18 juin 2008

IALCDJ

L'idée à la con du jour
Améliorer les systèmes de vote

Selon quel(s) critère(s) ?
La satisfaction moyenne de l'électorat à l'issue de l'élection.

Le problème
Ce n'est pas parce que l'on vote pour un candidat que tous les autres nous semblent égaux.
Prenons l'exemple d'un électeur, fervent supporter de Sarzoky (candidat fictif). Cet électeur, dans la catastrophique mais possible éventualité que Sarzoky ne gagne pas, préfèrerait voir Mayrou élu, auquel cas il serait légèrement satisfait, mais surtout pas Boyal, auquel cas il serait très très malheureux. Et je ne parle même pas des hippies genre Besancemou et compagnie.
Le problème, c'est que le vote ne montre pas le bonheur potentiel (juste après l'élection) que procurerait chaque candidat s'il était élu, mais simplement le candidat qui procurerait le bonheur maximum. Et vous pouvez vous retrouver avec une personne préférée d'une petite majorité et détestée par les autres, élu au nez et à la barbe d'un personnage qui plaît modérémment de chaque côté. Ce fût le cas de Lincoln vs. Douglas en 1860.

La solution
On peut demander aux gens de donner une note à chaque candidat. Reprenons notre fan de Sarzoky par exemple. Pour limiter les dégâts en cas d'apocalypse, il décide de donner un coup de pouce à Mayrou par rapport aux autres opposants. Il donne donc 20/20 à Sarzoky, 5/20 à Mayrou, et 0 aux autres. A la fin du vote, le candidat ayant la meilleure moyenne gagne, et, si les gens ont un peu joué le jeu, le vainqueur est plus représentatif de l'optimum de satisfaction nationale que le vainqueur d'une élection classique.

Avantages
-Résultats plus satisfaisants en moyenne pour la population.

-Prise en compte du vote blanc (0 pour tout le monde) : si les notes des candidats sont très basses, il savent qu'ils ne font pas l'unanimité et ont moins de légitimité que ce que leur aurait conféré un choix entre deux candidats au second tour d'une élection Française par exemple. Sarzoky élu sur un 6/20, forcémment, il la ramènerait moins.

-Meilleure prise en compte des petits partis : peut-être pas le premier choix, mais une bonne alternative ? Ils feront des scores plus importans relativement aux gros.

Inconvénients
-Décompte plus difficile dans le cas de vote papier, plus grand risque d'erreur (mais un risque de moyenne nulle a priori dans la plupart des cas sur un grand nombre de bulletins décomptés).

-Mais surtout, les gens peuvent ne pas jouer le jeu. Si deux partis donnent des mots d'ordre (secrets) différent, que l'un dit "jouez le jeu et donnez aussi des points aux autres comme vous le sentez" alors que le deuxième dit "ne donnez des points qu'à notre candidat", le candidat du deuxième parti est avantagé. L'attitude minimisant le risque sans connaissance a priori de l'attitude de l'autre parti est alors de ne jamais donner de points aux autres, et le vieux système est de retour. Ce qui n'est déjà pas si mal, dans le pire des cas, on revient à une élection classique.
Mais l'on peut aussi compter sur l'indépendance relativement importante des électeurs par rapport aux partis politiques. Si seuls les militants votent fanatiquement en donnant des points uniquement à leur candidat, mais que les autres électeurs privilégient leur propre intérêt et jouent un peu le jeu, l'issue de l'élection est mécaniquement plus satisfaisante pour la majorité, un peu si très peu de monde joue le jeu, beaucoup si beaucoup jouent le jeu. Etant donné le nombre important d'indécis avant chaque élection, je suis prêt à croire que beaucoup de monde serait prêt à répartir son vote sur plusieurs candidats. Et Mayrou aurait probablement gagné la dernière élection fictive.

-Meilleure prise en compte des petits partis et moins de légitimité des candidats élus : n'est-ce pas la meilleure raison de ne pas adopter ce système de la part des instances dirigeantes ?

-Complexité accrue : la notion de "noter les candidats" est simple à appréhender, mais moins que celle de "choisir un candidat". Il y aurait peut-être des cafouillages.

Et voilà, je voulais écrire un billet de 3 lignes, et j'ai pas su m'arrêter. Retour à mes (ré)visions désespérées.