30 janvier 2009

La croyance

La croyance occupe une place centrale dans le fonctionnement de l'esprit humain. Mais que signifie croire ? Est-il bon ou non de croire ? En fonction de quels critères ?

Voilà comment mon billet sur la croyance aurait commencé. Il aurait été vachement bien, avec des morceaux de sciences cognitives, d'intelligence artificielle et de linguistique dedans, et il aurait été tellement convaincant que Louis serait immédiatement devenu un irréductible athée. Et puis je me suis rendu compte qu'en fait, je n'avais pas, mais alors pas du tout envie de l'écrire et que je préférais aller sur youtube et regarder des vidéos de bulldozers fous blindés détruisant des entrepôts. Dois-je avoir honte de moi ? Ne manquez pas mon billet sur la honte ! Pour vous faire patienter, voici une photo au hasard prise sur le net (au HASARD ? vraiment ?).

28 janvier 2009

Bon goût

J'ai utilisé tout mon noir dans Paint à faire cette BD. Attention, c'est très très noir. (cliquez pour agrandir)Désolé.

25 janvier 2009

Futilité

Je me souviens de l’impression que j’avais ressentie après avoir passé mon bac, il y a quelques années de cela. J’avais l’impression de comprendre le monde, d’avoir enfin percé ses derniers mystères en maîtrisant l’intégration et les nombres complexes, les lois de Newton, Ohm, Ampère et tous ces cadavres célèbres. J’avais aussi appris, seul, à dompter l’outil informatique et je défragmentais des disques durs en créant des casses-briques en Visual Basic, j’éditais la base de registre et j’ouvrais des fichiers de 50mo avec le bloc notes. Rien ne m’arrêtait.

Il restait certes quelques menus détails à régler, et malgré mon étude détaillée des schémas de Science et Vie, je n’avais pas saisi toutes les subtilités du modèle standard ou de la théorie des cordes. Je maîtrisais la dialectique et j’avais étudié le cogito, certes, mais je m’avouais humblement qu’il existait peut-être quelques questions philosophiques auxquelles je n’avais pas encore de réponse. Rien de très important, sûrement.

Je ne dirais pas que mes certitudes se sont écroulées par la suite. Je les ai, pour la plupart, raffinées. J’ai ajouté des exceptions là où je ne voyais auparavant qu’une loi générale, j’en ai dérivée de lois d’inférence plus précises, je me suis accordé à des théories de plus en plus complexes. Et surtout, j’ai drastiquement réévalué la capacité de mes processus mentaux à modéliser correctement le monde. Ce qui signifie que j’ai ajusté le modèle que j’avais de moi-même.

Là où certains verraient de l’humilité, je vois du réalisme. Le modèle que j’avais de moi-même, c'est-à-dire l’outil que j’utilisais pour évaluer ma capacité à interagir avec le monde, s’est révélé incorrect, et je l’ai ajusté. Je n’ai pas appris à être humble, mais à faire correspondre à la réalité une simplification nouvelle et plus juste représentant mon propre fonctionnement. L’humilité est sociale et reflète l’image, non pas que l’on a de nous, mais que l’on souhaite paraître avoir de nous aux yeux des autres.

Où je veux en venir avec tout ça ? Et bien, je pense que tout ceci est lié à la rareté de mes billets. Je ne peux m’empêcher de me demander, avant chaque billet, quel intérêt il aura. Se pourrait-il que j’expose une idée nouvelle ? Se pourrait-il que je ne dise pas n’importe quoi, malgré mon ignorance extrême ? A quoi bon me lire, quand on peut lire des gens plus intelligents que moi ayant consacré leur vie à développer et valider des idées certainement plus novatrices et plus justes que les miennes ? Ou des auteurs autrement plus doués et ayant consacrées des dizaines d’années à développer des univers imaginaires beaucoup plus cohérents et riches que celui de mes petites histoires ? Voilà le genre de question contre lesquelles je dois me battre avant de poster chaque billet.

Se pourrait-il que Laurent ait raison, et que finalement une grosse connerie ne vaille pas moins qu’un autre billet d’être posté ? Un blog, c’est aussi un moyen de garder contact, de discuter sans prétendre à l’expertise. C’est même, pour la plupart des blogs, la seule raison valable d’exister. Alors, le blog comme extension virtuelle au salon où l’on se pose pour discuter sans prétention entre amis ? Est-ce un prétexte suffisant à son existence ?