots, même inventés, afin que ceux-ci titillent l’imaginaire du lecteur et le laissent se construire sa propre représentation de la scène. Finalement, je trouve que ça marche plutôt bien. Personne ne viendra me dire qu’il n’a pas compris à peu près de quoi la scène parlait, même si aucun des verbes utilisés n’a le moindre sens…

« Ok, bourtifle un peu sur la gauche…bourtifle…bourtifle…hey ! Gaffe à pas antoriper ! »

« Hey, gégé, caboque le défrostinateur, avant qu’il robiscrate trop. Parce que bon, on se darle, on se darle, mais le défrostinateur, il se caboque pas tout seul.
Et bourtifle, toi ! A gauche ! Gauche ! Non, l’autre gauche ! NON !.... »

«Et voilà ! Et voilà ! On sissoute, on se laisse doubiler, et crac, ça xonystoque, et c’est l’antoripage assuré ! Comment je vais te ristifoir ça, maintenant, hein ? Un percodalimeur à vrille inversée, dernier modèle. Et toi, t’antoripes avec comme si tu bourtiflais pour la première fois !
Je vais te soucaler un rapport, moi, ça va pas barbizouiller. Allez, va cartussir le ristifleur ! Qu’est-ce que tu crouloupes encore ici ?! »

« Alors Gégé, ça avance le caboquage ?
- Roh, le défrostinateur se frigeloit un peu, mais ça caboque, ça caboque…
- Bien. Enfin quelqu’un qui rastaille dans cette boîte… »


A bientôt, chers amis, pour de nouvelles aventures...