29 mai 2007

OMFG !!!!!

Ce soir j’étais en train de lire du Kant en v.o, ou jouer à FreeCell ou un truc dans le genre quand tout à coup un truc attire mon attention. CNN tournait en fond sonore, parlant d’un tueur de chiens en série, en action depuis 1990, qui posait de la nourriture empoisonnée un peu partout et que des hippies bourrés de crack envisagent d’attraper en se déguisant en buisson et répandant la nouvelle sur CNN pour toujours plus de discrétion. Je ne m’étendrai pas sur mon admiration sans borne pour ce génie, parce que c’est mal de tuer des clébards débiles et que je ne voudrais pas que les gens me prennent pour un monstre sans cœur, donc disons que j’étais profondément choqué par la cruauté de ces actes horribles, honteux ma bonne dame.

Bref, le reportage se termine, la présentatrice reprend la parole, et là, en direct, elle déchire ses vêtements et se met à danser sur la table. J’étais choqué, et je me suis évidemment jeté sur la télécommande pour éteindre la télé, mais les piles étaient mortes et je me suis retrouvé forcé de regarder ce spectacle obscène, comme hypnotisé, paralysé par le dégoût.

Et sinon en vrai, la présentatrice enchaîne : « Et j’espère que le coupable sera retrouvé et puni, étant donné que mon propre chien a été victime de ce criminel. »
How unprofessional ! J’ai été choqué, surtout au moment où elle n’a pas déchiré ses vêtements et s’est contentée au contraire d’enchaîner sur le sujet suivant.
C’est comme dans tout bon film américain, quand ça devient personnel, le flic est déchargé de la mission et continue quand même, résout l’affaire, tue le méchant et délivre sa famille retenue en otage, est blâmé en public par son supérieur pour avoir continué quand même, même si en privé ce même supérieur, le noir avec des lunettes, lui dit qu’il comprend mais qu’il peut pas le couvrir, ensuite le mec est mis en retraite anticipée et plonge dans l’alcoolisme jusqu’au film suivant. Mais non, rien de tout ça ici, Gertrudine étale sa vie privée à l’antenne et tout le monde s’en fout.

Je suis encore sous le choc.

17 mai 2007

Le guerrier.

Il est là, dans la nuit, se pourlèchant les babines à l’idée de son festin sanglant tout proche maintenant. Il est ivre de puissance, le monde lui appartient, tremblez, fous que vous êtes, du haut de son bout de mur il l’a compris à l’instant, rien ne pourra plus lui résister, jamais. Tant de temps passé à l’entraînement, tellement de sacrifices pour en arriver là. Nombreux sont tombés avant lui, les faibles, ils ne méritaient pas de vivre. Mais là où tant ont échoué, lui ne faillira point. Il est le meilleur. Génération après génération, sans ancêtres se sont battus pour survivre, se reproduire, éliminer tout défaut. Il est la quintessence du guerrier, le bras droit de la mort, il est l’Omega.
La pièce est calme maintenant, le calme avant l’orage. Il fait le vide.

« Souviens toi. La volonté guide la patte vers son but, elle et rien d’autre. Ta volonté est acier, ton cœur est pierre. Telle est la voie, celle là et celle là seule. »

Le vide chasse les dernières pensées, il ne fait plus qu’un avec la pièce, un avec l’univers. Il connaît, il ressent chaque atome autour de lui, comme une partie de son être, et aucune molécule n’échappe plus à sa conscience flottant au milieu du vide. Il est Tout. Au loin, il entend encore résonner dans sa mémoire les paroles prononcées un instant auparavant, mais elles ne veulent plus rien dire. A quoi bon le pouvoir ? A quoi bon la vanité ? Il est, et cela lui suffit désormais. Mais la mission attend. Il prend son envol.

Approche de routine, la cible ne se doute de rien, bien sûr. Pauvre chose innocente. Un survol, un deuxième. C’est presque trop facile. Un mouvement, repli de routine. Ca va être un jeu d’enfant. La mission, rien d’autre que la mission. Toute pensée est superflue. Un flash, une petite maison au bord de l’eau, des enfants qui jouent. Il le sait, un jour, tout cela sera à lui. L’instant de bonheur est fugace. Rester concentré. Il essaie de maintenir le vide qui vacille. Son père, avant l’accident, le dernier regard qu’il lui jette. Pourquoi penser à cela, pourquoi maintenant ? Aujourd’hui, le héros sera vengé. Non, le vide, faire le vide. La mission bon sang, rien d’autre ne compte. Mais le vide s’en est allé. Si près du but, les émotions remontent et éclatent comme des bulles. Il la revoit, revoit son visage. Bientôt, mon amour, bientôt, mais pas encore. La mission. Des visages, des noms, tant de destins croisés, tant d’espoirs en lui. Je ne vous trahirai pas. Je ne vous mentirai pas. Je ne vous décevrai pas.

Ses organes internes explosent en un instant tandis qu’il se vide et se démembre. Perdu dans ses pensées, le coup l’a surpris. Je t’aimerai toujours, sa dernière pensée avant que l’ombre ne gagne. C’est la fin.

Dans tes dents, moustique de mes deux. Tu n’es pas le premier à tâter de mon bouquin de cours, et tu ne seras pas le dernier, que cela serve de leçon à ta regrettable race, hahaha. Leçon, bouquin de cours, calembour. Drôle.