20 juin 2006

JCV

Un mini billet en ces temps difficiles...


Aujourd'hui, à la caissière du supermarché : "euh 2 minutes, en fait j'ai oublié un thing.. euh un truc".
Je me Jean-Claude Vandammise !!!

09 juin 2006

Je ne suis pas un héros.

La rue est vide de piétons. Les voitures passent sans les voir. Pour eux, le temps s’est figé. Ils se battent. Comme des chiffonniers. N’avez-vous donc jamais rencontré de chiffonnier ? Moi non plus. Trop belliqueuse, la race s’est éteinte. Mais le flambeau est repris.
Les coups ne portent pas. Les gestes amples manquent de puissance, de conviction. De pratique. Le spectacle est bien pauvre. Coup de pied sauté. Léger coup, lourde chute. Bruce Lee s’en retournerait dans sa tombe, comme le cerveau de Vandamme dans sa boîte crânienne.
Un craquement, fin du combat. Premier sang versé ou portable cassé, telle était la règle. Je n’ai pas bougé. J’ai hésité, mais je n’ai pas bougé. Cela fait-il de moi un demi héros ? Un demi crétin ? S’interposer n’est pas sans risque, et la probabilité de retombées personnelles positives bien faibles. D’un point de vue évolutionniste, j’ai fait le bon choix.

Ma foi, s’il le faut l’Histoire jugera.
Grand H et un grand SI. Pas de chute tranchée.

05 juin 2006

On va la gagner.

Et c’est reparti. Les supporters ont ressorti maquillage et chauvinisme, cerveaux au vestiaire ou à l’étal, à vendre, état neuf, très peu servi. Toutes insultes racistes dehors, le troupeau décérébré se masse déjà aux grilles, beuglant et trépignant avant le coup d’envoi. Au dessus de leur tête, les vautours publicitaires par milliers se délectent par avance de ce bétail à goût de pigeon, prêt à dépecer, avide de dépenser, proies volontaires et anxieuses de manifester par l’achat de moult accessoires leur appartenance à l’étable. Nuit et jour, la télévision nous vomit à la face en argument marketing un soi-disant esprit du sport, mais de sport comme d’esprit, il ne reste plus grand chose. Offre faible, le temps de cerveau se paie, au prix fort. Les taux d’hormones de connerie sont au beau fixe.

Et enfin, arrivent les vedettes. Les stars. Les Dieux. Car il en faut, du talent, pour être joueur. L’évasion fiscale est un art délicat. Tour à tour comptable, acteur, orateur de génie ou modèle pour pubs de shampoings, le joueur sait tout faire, et même plus. Quoi de plus normal alors que la société le récompense, pour l’ensemble de ses mérites, de manière juste et équitable ? Un tacle à la gorge ne vaudrait-il point son pesant de berlines allemandes ? Un crachat sur arbitre la légion d’honneur ? Ne devrait-on pas, au contraire, se réjouir de voir de parfaits incultes, incapables pour la plupart d’effectuer une addition de tête et de respirer simultanément, plus admirés que d’obscurs prix Nobel ? Ces gens là sont des modèles de réussite sociale, et la preuve que chacun, même l’être le moins favorisé par mère nature, peut, en se rendant utile, gravir les échelons vers le sommet. N’est-il alors pas légitime que ces héros fassent rêver tant de leurs semblables ? J’en ai la larme à l’œil. C’est beau.

Alors place au spectacle, place à la simulation et à l’insulte, place aux primates dans les tribunes, aux requins dans les coulisses et aux pigeons devant leur poste. Et que le plus pourri gagne.
Je mise sur le requin.