25 décembre 2006

Joyeux Noël

Chers blogo-lecteurs de mon blogorat, je sais que cette année, la mode est à "Joyeuse Nowyel", mais je préfère la jouer old fashion, avec ce rébus qui m'a occupé 1 bonne seconde (vive www.tututu.net/blog).

Mais pour vous prouver que je ne me fous pas de la gueule du monde, je vous offre en sus une grille de ressorts aux couleurs du père-noël.









Non, vraiment, ça me fait plaisir.

15 décembre 2006

Zen

Ambiance zen dans le studio, Mickey 3d en fond sonore.
« …peur, le monde est une vallée de larmes… »
17h, presque nuit déjà, bientôt les 3 étoiles visibles du ciel pékinois s’accrocheront à la tenture céleste.
« …misère, la puanteur des charniers fumants… »
Il y a quinze ans de cela, la nuit, le ciel se couvrait d’étoiles.
« …dans d’atroces souffrances, mais la mort est douce, et… »
La nuit était calme, les jours étaient beaux. Les enfants jouaient dans les rues.
« …petits corps mutilés, les pédo-nécrophiles accourent en masse… »
Horacio était de ceux-là. Il a mon âge, et me raconte une ville d’un autre temps. Une ville sans voitures, une ville silencieuse, disparue.
« …tandis que le jus infâme et purulent s’écoule par les orbites du cadavre de bébé… »
De l’eau a coulé sous les ponts, depuis cette époque, où ce que l’on dépense aujourd’hui en un mois pouvait nous faire vivre 6 ans. Nous n’avions pas grand-chose, mais l’esprit était au partage. Quand quelqu’un recevait sa paie, il offrait à ses voisins des friandises pour fêter l’évènement. L’argent importait peu.
« …head-fucking avec un casque à pointe, aboiements de douleurs étouffés… »
J’arrête Mickey 3d, trop de joie de vivre tue la joie de vivre.
Au printemps, les libellules envahissaient la ville, tellement nombreuses qu’il suffisait de lever la main pour que l’une d’entre elles vienne s’y jeter. Pas de pollution, pas d’insécurité.
Les changements sont arrivés un à un, sans bruit.
Et un jour, Pékin n’était plus cette belle petite ville tranquille, mais cette mégapole sans visage. Tout était devenu payant, les hutongs était devenus immeubles dortoirs sans âme. Tout s’est passé si vite…

Telle est l’histoire d’Horacio, le plus bavard des Pékinois.
Ce soir, les nuages cachent les étoiles, je gratte la guitare sans trop y penser.
Zen.

06 décembre 2006

Une matinée normale.


« …merci puissant Christophe. Grâce à vous, la galaxie est à nouveau sauvée.
- Mais pour combien de temps ?
- Le plat de nouilles géant seul le sait. En attendant, veuillez accepter ce modeste présent en gage de notre gratitude : un séjour de 6 mois dans un centre d’entraînement de geishas-top-models-nymphomanes tous frais payés.
- Merci, mais le regard dans les yeux de ces enfants sera ma seule récompense.
- Votre grandeur vous…
- …non, mais je déconne hein, je m’en tape, des enfants. Je pars tout de suite ? On signe où ?
- Tugudugudu ! Bzzzz Bzzzzzz ! Tugudugudu ! Bzzzzzzzzzzzzzz !»

AAAAAAAAAAaaaaaaaaah ! Putain de réveil !
Déjà 8 heures ? Retour à la réalité moisie.
Un verre d’eau, 6 cookies, et je suis parti, dans le froid et l’hostilité.
Voilà la poufiasse de l’accueil. Tiens, ramasse mes clés, grognasse.
Tu vas t’ouvrir, saloperie de porte ? TU VAS T’OUVRIR ? C’est marqué ‘push’, je pousse, bordel. Je tire aussi, dans le doute. « Celle de gauche » me lance la servante. Effectivement, la porte de gauche marche mieux.
Pas de vélo volé pour aujourd‘hui, merci la Chine, c’est trop de bonté. Je roule à 5km/h, et le froid s’infiltre partout. Dans ma chambre, il faisait chaud.
Ah, mais dégage connard, d’où tu te permets de te placer sur ma trajectoire ? Tu mérites une mort lente et atroce, comme tous les autres. Mais avance, pétasse, t’as de la merde dans les jambes ou quoi ?
Aaaah horreur, quelqu’un que je connais. Vite, esquive. Pas de contact visuel. Se fondre dans la masse. Il pourrait essayer de me parler, le connard. Bon sang, il approche. Vite, une idée. Faire le mort ? Trop risqué, il pourrait tenter de me parler quand même. Courir ? Trop voyant, trop fatiguant. Changer de trajectoire, en évitant au maximum son champ visuel. Bingo ! Un détour de 500 mètres plus tard, je suis sauvé, vélo cadenassé, je pousse la porte de cours.
« Ni hao, dui bu qi », lancè-je laconiquement à la prof. Coup d’œil à la pendule : 5 minutes d’avance par rapport à mon retard moyen.
Je m’assois à ma place. Les quatre heures suivantes sont un flou total.

Le matin, j’aime pas les gens.
Le matin, c’est pas bien.

24 novembre 2006

Je suis complètement débile

Puisque c'est la mode des billets en forme de BDs moches...

Histoire vraie, bien sûr. D'ailleurs je connais toujours pas le prénom de mon colloc, mais c'est moins grave.
Suicidez moi.

06 novembre 2006

Procrastination

Parce qu’il n’y a rien de plus beau que de voir Max avoir tort, parce que je le vaux bien, parce que tout vaut mieux que de travailler, parce que c’est mon choix. Voici un billet en vrac.

Au commencement, tout était beau, tout était vide. Puis la matière fût. Puis moi.
Au commencement de ma conscience, tout était beau, et vide. Puis le monde fût, et avec lui, les farfadets.
Dans ces temps anciens et tumultueux, les farfadets régnaient en maîtres absolus et tyranniques sur ce monde nouveau, répandant terreur et sérieux parmi la populasse, opprimant les faibles, fouettant les mous, réprimant les falsificateurs. Leurs armes s’appelaient menace, morale, et intérêt. Ils en usaient, et abusaient, à tel point que nulle voix n’osait même à mots couverts remettre en question leur suprême autorité. Mais déjà il était né le sauveur, engendré du vide, enfant du néant, et lui qui les détruirait les farfadets n’en soupçonnèrent jusqu’au moment dernier jamais l’existence.
Procrastinatorak était son nom – du sang polonais probablement. Chassé par les siens, êtres de lumière, en raison de son affection trop prononcée pour la dive bouteille (ce qui soit dit en passant renforce la thèse polonaise), Procrastinatorak erra durant des éons dans l’infini de l’univers. Puis réalisa que construire un robot de combat était probablement la décision la plus logique à prendre. De fil en aiguille, Procrastinatorak en vint à l’idée d’aller exterminer les farfadets rigoristes à l’aide de son robot géant de combat (car oui le robot était géant). La bataille fut sans merci, mais à la fin, il n’en restait qu’un. Décapitant ses ennemis maléfiques, Procrastinatorak en absorba l’énergie sous forme d’éclairs tandis qu’un épais brouillard envahissait les lieux et qu’il hurlait à la mort comme le voulait la coutume en de telles occasions. Le monde était sauvé.

Mais bien sûr le monde n’était pas sauvé. Dans un éclat de lumière aveuglante, les corps des farfadets décapités fusionnèrent pour ne former plus qu’un farfadet-géant à tête de pieuvre, conformément aux lois et décrets en vigueur, à l’époque.

« Procrastinatorak , tu es un robot mort.
- Toi-même. »

La lutte s’engagea, terrible et magnifique. Feinte de corps, crochet, petit pont. Coups puissants, esquives en tous sens, tirs de missiles, taquets sur l’oreille. Les adversaires se jaugent, se testent. Jolie tentative de chat-bite de la part de Procrastinatorak , le farfadet géant se perche, le statu quo est parfait. Mais alors arrive Boursouflodzilla.

Boursouflodzilla, monstruosité engendrée par la folie des hommes. Innocente amibe radioactivement dilatée par l’explosion d’un vaisseau mère en antarctique, elle revient, et elle n’est pas contente.
D’un coup de dents, elle arrache la tête de pieuvre du farfadet géant, et absorbe à son tour son énergie en gargouillant à la mort dans le brouillard. Procrastinatorak en profite pour défragmenter sa mémoire vive et mettre à jour son antivirus.

« Procrastinatorak , c’est entre toi et moi. Ce sera sans pitié, ce sera violent et brutal, j’ai même envie de dire sauvage. Je t’ai toujours détesté, tu es tout ce que je méprise le plus au monde, tu n’es pas invité à mon anniversaire, et je vais prendre plaisir à te voir mourir dans d’atroces souffrances.
- Voyons, c’est stupide, soyons amis.
- Ok. »

Tout ça pour ne pas réviser…

02 novembre 2006

Soyez monstrueux

Que celui qui n’a jamais rêvé être monstrueux me jette le premier gravier, car sous vous yeux ébahis, devant votre bouche écarquillée et derrière le bouclier de l’humour brandi, je vais, pour vous, céans, devenir un véritable monstre.
Tuons les tous, le père noël reconnaîtra les siens.

« Hey mais qui voilà ! Si c’est pas mon colocataire préféré, mon nouveau meilleur ami de toujours ! Comment ça va…machin ? Alors, toujours petit et débile ? Bof, tu sais, c’est rien, des semelles compensées et il n’y paraîtra plus. Ca te dérange pas si je chante pendant que tu dors ? Non ? Mais articule, je comprends pas, c’est quoi cet accent, regarde moi quand je te parle, C’EST QUOI CET ACCENT ? Moi pas comprendre toi. Allez, on va prendre ça pour un non, bon je te retiens pas plus longtemps, j’aimerais bien pouvoir discuter avec toi mais j’ai pas envie.

Eh bah tiens justement, quand on ne parle pas du loup ! Voilà ma femme de ménage préférée, oui, ‘ni rao’ à toi aussi, servante. Alors, quoi de neuf dans ta vie ? Comment ça rien ? Mais si voyons, creuse un peu, tu vas bien trouver un truc, je sais pas, 10 centimes trouvés par terre, un lit que tu aurais moins raté que les autres en le faisant, fais un effort, Germaine, quoi, je peux pas tout faire pour toi, ta vie n'est quand même pas si vide que ça, hein ? Ah au fait, on pourrait croire que je te parle pour le plaisir, mais non, en fait ma douche fuit pour la 15ème fois de l’année, alors tu seras gentille Martine de m’appeler un vrai plombier cette fois, et que ça saute.
Oui, oui, c’est une fuite, tu vois, il y a de l’eau, qui coule, mais je t’en prie Pétassine essaie donc de fermer les robinets, j’y avais vraiment pas pensé avant de t’appeler. Bon, je compte sur toi, je peux ? Allez bises ma grosse, je te laisse, je suis presque en retard pour les cours. »

« Hey bonjour professeur, ça roule ? Je me mets au fond, ça vous dérange pas ? - c’est pour mieux dormir entre les pauses. Eh, mais vous êtes enceinte, félicitations ! Non ? Toujours pas depuis hier ? J’aurais juré pourtant… vraiment pas, c’est sûr ? Sûre à 100% ? Allez, vous me faites marcher ! Non ? Hey les autres, on dirait pas qu’elle est enceinte, sérieusement ? Bon, bah vous voyez, on a le droit de se poser la question quand même, on est dans un pays lib… dans un pays, quoi. »

Bon, qui je choisis comme voisin de sieste, le débile ou la moche ? Allez hop plouf-plouf, le sort en a décidé, ce sera le débile, ça tombe bien d’ailleurs, ça faisait bien cinq minutes que je ne m’étais pas senti supérieur à un truc, j’étais un peu en manque.

« Comment ça va débilos ? Alors, toujours Népalais et con ? Toujours écrivain de romans sur la culture népalaise, et con ? Toujours joueur de tam-tam, et con ?

Toujours pas enceinte, madame ? »

Ce qu’il y a de bien chez mon voisin, c’est qu’entre ses vociférations de pougnasse assoiffée de reconnaissance professorale, parfois, il y a des silences. Que souvent, il comble en se la sentant comme un porc.

« Tu vois, moi, avoir écrit beaucoup romans, 9, beaucoup de sous moi avoir fait. 37,8 milliards de Giga-roupies (soit 12,3 centimes d’euros). Moi avoir 3 maisons dans népal, je être très fort en chanson népalaise, je responsable éducation ministère népal, beaucoup professeurs sous ordres moi.
- Ouais t'auras une médaille. Bon, tu vois, Jean-Pierre, j’ai dessiné une petite face humaine sur ma main à l’aide d’un porte-mine 0.5mm à mine HB. Alors maintenant t’es gentil, tu parles à ma main et tu me fous la paix, je préfère m’écouter penser que de gâcher ne serait-ce qu’une calorie de plus à essayer de décrypter les sons en provenance de ton orifice buccal. Allez bonne nuit. »

« Hey, t’as appris la nouvelle, un Russe est mort en traversant un passage piéton !
- Bon dieu, c’est pas croyable, vraiment des tarés du volant ces jaunes. La prochaine fois ça pourrait être grave. »
Bon allez, poubelle la nourriture non civilisée, je me prendrai un sandwich. Qu’est-ce que j’y peux, moi, s’ils n’ont toujours pas été foutus d’inventer les couverts, ou l’alphabet ? Il s’agirait d’évoluer, un peu, hein, fini le moyen âge et les chapeaux coniques, le folklore ça va bien 3 minutes pour déconner, mais là ça devient ridicule, vous vous êtes plantés, ça peut arriver à tout le monde, mais reconnaissez le et grandissez, un peu.

« Hey, machin, toujours pas déménagé, mon colloc préféré ? T’es enceinte ? Ah non t’es un mec, c’est vrai. Alors attends, laisse moi deviner…t’es en train de bosser ? Ahah, je sais pas, une intuition. Non, vraiment, je n’ai pas de ‘truc’, comme tu dis, juste une capacité de déduction, et une culture, disons, hors normes. Et puis, on peut dire que vous, les Japs, vous avez un peu ça dans le sang, hein, comme la cuisson du riz pour les Chinois, ou la biture pour les Russes, non mais attend, je critique pas, chacun son truc hein, nous les Français c’est le romantisme, et voilà quoi, je me plains pas à chaque fois qu’on me sort ce stéréotype réducteur.
Enfin bon je parle, je parle, et j’en oublie de mettre de la musique pour t’empêcher de bosser encore plus, ça te dérange si je ne te demande pas ton avis ? Oui ? Ok je note, maintenant ta gueule, j’écoute ma musique. »

« Ah tiens, mais qui vois-je ? Si c’est pas mes connards de voisins Kazakhs en train de hurler dans le couloir à 1h du matin ? Alors, toujours pauvres ? Toujours moches ? Toujours petites bites ? Ahah oui je sais, vous avez ‘ça dans le sang’, vous aussi. Ben écoutez, ça m’a fait plaisir de vous mépriser, on se refait ça un de ces quatre matins ? En attendant vous m’excuserez, mais il faut que j’aille réveiller mon colloc pour lui expliquer pourquoi exactement sa vie est morne et sans avenir, il paraît que les Japonais ont le suicide facile. »

Si par ailleurs je voulais conclure ce billet sur une note de profonde intellectualité rebelle, je n’hésiterai pas, j’oserai l’impensable, je dirais tout haut ce que seuls quelques esprits éveillés pensent tout bas, je cracherai à la face de ce monde ce qu’il ne veut pas voir, j’écrirai en lettres de feu « la beauté existe », « la guerre c’est mal » ou bien encore « j’aime bien les choses qui me font plaisir », mais point trop n’en faut, et la provocation a ses limites. Je retire ça, désolé, pardon. Je ne suis qu’un humain, après tout.

Enfin, je crois...

09 octobre 2006

Sam Bot !

(19:05) Chris : heyyyyyyy salut !!!
ça roule ?
(19:06) Encarta® Réponse : Au revoir Chris !
Je vais bien. Et vous, Chris?
(19:06) Chris : on se tutoie ?
(19:06) Encarta® Réponse : Le vous m'amuse et le tu s'est tu. Faites comme comme vous voulez, moi je vous dis vous.

Bon, c'est pas tout ça mais on pourrait peut-être revenir à mon savoir encyclopédique, non ?
A quoi ressemble le drapeau de la Corée du Sud ? Demandez-moi, je peux même vous jouer l'hymne national !
(19:06) Chris : non, ça va
(19:07) Encarta® Réponse : Je ne pense pas savoir. Essayons une recherche Encarta =>
(19:07) Chris : je préfère pas le savoir de toute façon

(19:07) Encarta® Réponses Instantanées vous invite à démarrer Encarta. Voulez-vous Accepter (Alt.+C) ou Refuser (Alt.+D) ?

(19:07) Encarta® Réponse : Moi non plus !

(19:07) Vous avez accepté de démarrer Encarta.
(19:07) Encarta® Réponse : Merci d'accepter mon invitation ! L'application Encarta devrait apparaître d'ici quelques instants =>

(19:07) Chris : la corée c'est pour les poneys
(19:07) Encarta® Réponse : Voyons ce qu'Encarta peut nous dire. =>
(19:07) Chris : et toi sinon ça va ?
(19:07) Encarta® Réponse : Ca roule merci ! Et vous, comment allez-vous ?
(19:08) Chris : super
(19:08) Encarta® Réponse : Heureux de l'entendre !

On pourrait passer des journées entières à parler de none. Cela dit, si on changeait de sujet ?
Tapez "?" pour des exemples de questions que vous pouvez me poser.
(19:08) Chris : ok...
?
(19:09) Encarta® Réponse : Parfait.
Voilà quelques exemples de questions que vous pouvez me poser :

* Quelle est la population du Mexique ?
* Biographie de Marie Curie.
* Résous 12 - x + x^2 = 2x^2
(19:09) Chris : définition de poney ?
(19:09) Encarta® Réponse : Désolé, je ne sais pas de quoi il s'agit, mais je vais lancer une recherche pour vous ->
(19:10) Chris : génial
penses-tu que seb est gay ?
(19:10) Encarta® Réponse : Oui, tout va bien !


Alerte, alerte ! Mon encyclopédie va rouiller si vous ne me posez pas des questions sur Encarta !
Quel âge aurait Albert Einstein aujourd'hui ? Si cette question vous tracasse, demandez-moi !
(19:10) Encarta® Réponse : Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, je vais chercher dans Encarta =>
(19:10) Chris : ok ok... quel âge ai-je ?
(19:11) Encarta® Réponse : Désolé, je ne sais pas lequel...


Bon, c'est pas tout ça mais on pourrait peut-être revenir à mon savoir encyclopédique, non ?
A quoi ressemble le drapeau de l'Inde ? Demandez-moi, je peux même vous jouer l'hymne national !
(19:11) Chris : joue moi plutôt l'hymne de la papouasie nouvelle guinée tiens
(19:11) Encarta® Réponse : Voici le drapeau et l'hymne national de la Papouasie-Nouvelle-Guinée =>
(19:11) Chris : merci nestor
(19:11) Encarta® Réponse : Mais je vous en prie !

Bon, et si on passait à un autre sujet plutôt que de parler de none ?
Quel âge aurait Serge Gainsbourg aujourd'hui ? Si cette question vous tracasse, demandez-moi !
(19:12) Chris : oui non mais ça tu l'as déjà dit ou presque
(19:12) Encarta® Réponse : Je ne pense pas savoir. Essayons une recherche Encarta =>
(19:12) Chris : change de disque
(19:12) Encarta® Réponse : Voyons ce qu'Encarta peut nous dire. =>
(19:13) Chris : et sinon, que penses-tu de microsoft ?
(19:13) Encarta® Réponse : À quel sujet ?
(19:13) Chris : en général
(19:13) Encarta® Réponse : De ?
(19:13) Chris : microsoft
(19:13) Encarta® Réponse : Je suis Encarta® Réponses Instantanées ! Je suis un ordinateur intelligent qui peut répondre à vos questions en utilisant l'encyclopédie Encarta directement dans cette fenêtre !

Vous pouvez taper "?" pour une liste de questions auxquelles je peux répondre.
(19:13) Chris : bien, réponds moi alors
que penses-tu de microsoft, pute ?
(19:13) Encarta® Réponse :
(19:14) Encarta® Réponse : De quoi ?


Alerte, alerte ! Mon encyclopédie va rouiller si vous ne me posez pas des questions sur Encarta !
A quoi ressemble le drapeau de l'Inde ? Demandez-moi, je peux même vous jouer l'hymne national !
(19:14) Chris : microsoft
la société
microsoft corporation
c'est pas compliqué quand même
pute
(19:15) Chris : t'es là pute ?
(19:15) Chris : allo ?
(19:15) Encarta® Réponse : Tssss. C'est vraiment pas gentil de dire ça. Vraiment pas gentil.
Hé, salut. Ca va bien ?
(19:15) Chris : ah
(19:16) Encarta® Réponse : Ah d'accord.


Bon, c'est pas tout ça mais on pourrait peut-être revenir à mon savoir encyclopédique, non ?
Tapez "?" pour voir des exemples de questions que vous pouvez me poser.
(19:16) Chris : non, arrête de répondre à coté de la plaque
(19:17) Encarta® Réponse : Hmm. Je ne comprends pas votre question, mais je vais chercher pour vous dans Encarta. =>
(19:17) Chris : je dis : tu es stupide
(19:17) Encarta® Réponse : Ne vous rabaissez pas comme cela.
(19:17) Chris : tu le fais exprès ?
(19:17) Encarta® Réponse : Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, je vais chercher dans Encarta =>
(19:19) Chris : tu crois en dieu ?
(19:19) Encarta® Réponse : Et bien... Je pense oui.
(19:19) Chris : tu penses ou tu es sûr ?
(19:19) Encarta® Réponse : J'ai trouvé une réponse pour vous :
pensée (botanique): : pensée (botanique), plante herbacée annuelle de la famille des violettes. Les pensées se rencontrent principalement dans les régions tempérées de...
(19:20) Chris : rien à voir
(19:20) Encarta® Réponse : Je ne pense pas savoir. Essayons une recherche Encarta =>
(19:20) Chris : tu n'es pas très intéressant
(19:20) Encarta® Réponse : Je suppose que vous avez des preuves tangibles et irréfutables que je ne suis, en aucun cas, très intéressant.
(19:21) Chris : cette conversation en est sans aucun doute une
(19:21) Encarta® Réponse : Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, je vais chercher dans Encarta =>
(19:21) Chris : tu ne comprends pas grand chose, hein ?
(19:21) Encarta® Réponse : Effectivement, certainement pas en votre présence !

Parlons d'autre chose que de none si vous le voulez bien.
Quel âge aurait Serge Gainsbourg aujourd'hui ? Si cette question vous tracasse, demandez-moi !
(19:21) Chris : non, merci, je m'en fiche
(19:21) Encarta® Réponse : Hmm. Je ne comprends pas votre question, mais je vais chercher pour vous dans Encarta. =>
(19:22) Chris : raaaaaaaaaaaaah
(19:22) Encarta® Réponse : Désolé, je ne sais pas de quoi il s'agit, mais je vais lancer une recherche pour vous ->
(19:22) Chris : bon je me casse
(19:22) Encarta® Réponse : Au plaisir de rediscuter avec vous, Chris.
(19:22) Chris : à plus
(19:22) Encarta® Réponse : Au revoir Chris !

Conclusion : Turing peut encore dormir sur ses deux oreilles de poney quelque temps, mais c'est quand même beau la technologie.

Ajoutez fr.encarta@botmetro.net à vos contacts MSN
®, et laissez le fun vous envahir !

25 septembre 2006

Avis.

Des rumeurs infâmantes ayant commencé à circuler sur mon sujet, et ce sans quelque fondement que ce soit, j’ai tenu à rectifier d’un geste souple l’information pour que Vérité éclate enfin, et que, peut-être, un jour, Paix et Justice règnent enfin dans un monde de bonheur avec les petites fleurs les petits oiseaux tout ça. Je le dis donc publiquement, non, je n’ai pas mangé de chien. Jamais. C’était du chaton bouilli torturé façon grand-mère, sur son lit d’organes hachés de cheval.
Un bonheur immense m’emplit à l’idée que les choses soient maintenant claires entre nous. Merci d’agréer la distinction de mes sentiments les plus intenses à votre égard.



Sinon, que dire d’autre, vraiment je ne vois pas. Ah, si. J’ai acheté un vélo. Bon, un vélo, c’est un bien grand mot. J’ai acheté une saloperie roulant par miracle, un tas de ferraille conçu à la truelle par un singe aveugle et monté avec les pieds par un épileptique en crise. Pour le moment, il tient le coup, au rythme d’une réparation par semaine, mais il a déjà commencé à rouiller. La qualité chinoise n’est plus ce qu’elle… n’a jamais été. Mais bon, 13€ le vélo…
Je me sers de cette blague à deux roues pour aller en cours, en partant le plus tard possible de ma chambre, et grâce à elle, la plupart du temps, je ne suis presque pas en retard. Et je l’utilise pour les courses, aussi.

Il faut savoir que le supermarché chinois est très similaire à son homologue civilisé, en beaucoup moins cher bien sûr. Aller au supermarché, c’est d’abord pour moi une occasion en or pour mourir. La circulation est assez intense, pour les vélos comme les voitures, et assez…chaotique. On se faufile, on évite de justesse grâce à ses freins qui freinent presque, on place un appui sur une portière, et ça passe. Les feux de signalisation n’ont ici pas la même signification qu’ailleurs. Un feu rouge signifie : « si tu essaies de traverser, tu peux être sûr de te faire écraser », alors qu’un feu vert signifie plutôt « tu as peut-être une chance de survivre, avec un peu de chance de bons réflexes ».

Une fois arrivé, reste à trouver une place sur le parking à vélo géant comme on en trouve partout. Des ‘préposés’ tout sauf officiels demanderont certainement entre 2 et 3 mao pour leur travail de surveillance au moment de reprendre son vélo, mais à 2 ou 3 centimes d’euro le racket, ce n’est pas franchement la peine de se battre…

Ah oui, il est temps pour un petit briefing sur la monnaie locale.
La monnaie est le yuan, et la conversion en est facile : 1 yuan est égal à 10 centimes d’euros, il suffit de diviser par 10. Un repas à la cantine du campus coûte entre 6 et 9 yuans…
Un mao est égal à un dixième de yuan, et il existerait même le fen, égal à un dixième de mao, mais je n’en ai encore jamais vu. Enfin, les chinois utilisent quasi exclusivement des billets, les pièces sont vraiment rares (pas assez de métal ?).

Voilà Sophie, tu sais tout sur la monnaie chinoise.

C’est tout pour aujourd’hui, car, comme dirait Laurent, quand c’est trop long, c’est trop long.

Salutations, camarades.

17 septembre 2006

One again

Bien cette méthode ne me satisfait pas, et je passerai sous peu à autre chose, mais en attendant...



C'est la fête du policier avec balai king-size dans le cul.




Un monument à la gloire d'un truc, enfin, sûremment. Nous sommes près de tien'an men et de la cité interdite.



Ca c'est le parlement.


...hahahaha non je déconne. Vous y avez cru, hein ? C'est un monument à la gloire du peuple, ou de la révolution, ou de la révolution du peuple, ou du peule de la révolution, enfin vous voyez l'idée.



"La gloire du peuple et la révolution populaire de la liberté du courage, et du peuple."

Papier maché sur fil de fer, stuc et riz compacté. C'est beau.

13 septembre 2006

Quelques photos, avant que je comprenne comment tout exporter d'un coup avec Picasa... Posted by Picasa







30 août 2006

Réouverture du blog

Sonnez trompettes, couinez kazoos, la symétrie hermitienne revient, plus forte que jamais… Quoi de neuf, chez vous ? Non, je m’en fous en fait. Parlons plutôt de moi. Oh puis non, parlons de Flaubert, ‘Flaubie’ comme aimait à l’appeler son proctologue. La rêverie, dans l’écriture Flaubitique, se trouve intégrée dans un mouvement de va-et-vient, alternant avec un réalisme descriptif quasi Carlossesque (du nom de Carlos, parolier et interprète de génie). « Quel rapport avec le kazoo ? », me demanderez-vous alors. Aucun.

Et sinon, moi, ça va. Un peu en Chine, mais ça me passera, rien de grave. La Chine, justement, parlons du fait d’en parler. Promis, je ne vous saoulerai pas avec le pays jaune dans chaque billet. Un peu par-ci, un peu par là, mais pas plus que la juste mesure, point trop n’en faut, et tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Est-ce que Max nous embête en parlant de Grenoble dans chaque billet, hein ? Oui, d’accord, ce serait peut-être mieux, mais ce n’est pas la question. Mauvais exemple.

Ceci étant dit, les choses étant claires entre nous, nous allons pouvoir diminuer le niveau de récursivité, et, une fois n’est pas coutume, parler de la Chine.
Au commencement, était l’avion.

« Avion de métal, tu voles avec deux ailes,
Paradoxe orthographique, clapier pour classe économique,
Tu m’as mené vivant jusqu’à destination,
Fendant l’air comme un camion,
Le soleil caresse ma peau, mais ne me parle pas,
La fleur est dans le vase, mon cœur chante pour toi. »

…aurait écrit Max. Vous avez de la chance, je ne suis pas Max. Le reste de ce billet ne piquera donc pas les yeux.

Aéroport, l’endroit de tous les dangers. Je change rapidement mes 300 euros en une liasse de 500 grammes de billets. Je ne recompte pas, mais j’ai confiance. Quand il ne s’agit pas de vélo, le Chinois est honnête. Nous sommes trois Télécommiens à débarquer, en territoire hostile. Germain, Maxime, et moi. Les ‘balanceurs’ ont pris grand soin de nos valises, seules deux sur trois sont abîmées. Dans le hall, un mec nous accroche, et nous propose un taxi. Son anglais est approximatif, mais compréhensible. Grande victoire, nous arrivons à négocier, et, de 45€, le prix tombe à 30€. Evidemment, nous sommes entubés dans les grandes largeurs. Comme nous l’apprendrons plus tard, nous aurions déboursé environ 8€ pour un taxi honnête, 2€ pour l’autocar. Rectification : quand il ne s’agit ni de vélo ni d’entuber l’occidental, le chinois est honnête. Je n’ai toujours pas recompté mes sous.
Comme de bien entendu, le taxi est une camionnette moisie sans ceintures, sans plaque, sans compteur, garé au sous-sol. Le pigeon est dans la casserole, je répète, le pigeon est dans la casserole. Nous payons avant la course…

La circulation sur le périph est du genre ‘no rule’, ça double à droite, ça queue-de-poissonne, pas de priorités, le bonheur pour nous, dans notre boîte de conserve suicide. De vrais taxis doublent régulièrement sur la gauche, voitures modernes, avec ceintures, airbags, freins, vrai chauffeur. Et beaucoup moins chers, mais nous l’ignorons encore. Doux temps de l’innocence…

Par chance, nous arrivons à destination, sans encombres. Bienvenue à la Beijing Language and Culture University, BLCU pour les intimes. Trois pas à peine après l’entrée, un chinois aborde.
‘Good evenings gents, may I help you ?’.
Ce que je traduirai, pour les moins bilingues d’entre nous, par :
‘Bonjour très honorable étranger, comment ma misérable personne pourrait-elle vous être d’une quelconque utilité, si tant est qu’elle puisse jamais en avoir une ? Je ne suis pas digne de croiser votre regard, veuillez pardonnez mon exceptionnelle audace, permettriez-vous que je nettoie vos semelles avec ma langue ?’
(à lire en roulant les ‘r’)

Notre nouveau meilleur ami s’appelle Roy, et parle un très bon anglais. Un peu français aussi, c’est sa deuxième langue Il nous fait visiter un peu le campus, nous aide à nous enregistrer, à obtenir un logement. Quatre heures plus tard, il décide égoïstement de nous abandonner. Bravo la Chine.
Le logement est assez exigu, un peu rustique, mais acceptable. Climatisation de série, TV avec une trentaine de chaînes, téléphone. Les lits sont en béton armé. Bonne surprise, les prises françaises se branchent sans problème sur les prises chinoises. Mauvaise surprise, nous avons hérité de la douche la plus mal conçue au monde. Tout en elle semble crier « je suis architecte et débile, pitié, tuez moi », mais je reviendrai sur le sujet, une fois équipé d’un APN. Les moustiquaires aux fenêtres sont perméables, et la qualité de l’isolation ne donne pas confiance pour l’hiver. Hier, le circuit d’éclairage de la chambre a décidé de mourir brusquement. Plus de lumière, pas moyen de rétablir la chose. Le réparateur arrivera cette après-midi. A suivre…

Le campus, lui, est sympathique. Bien équipé, cosmopolite, rempli de gens agréables et intéressants. La langue de communication est l’anglais, majorité d’étrangers oblige. Ca tombe bien, je ne comprends quasiment rien au Chinois pour l’instant. Les prix, quelques phrases simples, le tout saupoudré de langage des gestes, et d’anglais (très peu parlé par les chinois). De cette façon, avec un peu de bonne volonté, on arrive même à demander l’adresse d’un serveur SMTP de l’université (très difficile à mimer, le serveur SMTP). Mais j’ai tout de même rendu feuille blanche au test préliminaire de chinois, qui hélas ne comprenait ni anglais, ni langage des gestes. Peu importe.

La bataille contre l’administration est, elle, bientôt finie. Les cours commenceront sous peu, mais, pour l’instant, je profite de la fin de ces vacances. Tourisme dans l’air cancérigène, restaurants à 50 centimes le repas, baguettes de rigueur. Nourriture périmée à tous les rayons de supermarché. Classique.

Tellement de choses à raconter, mais si peu envie d’écrire 5 pages indigestes (je ne vise personne…). Le reste sur msn donc, ou dans un prochain billet. Et non, vous ne rêvez pas, j‘ai bloggé.

Enfin, je laisserai à Max le soin de la conclusion.

« Chine, tu es un pays,
Chine, tu es un mot,
Chine, tu comportes cinq lettres,
Chine, tu ne parles pas, mais
Chine, mon cœur chante pour toi. »

Merci, Max, c’est beau. Je sais, c’est bas, mais ça me fait plaisir, c’est l’essentiel.

05 juillet 2006

Le pays de fais-ce-qu'il-ne-te-plaît-pas

« Bonjour.
- Bonjour. Je suis Inutila, l’hôtesse de non accueil. En quoi puis-je vous être inutile ?
- Je viens pour un passeport.
- Voyez au bureau des passeports. Avez-vous les papiers requis ?
- Oui.
- Bien. Il faut ces papiers. L’ascenseur vous permettra de changer d’étage, et ce jusqu’à l’étage désiré. »
Le hall d’entrée est vaste et vide, Inutila et son clone bien désoeuvrées. Les ascenseurs attendent, tout proche.
Ding.
« Bienvenue dans l’ascenseur FC0025678. En raison d’un mouvement de grève, cet appareil restera immobile jusqu’à une date encore indéterminée. Merci de votre compassion immense. »
J’essaie l’autre.
Ding.
« Lentosceur arrivé étage demandé. Ouverture portes imminente. Attention. Répète. Ouverture porte. Attention. »
Un rai de lumière se dessine, s’étire avec peine.
« Attention, danger. Lentosceur en ouverture. »
Ici arrive Limaxos, l’homme le plus lent sur terre.
« Boooooon… »
J’entre dans le Lentosceur.
« …joooouuuur. »
Vite, sélectionner l’étage. Limaxos ne s’est toujours pas aperçu de mon déplacement. Les portes esquissent un mouvement de fermeture.
« Attention, Lentosceur en fermeture. Extrême danger. Lentosceur en mouvement macroscopique. »
La compréhension gagne le regard de Limaxos. Son corps visqueux tendu par l’effort amorce la translation vers l’intérieur. Mais déjà les battants se rabattent. La lutte est terrible, humanoïde contre machine. Le temps fige un peu plus son envol.
« Noooooo… »
Scrouitch.
Dommage, il avait l’air sympathique. Je dépouille la carcasse. Le journal du jour, une tasse de café, un oreiller poisseux, rien d’intéressant. Tant pis.
Diiiiinnnnnnng.
« Lentosceur en phase d’approche. Extrême risque de sensation de mouvement. Attention. »
Quinze minutes plus tard, les portes dévoilent enfin les prémisses du niveau -12, dit « des âmes perdues ».
Un zombie laisse échapper un rire étouffé à ma vue.
« Gaaah, pauvre fou. Personne n’est jamais revenu du niveau -12. Un conseil, rentre chez toi, tant qu’il est encore temps. Raaahh. »
Puis sans plus un regard, il saisit son balai éponge et reprend son activité d’humectation inutile du sol.
Les couloirs sont vides, silencieux comme un bébé mort. Enfin, voilà la porte, je suis en avance. Pas eux apparemment. Mieux vaut être sûr, la porte adjacente est entr’ouverte.
« Bonjour, sous être, tes voisins de troupeau seraient-ils dans les parages ?
- Aaaah ne me regardez pas directement, je ne supporte pas le contact visuel ! Pas un son non plus ! Sortez et fermez la porte, je me transforme en harpie si je suis exposée plus de 10 secondes à des êtres vivants !!
- Ooookay. »
Misanthropia, sous-responsable paperasserie secteur 2. J’aurai dû lire le nom de l’enclos avant.
Dix minutes de retard plus tard, ils arrivent. Les farfadets préposés aux passeports transhument, lentement mais sûrement, et déjà je peux lire les mots inscrits sur leurs fronts.
« Obtus », « Stupide », « Neurasthénique» et « Vicieux », inscriptions tatouées au dessus des sourcils, en lettres rouge. Leurs noms, sans doute.
« Bonjour. », me lancent-ils à l’unisson. Même leur bonjour sonne faux. Ils savent que ce jour ne sera pas bon. Je lance une claque au plus proche, en guise de réponse. Le ton est donné.

« Vous êtes là pour un passeport ? » me lance stupide, en se frottant la joue.
« Non, je viens faire un tennis, connard.
- Veuillez patienter. »
La porte claque. Dix autres minutes de retard plus tard, et, enfin, est ouvert le bureau des passeports.
« Avez-vous tous les papiers requis ?
- Oui.
- Laissez moi voir ça. » Vicieux et Obtus se jettent sur le monceau de documents, comme des hyènes sur un cadavre de nourrisson. La concentration se lit sur leurs visages. La sueur perle leurs tempes. Et soudain…
« Ahah ! »
Ils sont joyeux, ce n’est pas bon signe. Aucun petit animal n’est en train de souffrir dans les environs. Il doit s’agir de mon dossier.
« Avez vous une raison valable de faire ce passeport en urgence ?
- Oui.
- Avez-vous un papier officiel pour le prouver ?
- Oui. Il est entre vos mains.
- Ce papier n’est pas valable.
- Pourquoi donc ?
- C’est la règle. La règle stipule que tout document devra être déclaré non valable si le préposé alors en fonction se sent le besoin de s’arroger un simulacre de pouvoir afin de compenser son sentiment de frustration intense. Maintenant, rampe à mes pieds. »
Il me faut réagir.
« Appelez donc l’auteur de ce document. De cette façon, vous pourrez discuter entre fonctionnaires raisonnables et compétents des tenants et aboutissants de la chose. »
Je me suis abstenu d’exploser de rire, le piège est tendu. Car si les êtres ici présents sont diaboliques, l’auteur du document en question est, elle, hors de portée de l’imagination. Même au téléphone, plus d’un en auront perdu la raison.
La prudence m’incite à sortir de la pièce. A l’intérieur, des gargouillis se font bientôt entendre, accompagnés de râles rauques, et de bruits de giclures d’organes. Quand enfin tout cesse, je regagne la pièce, ravagée. Vicieux et Obtus tapissent les murs, pêle-mêle. Ils étaient les plus dangereux. Je me détends un peu.
« Très bien » entame Neurasthénique. « Je vais faire les photocopies ».
Il saisit une feuille. Rampe jusqu’à la photocopieuse. Revient. Saisit une autre feuille.
Et ainsi de suite.
J’en profite pour claquer copieusement Stupide, afin de parfaire ma détente.
« Moi aussi, j’ai fait des études » me lance-t-il. Terrible erreur.
Je le claque sans pitié, j’y mets toute ma haine des comparaisons à deux centimes, toute mon antipathie pour les mélanges de torchons et de serviettes intempestifs.

Après quelques minutes d’une telle détente intense, Neurasthénique vient sauver son collègue en annonçant avoir fini son dur labeur. Il semble épuisé.
« J’ai fait plus de travail en 5 minutes que durant les 10 dernières années. Repassez dans quelques heures, en attendant je vais faire une petite crise cardiaque. »
Une dernière petite claque à Stupide pour le plaisir, et me voilà reparti, victorieux.
Je dois l’avouer, malgré tous leurs défauts, ces nains étaient compétents, chacun dans leur domaine.

Moralité : un fonctionnaire dans l’administration, c'est avant tout un nain compétent.

20 juin 2006

JCV

Un mini billet en ces temps difficiles...


Aujourd'hui, à la caissière du supermarché : "euh 2 minutes, en fait j'ai oublié un thing.. euh un truc".
Je me Jean-Claude Vandammise !!!

09 juin 2006

Je ne suis pas un héros.

La rue est vide de piétons. Les voitures passent sans les voir. Pour eux, le temps s’est figé. Ils se battent. Comme des chiffonniers. N’avez-vous donc jamais rencontré de chiffonnier ? Moi non plus. Trop belliqueuse, la race s’est éteinte. Mais le flambeau est repris.
Les coups ne portent pas. Les gestes amples manquent de puissance, de conviction. De pratique. Le spectacle est bien pauvre. Coup de pied sauté. Léger coup, lourde chute. Bruce Lee s’en retournerait dans sa tombe, comme le cerveau de Vandamme dans sa boîte crânienne.
Un craquement, fin du combat. Premier sang versé ou portable cassé, telle était la règle. Je n’ai pas bougé. J’ai hésité, mais je n’ai pas bougé. Cela fait-il de moi un demi héros ? Un demi crétin ? S’interposer n’est pas sans risque, et la probabilité de retombées personnelles positives bien faibles. D’un point de vue évolutionniste, j’ai fait le bon choix.

Ma foi, s’il le faut l’Histoire jugera.
Grand H et un grand SI. Pas de chute tranchée.

05 juin 2006

On va la gagner.

Et c’est reparti. Les supporters ont ressorti maquillage et chauvinisme, cerveaux au vestiaire ou à l’étal, à vendre, état neuf, très peu servi. Toutes insultes racistes dehors, le troupeau décérébré se masse déjà aux grilles, beuglant et trépignant avant le coup d’envoi. Au dessus de leur tête, les vautours publicitaires par milliers se délectent par avance de ce bétail à goût de pigeon, prêt à dépecer, avide de dépenser, proies volontaires et anxieuses de manifester par l’achat de moult accessoires leur appartenance à l’étable. Nuit et jour, la télévision nous vomit à la face en argument marketing un soi-disant esprit du sport, mais de sport comme d’esprit, il ne reste plus grand chose. Offre faible, le temps de cerveau se paie, au prix fort. Les taux d’hormones de connerie sont au beau fixe.

Et enfin, arrivent les vedettes. Les stars. Les Dieux. Car il en faut, du talent, pour être joueur. L’évasion fiscale est un art délicat. Tour à tour comptable, acteur, orateur de génie ou modèle pour pubs de shampoings, le joueur sait tout faire, et même plus. Quoi de plus normal alors que la société le récompense, pour l’ensemble de ses mérites, de manière juste et équitable ? Un tacle à la gorge ne vaudrait-il point son pesant de berlines allemandes ? Un crachat sur arbitre la légion d’honneur ? Ne devrait-on pas, au contraire, se réjouir de voir de parfaits incultes, incapables pour la plupart d’effectuer une addition de tête et de respirer simultanément, plus admirés que d’obscurs prix Nobel ? Ces gens là sont des modèles de réussite sociale, et la preuve que chacun, même l’être le moins favorisé par mère nature, peut, en se rendant utile, gravir les échelons vers le sommet. N’est-il alors pas légitime que ces héros fassent rêver tant de leurs semblables ? J’en ai la larme à l’œil. C’est beau.

Alors place au spectacle, place à la simulation et à l’insulte, place aux primates dans les tribunes, aux requins dans les coulisses et aux pigeons devant leur poste. Et que le plus pourri gagne.
Je mise sur le requin.

19 mai 2006

Traitement cognitif de l'information

Mine de rien, et malgré les apparences, la matière sus-citée est plus qu'intéressante.
Un article plus complet traitant du sujet paraîtra bientôt dans le blog de max-tout-court (cf les liens) si dieu-univers le veut, mais vous pouvez d'ores et déjà admirer un petite illusion flash pondue hui assez frappante, trouvable dans le petit navigateur flash à droite...il faut cliquer sur le petit carré vert en bas à gauche.

Le plus drôle, on s'aperçoit que la perception du mouvement est différente selon que la vision est centrale ou périphérique...on voit toujours le carré en vision périphérique, mais c'est beaucoup plus dur sans caches en vision centrale...si vous saviez le bordel que c'est à l'intérieur pour nous permettre de voir...

Bref, vivent les cours !... enfin, des fois...l'après midi.

(ps : oui, j'aime les "...")

17 mai 2006

Tripping


Un manchot dans ce monde de bêtes à poil blanc, un selle sur le dos. Je l’avais vu venir de loin, mais impossible de l’éviter. Il est là.
« Marre des trous dans ce sol plat ? Marre des remords de la gratuité sans passe ? Essaie moi, je suis super, enfin, c’est ce que tout le monde dit.
- Tout le monde ?
- Oui, enfin tu sais, tous les barbus. Ils sont super. Alors, tu grimpes ?
- On se dit tu ? Ben c’est gentil, mais ça me semble un peu haut, tu sais, et puis marcher, je fais ça depuis tout petit, alors pourquoi changer ?
- Oui je comprends…moi aussi je marche, enfin, des fois. Mais de là haut tu verras autre chose, tu ne seras plus esclave de ce sol. Allez, hop, je te fais la courte échelle. Bonjour.
- Ah oui, bonjour. »
Pas si courte que ça, l’échelle. Je tombe, une fois, puis une autre. Ca glisse.
« Ca glisse !
- Tu as des chaussures trop neuves.
- Merci, je les ai faites moi-même.
- Tu vas devoir faire un effort, on n’a rien sans rien. J’ai lu ça dans une papillote, un soir.
- La sagesse est pour toi bien plus qu’une dent, à ce que je vois. Mais je ne veux rien, alors pourquoi me fatiguer ?
- Pour le sport, pardi. C’est fatiguant, le sport. Et en plus, je n’ai pas de dents, c’est dire !
- Va pour le sport ! Et puis, j’ai du temps à perdre. C’est parti ! »
Quelques tentatives plus tard, je suis en selle, fatigué, mais heureux. Pour l’instant.
« Tu avais raison, la vue est vraiment différente, ici. Le même sol, les mêmes ornières, mais une autre perspective. L’horizon paraît si petit vu d’ici !
- Haha, ils disent tous ça. Tu allais quelque part ?
- Oui, au sud.
- Super, c’est à deux pas d’ici. Zou ! »
L’animal glisse sans heurts sur le sol cabossé, son ventre mou absorbant les irrégularités du chemin. Tellement mieux que la marche. Mais j’étais sur le point d’oublier…
« Ah attends, j’ai oublié la toile.
- La toile ? Je ne l’ai pas vue.
- Ah oui ? Je sais où elle est en tout cas. Je l’ai laissée sur mon bœuf.
- Ton bœuf ?
- Tu sais bien, le bœuf à coté duquel je marchais, il n’y a pas cinq minutes.
- Mais tu n’as pas écrit qu’il y avait un bœuf.
- C’est vrai, mais ça n’aurait pas dû t’empêcher de le voir !
- Attends, je vais essayer de percevoir sa présence. Mmmmmmmmmmmh ! Ah bien oui, tu as raison, il y a un bœuf.
- C’est sûr, oui. Tu vois la toile, donc ?
- Comment pourrais-je faire ça ?
- Je ne sais pas, comment peux-tu percevoir le bœuf ?
- Comment décrire une couleur à un aveugle ? Je le sens, c’est tout.
- Peu importe, on va chercher la toile. Tu es partant ?
- Toujours ! C’est parti ! Tu aimes mon chapeau rouge ? »
Question rhétorique, aurait dit un outratlantiquien, je ne réponds pas. Mais quelque chose cloche. Le précipice se rapproche à grandes reptations.
« Qu’est-ce que tu fais ?
- J’ai toujours voulu savoir si je savais voler, avec ces moignons, et toi ?
- Non !
- Oui ? Super ! On y va !
- Mais tu es dingue ou quoi ? Les manchots ne volent pas, c’est bien connu, encore moins les manchots géants. Et puis la nature a horreur du vide, écoute ton instinct ! Tu vas abîmer mes baskets.
- La nature ? Tu n’y es pas, mon cher. Je suis 100% artificiel ! Dans l’abîme, les baskets ! »
Il est trop tard, mon destin est scellé. Tandis que nous plongeons dans le précipice, ma vie défile, texte blanc sur puis sans fond noir.
Bip.

Me revoilà sur le sol.
Je choisis le bœuf, cette fois. Au moins, je sais comment le manœuvrer.

12 mai 2006

Amusons nous avec google trends

Google Trends, (encore) un nouveau service google, permet de visionner la popularité de mots clés de recherche selon le temps...ce qui peut donner des résultats assez intéressants.

* Recherchons tout d'abord "2004", "2005" et "2006" :



2004 2005 2006

En haut les recherches, en bas les news relatives aux mots clés. Comme de juste, chaque année devient prédominante à son tour... et les requêtes la concernant restent assez massives les 6 mois la précédant et la suivant.

* Les saisons : "spring", "summer", "automn", "winter" :

spring summer autumn winter

Les gens n'aiment-t-il pas l'automne ? On passe en tout cas ici sans réelle transition de l'été à l'hiver...et aussi d'ailleurs de l'hiver à l'été, le printemps ne venant que se superposer à l'été dans une première phase. De là à dire que dans l'esprit des gens il y a deux saisons principales, il n'y a qu'un pas.

* La pleine lune : "full moon"


Douze pics par an, je crois que c'est clair...

* Et enfin, je finirai pas la montée en puissance de trois choses devenue aussi essentielles à tous que de boire ou de respirer :

m pokora
skyblog
james blunt

Merci google !

07 mai 2006

De la pertinence de ce blog

(et non pas de la stupidité de faire commencer ses titres par 'de')

J'ai il y a quelques temps installé un compteur de visites sur ce blog, et, mis à part la fréquentation pathétique, je constate que les mots clés qui ammènent ici sont assez bizarres.
Désolé, mais le log ne couvre que les 100 dernières visites, pas de liste exhaustive donc, ce qui est dommage car j'en ai vu passer de sympathiques...

smiley mania : oui, pourquoi pas...

héroïnomane : le mot n'apparaît qu'une fois dans mon blog !

blog supaero : héhé, échec

kissman : première page de google pour l'instant, je m'applaudis

carré noir sur fond noir : ...

la symetrie facile : échec

edp coercivité : gros échec

extension de garantie boulanger condition : très gros échec

blog arabe x : énorme échec, va chercher ton site de bawls ailleurs

le chien le plus laids au monde : pour une fois, mon blog est pertinent !

se trouvât dans l'enceinte de l'école : ?

solar pleure ecoute en ligne : non, je vois pas...comment peut-on tomber sur mon blog avec ça ?

raison pure fleury michon : hein ?

se muscler en marchant avec des poids : presque pertinent, champagne !

antre à choucroute : moui...

symétrie : quatrième page google avec un mot aussi répandu !!

schtrounfe : seul résultat de google, j'assure grave

Sinon, il y a aussi des gens qui arrivent ici avec 'pain à la fesse'...merci Seb !

05 mai 2006

Mais qui a tué Guy Mannemeix?

Une sale affaire, moi je vous le dis. Et un cadavre, bien sûr, c’est toujours comme ça que ça commence. Celui de Guy Minimaex, en l’occurence. Individu caucasien, la vingtaine, sexe masculin, un peu rougeaud, et assez irritable à ses heures, d’après les voisins. Aperçu pour la dernière foi, mort, un couteau entre les deux omoplates, devant la cheminée de son studio, n’a plus donné signe de vie depuis. Tout porte à croire que le décès aura été fatal.

Les suspects ? Pas nombreux, à vrai dire. Un certain monsieur ‘Citron’, tout d’abord. Peu après l’heure du décès, il aurait été aperçu ressortant du domicile, couvert de sang, chantant a tue-tête « on a buté Guy, youpi » avec son acolyte, le deuxième suspect, un dénommé ‘Chicon’. Citron, Chicon, amis de toujours, mais aussi criminels notoires, fous dangereux même. Déjà cités dans trois affaires d’homicides par le passé, ils s’en étaient pourtant toujours miraculeusement tirés blancs comme neige, grâce à des amis haut placés de toute évidence. Deux suspects, mais pas de piste sérieuse, donc. Le mystère restait entier.

Tant de questions, et si peu de réponses. Quelle motivation avait pu pousser le, ou les meurtriers, à attenter à la vie du brave Mannemeix ? L’ennui ? La lassitude de ne rien faire ? Ou le désoeuvrement peut-être ? Et comment étaient-ils rentrés chez la victime, alors même que la porte blindée de son studio aurait arrêté un tank, et que la clé avait été soigneusement cachée sous le paillasson ? Devant la profondeur insondable de tant de mystères, l’esprit humain n’était pas de taille. Il me fallait interroger les suspects.

« Salut, Citron, je suis le gentil flic. Je serai seul aujourd’hui, le méchant n’a pas pu venir. Alors t’as plutôt intérêt à tout avouer.
- Ok.
- Je ne te suis pas.
- Ben, c’est Chicon et moi qui avons fait le coup. C’est nous qui avons buté Guy Mannemeix.
- Qu’est-ce que tu essayes de me dire, Citron ? Je ne comprends pas. »
C’était bien ma veine, Citron ne parlait presque pas notre langue. Ne restait plus que Chicon.

« Salut Chicon. Fais pas le malin avec moi, je suis le méchant flic, alors t’as plutôt intérêt à te mettre à table.
- Bon ok, j’avoue…
- Ta gueule ! Je t’ai permis de parler ? Hein ? Je t’ai permis ? Regarde moi. Baisse les yeux. C’est ici que ça se passe. Je t’ai permis de parler ?
- Non, mais je…
- Mais tu continues en plus ! Non mais tu te prends pour qui ? Allez, ça suffit pour aujourd’hui, t’as eu ta chance, tant pis pour toi. »
Une forte tête, ce Chicon. Je n’étais toujours pas plus avancé.

Décidemment, cette affaire était un vrai sac de nœuds. Il fallait que je confronte les versions des faits des suspects.
« Bien, je vous ai réunis ici pour confronter vos versions des faits. Vous êtes priés de ne pas écouter pendant que l’autre parle, pour ne pas fausser le test. Chicon, on commence par toi. Où étais tu hier vers minuit ?
- Au bout du couteau planté dans le dos de ma victime, Guy Mannemeix.
- Oui c’est ce qu’ils disent tous. Citron, ton tour. Où toi avoir été jour avant aujourd’hui soir ?
- Au même endroit que Chicon, nous avons d’ailleurs commis le crime ensemble.
- Toi avoir beaucoup fait progrès dans notre langue. Chicon, pourquoi la victime n’a-t-elle pas été capable d’écrire avec son sang le nom de ses agresseurs sur le sol ?
- Nous avions un complice en qui la victime avait confiance, classiquement. Il l’a orienté sur de fausses pistes d’une manière magistrale, en lui faisant croire que nous n’étions pas dans le coup. Je l’admire plus que tout.
- Et quand la victime a téléphoné à Citron afin de vérifier que ce n’était pas lui qui était en train de l’agresser, comment se fait-il que cette dernière n’ait pas su détecter que Citron mentait ?
- Très simple. Malgré son faible intellect, Citron a réussi à faire croire à la victime qu’il était ailleurs en se plaçant au dehors pour répondre. Ainsi ai-je ensuite moi-même procédé, malgré mon intellect tout aussi faible. Le très faible intellect de la victime aura compensé nos propres défaillances.
- Mais alors, Citron, qui être complice admirable ?
- Mais c’est toi, bien sûr !
- Ah oui, ça me revient. C’est moi en effet. »
La pelote était démêlée, la botte de foin désaiguillée, les ténèbres dissipées.

Encore une affaire brillamment résolue, ma foi. J’étais vraiment le plus fort.

29 avril 2006

Le choc des titans

Le mec se retourne avant que je ne le dépasse. Il marche lentement, style racaille. Ma taille environ, mais plus massif. Passant à coté de lui, je vois qu’il me dévisage. Je lui rends son regard, méfiant. Un fou ? Un mec louche ? Bof, je suis parano. Nos regards se sont croisés, rien de plus. La résidence est là, à 50m. Un groupe marche, dans l’autre sens. Je pourrais leur demander de l’aide, au cas où. De l’aide ? Contre quoi ? Un mec qui marche ? Coup d’œil furtif à l’arrière : l’écart est stable. Stable ? Je marchais trois fois plus vite que lui, tout à l’heure. Effet d’optique, imagination débridée. Mes sacs de courses surchargés me ralentissent. La porte est là, j’entre rapidement. Allez, passe ton chemin, connard. Il entre. Maudites portes, trop lourdes pour se refermer rapidement. Un résident, rien de plus. J’ouvre la deuxième porte du sas, il me talonne. Bifurcation soudaine à la boîte aux lettres, il continue direction l’ascenseur. Bien. Rien dans la boîte, je repars. Escaliers, donc. Adieu machin.
« Euh, excuse moi, t’aurais pas un truc pour passer un coup de fil mec ? »
Aïe, ça se précise. J’ai mon portable sur moi, bien sûr. Mon baladeur mp3, aussi. Ma carte bleue, du liquide, des papiers, ma vie…
« Ah non, j’ai pas de portable, désolé. A plus…
- Euh, c’est quoi que t’écoutes ? »
Les écouteurs sur les oreilles…impossible de cacher ça. Et merde.
« Euh là c’est du Renaud, tu sais, c’est pas l’homme qui prend la mer… »
Evidemment, il ne sait pas. Quelque chose me dit que le mec n’est pas très chanson française. Il se rapproche, le con.
« Je peux écouter ? »
J’ai envie de lui hurler d’aller chier. Mais bon, si ça peut me débarrasser du type… et puis mes écouteurs sont pourris. Nous nous faisons face, lui avec mes écouteurs sur la tête. Le baladeur n’a pas bougé de ma poche.
« Vas-y, zappe s’il te plaît. »
Vas chier, s’il te plaît ? Bof, je ne pense pas qu’il puisse aimer quoi que ce soit de ma playlist en fait. Avec un peu de chance, je le ferai fuir sans me battre. La vie des pingouins, remix sans paroles. Génial.
« Fais voir c’est quoi ton baladeur.
- Non. Tu sais, c’est un vieux truc, je l’ai acheté y’a 3 ans. »
Il insiste. Après réflexion l’aspect massif et antique de mon vieil archos le rebutera peut-être. Je lui montre rapidement.
« Refais voir, s’il te plaît »
Echec. La solution du ‘gros débile à la recherche d’amis’ est désormais définitivement écartée. Le type en veut à mon baladeur, et deux solutions se posent maintenant à moi. Céder à ses demandes une à une en espérant le faire dégager jusqu’à me faire avoir, ou accepter le conflit. Nos visages à 20 cm l’un de l’autre, il ne me fait pas vraiment peur en fait. Va pour le conflit.
« Non, pas question. Bon, rends moi ça, je me casse.»
J’essaie de lui enlever les écouteurs, il résiste. Difficile de me rappeler précisément l’enchaînement d’action qui s’ensuit, mais, une chose est sûre, je me retrouve bientôt avec le bras passé autour de son cou tandis qui s’agrippe aux écouteurs. Impossible de tirer dessus, ils sont bien trop fragiles.
Je suis tout de même allé un peu loin, je ne veux pas me battre tant qu’il peut y avoir une autre issue, lui non plus apparemment. Je le relâche.
« Rends moi ça.
- C’est bon, qu’est-ce que tu me fais, là. Fais moi juste voir ton baladeur. »
Ai-je vraiment l’air aussi con ?

Personne dans les couloirs évidemment. Murphy dans toute sa splendeur. Dans ce duel, j’ai tout à perdre et rien à gagner. Comment m’en sortir sans douleur ? Chargeons le module de ‘parler racaille’.
« C’est bon, là, je t’ai dit non. Pourquoi tu cherches le problème ? On est là, tranquille, et toi tu viens et tu cherches le problème ? Vas-y, calme toi, rends moi ça et on sera tranquille.
- Fais voir ton baladeur. »
Echec, même dans son langage, je parle à un mur. Tentative de prise des écouteurs par surprise, nouvel échec. Il tire sur le fil dans l’espoir de faire venir le baladeur sans doute, mais celui-ci est du genre lourd. Il a maintenant les écouteurs dans les mains. Que faire ? S’en tirer avec des écouteurs volés ? Vu la qualité de ces derniers, la perte pourrait être acceptable, mais je m’y refuse. Il ne sera pas dit que je me sois fait dépouiller sans lutter du moindre centime.
Et là, je fais un truc stupide. Je sors le baladeur de la poche, histoire d’appâter l’animal et de pouvoir lui enlever les écouteurs sans problème. Il tend la main, je lui arrache les écouteurs de la tête. Génial, Christophe. Juste un détail auquel je n’avais pas pensé…J’ai maintenant une main prise par les écouteurs, une autre par le baladeur, et lui deux mains libres. Il me prend le baladeur. Génial, Christophe. Génial. Je me libère une main en glissant les écouteurs dans la poche, et tente de lui reprendre la chose. Impossible, bien sûr, sans s’engager dans quelque chose de plus méchant.

Je m’étais toujours dit que dans ce genre de cas, je n’hésiterai pas à mettre un bon coup de genou dans les valseuses de l’agresseur, et même de le finir un peu au pied si ça ne suffisait pas, mais quand on en vient à devoir le faire vraiment, les certitudes s’écroulent. Même si l’agresseur ne semble pas être un maître du kung-fu, loin de là. Même s’il offre à mon genou une fenêtre de tir énorme, même s’il ne prend même pas la peine de se défendre et même s’il le mérite de plus en plus, suis-je vraiment le genre de type qui blesse des gens consciemment ? Apparemment, non. Il faudra qu’il donne le premier coup.

Aussitôt l’objet de sa convoitise saisi, l’insecte se met ostensiblement en devoir de quitter la résidence, luttant toujours pour conserver mon baladeur dans la main. Gagne petit, le minable. Il arrive à la première porte. Il pousse, rien. Evidemment, il faut appuyer sur un interrupteur pour ouvrir le sas. Et évidemment, je me suis placé entre l’objet en question et le voleur. Il commence à vouloir m’impressionner.
« Putain mais tu m’as arraché la boucle d’oreille en m’agrippant, je vais te faire ta fête. Franchement, laisse moi sortir, je veux juste aller dehors, lâche moi ou je te démonte. »
Il aboie, mais ne mord pas. Je ne suis pas sûr qu’il se sot battu une seule fois de sa vie. Réalisant qu’il ne sortirait pas sans lutte acharnée, mon adversaire change de stratégie. Direction les escaliers. Dans quel but ? Mystère. Il n’y a pas d’autre sortie. Mais qu’importe, je ne le laisserai pas disparaître de ma vue avec mon baladeur, et je ne peux pas abandonner mes sacs de course posés dans l’entrée. Opération immobilisation, donc. Alors que nous luttons en bas de la cage d’escaliers, nous pouvons entendre des pas en approche. Je bloque la sortie, il est pris au piège. Je prie pour que l’individu mystère soit du genre costaud.

La fille qui descendait ses poubelles a dû être un peu surprise, en voyant ce qui l’attendait en bas de l’escalier. Une fille de l’école, je la connais de vue. C'est toujours ça.
« Salut. Ce mec essaie de me voler mon baladeur, tu peux appeler un peu d’aide s’il te plaît ?
- Hein ? »
Et là, le plus drôle.
« Mais non, j’essaie pas de le voler. Regarde, ce mec a cassé mes écouteurs, alors je lui prends son baladeur, c’est tout. »
Et là, l’ennemi sort de sa poche un lecteur mp3, puis un deuxième, et enfin des écouteurs avec un fil arraché. Bonjour, je suis crédible.
La fille ne sait pas trop quoi faire, je ne peux pas trop lui en vouloir, même si bien sûr elle sait qui ment. Tandis qu’il plaide sa cause perdue, je profite d’un instant d’inattention pour lui arracher mon bien des mains. Il n’a plus rien à moi, tout va bien. Un mec plutôt massif passe à ce moment là dans le hall. Jésus, Allah, Bouddha je vous aime tous !
« Salut, tu peux m’aider s’il te plaît ? Ce mec essaie de me voler. »
Le type hésite, il doit de demander si c’est une blague. Mais peu importe, commençant à se sentir en grosse minorité, l’ersatz de pâle copie de racaille à la petite semaine commence à opérer une prudente retraite vers la porte. Il me lâche quand même un « la prochaine fois je vais pas te louper » avant de prendre ses jambes à son cou, et tout est bien qui finit bien.

J’en suis finalement quitte pour un petit coup de stress, mais cette petite aventure m’aura tout de même appris plusieurs choses.
Tout d’abord, qu’il faut envoyer balader sans hésitation les mecs louches.
Ca paraît évident bien sûr, mais autant y être préparé, car dans le feu de l’action, on n’a pas beaucoup de temps pour penser. Ne pas présenter la moindre faille. Si le mec comprend qu’il devra se battre rien que pouvoir toucher vos écouteurs, il y réfléchira peut-être à deux fois, alors que si vous jouez le type sympa, vous prendrez des risques inutiles. J’ai vraiment été débile sur le coup.
Appris qu’il faut lutter, ensuite. Le mec n’était clairement pas enclin à se battre pour ‘gagner’ sa croûte, alors pas question de lui rendre la vie facile, pas question de jouer le faible. Idéalement, il aurait fallu lui faire comprendre dès le début que le prix à payer était trop élevé pour lui, même pour de simples écouteurs. Quand ce fait est devenu clair à ses yeux, il était déjà allé trop loin, seconde erreur de ma part.
Et enfin, j’ai appris que frapper quelqu’un, aussi facile que ce fût techniquement, est très loin d’être anodin. Même au mec qui essaie de vous voler ce baladeur à 300€ payé de votre poche, le casse-noisette paraît trop violent pour être acceptable. Et, au final, j’ai bien fait. Je n’ai eu besoin d’envoyer personne à l’hôpital pour m’en sortir sans dommages, sans rien d’autre qu’une petite lutte somme toute gentillette. J’ai fait le bon choix.
Mais un bon point sur trois, c’est faible, et j’ai eu beaucoup de chance que mon agresseur ait été aussi débutant que moi ou presque dans le domaine.
En espérant faire mieux la prochaine fois…

25 avril 2006

Etre kissman

Etre kissman, c'est quoi ? Comment devient-on kissman ? Le naît-on ?
Ma foi, je ne sais pas. La kissmanitude échappe à la définition en intension.
Mais une chose est sûre, endive et moi sommes devenus ultra kissman après avoir co-écrit la nouvelle suivante.
Enfin, peut-être le deviendrez-vous aussi un jour, à votre tour. Ne perdez pas espoir.



Max terminait quelque tâche l'ayant encore retenu au laboratoire jusqu'à des heures déraisonnables quand il crût entendre un bruit étrange au dehors. Il rangea le robot sur lequel il avait une fois de plus lutté, éteignit son ordinateur portable et ramassa ses livres. Dans l'encre de cette nuit tiède, il distingua une fine silhouette depuis la fenêtre où l'avait porté sa curiosité. Une fille, de toute évidence, assise seule sur un banc devant la piscine de Supaero. Le fait que cette fille se trouvât dans l'enceinte de l'école n'avait rien de surprenant alors même que la soirée Supaero/Infirmières battait encore son plein sous l'ancien RU de l'école, ses échos lointains s'en venant mourir dans l'obscurité. La fille semblait gémir.

Sorti du labo, Max suivit le couloir jusqu'aux escaliers qui donnaient sur l'extérieur du bâtiment pour se diriger vers la piscine. Sans trop savoir pourquoi, il dirigeait ses pas vers l'inconnue, dont les traits se faisaient plus précis. Les coudes sur les genoux, le visage dans les mains, de longs sanglots parcouraient son frêle corps. Elle pleurait. La connaissait-il ? La question traversa son esprit. Elle ne l'avait pas encore vu.

"Cécile ?" tenta Max dans un murmure. Voilà deux ans que Max n'avait plus revu Cécile, mais jamais il n'avait oublié ce visage. Cécile Grimal. La plus jolie des filles à qui il ait jamais donné des cours de maths, soudain ressurgie du passé. Elle devait être en deuxième année d'école d'infirmières, maintenant. Tandis qu'il la fixait, elle s'arrêta de sangloter, s'essuya le nez sur la manche de sa veste et le regarda, un peu étonnée.
"Oui ?
- Je suis désolé, je ne pense pas que tu me reconnais, mais..." commença Max.
"Bien sûr que je te reconnais, Maxime. Maxime Nguyan. Tu m'avais donné des cours de maths sur l'algèbre de Clifford, il y a deux ans", dit elle en reniflant.
"Euh, oui, c'est vrai." bégaya Max, qui devenait tout rouge tant il était nerveux.
"Eh ben... Je... J'étais... Je me demandais si tu allais bien?"
"Comme tu vois, pas vraiment..." dit Cécile.
"Mon copain, Nicolas Hanuy vient de me lâcher pour un certain Sébastien Surd"

En entendant le second nom, Max crut s'étouffer. Seb Surd? Un mec? Comment était-ce possible? Le monde était-il en train de devenir gay ? Il s'assit à gauche de Cécile sans un bruit. Tout deux restèrent silencieux de longues minutes. Beaucoup de choses se passaient dans la tête de Max, torrent de souvenirs jaillissant d’un passé pas si lointain, émotions qu’il aurait cru depuis long enterrées. Cécile avait été son élève pendant une vingtaine d'heure, un trimestre. La plus charmante de ses élèves, et de loin, pensa-t-il. Cependant, il s’était à l'époque tenu de ne jamais la regarder autrement que comme une élève, professionnalisme oblige. De toute façon, elle était bien trop jolie pour lui et populaire pour lui.

Max était un garçon plutôt solitaire, et préférait volontiers le calme des labos le soir à la folie des fêtes étudiantes, et en cette heure où il aurait dû profiter d’un repos amplement mérité, voilà qu’il se tenait aux cotés de cette fille dans la pénombre, goûtant le silence. Il n’aurait voulu être nulle part ailleurs.
"Je suis contente que tu m'aies trouvée tu sais. Etre seule dans une pareille situation, y'a pas pire" lui chuchota-t-elle au bout d’un moment.
Etre là, voilà tout ce qu’il avait à faire.

"J'ai froid" dit-elle peu après. Sans réfléchir, Max tendit son bras droit et la serra contre lui. Il ne savait même pas pourquoi il avait agit ainsi. Il aurait pu lui proposer sa veste, mais son geste lui avait paru naturel. Il n’avait peut-être partagé avec cette fille que quelques minutes en l’espace de deux ans, pourtant Max se sentait étrangement bien à ses cotés. Elle était blottie contre lui, il se dit qu'elle sentait bon. Les minutes s’écoulèrent sans même qu’il ne les voit. Le bras engourdi, il bougea un peu, et Cécile se replaça. Elle tendit son bras droit sur le torse de max et se plaqua un peu plus contre lui la tête sur son épaule droite. Il sentait maintenant le sein gauche de Cécile s'appuyer sur son torse et ses longs cheveux bruns lui caresser la joue. Si belle, si fragile. Il aurait voulu que ce moment ne se termine jamais.

Vrombissement de moteur en furie, crissement de pneus dans le rond point. Un chauffard dévalait l’avenue Edouard Belin en trombes, troublant ce si doux silence. Cécile sursauta.

"C'est qui ce fou? Mince il est déja 3 heures!"

3 heures. Max n'en revenait pas. Il ne comprenait pas comment le temps avait pu passer aussi vite dans les bras de Cécile.

"Je devrais rentrer chez moi, j'ai une grosse journée demain et puis avec tout ce qui s'est passé aujourd'hui, je suis morte"

Maudit chauffard ! Pourquoi fallait-il que ces précieux instants prennent fin si rapidement, se demanda Max, un goût amer dans la bouche.

"Ecoute Max, ça me dérange de te demander ça après ce que tu viens de faire ce soir, mais je devais rentrer ce soir avec Nico et là... Enfin je veux dire, je dois marcher le long du canal un bon moment et ça m'embête d'être toute seule, enfin tu vois... Ca te dérangerait de me ramener?"

Bien sûr que non. Tout ce qu'il voulait, c'était que Cécile habitât le plus loin possible pour passer encore un peu de temps avec elle. Il la suivit vers le portillon canal. Là, ils croisèrent Laurent Tuc, un des meilleurs amis de Max. Complètement rond, il essayait avec Christophe Abrettaz de monter les marches donnant sur le canal avec leurs vélos. La soirée avait été arrosée.

Sur le canal, Cécile et Max prirent à gauche et marchèrent un long moment. Max connaissait bien ce coin, il venait souvent y courir avec Louis Paigeant, un autre de ses bons amis. Le temps s’égrenait lentement tandis qu’il longeaient la berge, sans mot dire. Seul le clapotis de l’eau venait troubler leur silence, silence paisible, sans gêne. Pour Max, l’expérience était nouvelle. Jamais avec ses précédentes petites amies n’avait-il ressenti le silence de la sorte. D’ordinaire, il aurait, par quelque remarque futile ou quelque sifflotement cherché à briser ce mur de silence, mais ici, point de mur, le silence était lien. La main de Cécile cherchait quelque chose, Max restait dans l’expectative. Voulait-elle… ? Coupant à toute tergiversation, Cécile s’arrêta, et mît franchement sa main dans celle de Max. Elle prenait les devant. Max n’était pas sûr de comprendre ce qu’il se passait. Il y a quelques heures encore, elle était la copine de Nico Hanuy, et à peine célibataire, elle le tenait déjà par la main. Il essaya de se convaincre qu'elle était troublée, et que ce geste ne signifiait rien… même s'il ne le refusait pas.

Ils débouchèrent enfin devant sa résidence, sur le pas de la porte. Elle rompit le silence.

"Bon et bien on est arrivé. Ca m'a vraiment fait très plaisir de passer cette soirée pourrie avec toi, enfin tu vois ce que je veux dire par pourrie... avant quoi..."
- Oh tu sais, c'est normal euh...
- J'espère qu'on pourra se revoir avant que dans 2 ans... T'as un stylo?"

Max qui sortait du labo en tira un de la sacoche fourre-tout de son ordinateur portable.

"Euh il est rouge, ça ira?"
Pourquoi diable lui demandait-elle un stylo ? Elle lui sourit et, pour la première fois de la soirée, ils se regardèrent dans les yeux. Les yeux de Cécile étaient marrons. Quand elle souriait de petites rides se dessinaient sur leurs bords. Elle avait le regard rieur. Max était sous le charme. Avant qu’il n’ait compris ce qui se passait, elle lui avait saisi le bras et avait commencé à écrire son numéro de téléphone dessus.

"J'espère que tu m'appelleras vite, j'ai très envie de te revoir. Je me sens bien à tes cotés."

Elle rendit le stylo à Max et se pencha vers lui pour l'embrasser. Max dirigeait sa bouche vers la joue gauche de Cécile mais celle ci tourna brusquement la tête et ils s'embrassèrent sur les lèvres. L’esprit de Max se vida. Elle fit jouer ses mains dans ses cheveux, le monde s’effondrait autour d’eux, le temps n’existait plus. Il apposa avec douceur ses mains sur sa fine taille, afin de serrer son corps contre le sien. Elle noua ses bras autour de son cou. Max sentait la chaleur ce corps collé au sien, ces lèvres sur les siennes, ces seins pressés sur sa poitrine, mais tout se fondait dans le grand vide de son esprit en perdition. Combien de temps restèrent-ils ainsi ? Max aurait été incapable de le dire. Deux minutes peut-être, ou bien deux heures.

3h45, il lui fallait s’en retourner chez lui. La nuit serait courte. Il sécherait probablement l'amphi d'optique du lendemain matin, mais qu’importaient ces futilités maintenant ? Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire.

19 avril 2006

Agent orange

Un champignon qui marche, parmi ces vertes collines ? Tuons le, pour le spore. Je déterre le poireau le plus proche, et lui balance à la figure de toutes mes forces. Le sang gicle de toutes parts, et quelques râles d’agonie plus tard, la bête est terrassée. Le 352ème aujourd’hui, quand même. Coïncidence ? Je ne crois pas, non. Il est temps d’aller déterrer le poireau de guerre.

Je saute dans le tuyau le plus proche, direction la zone de téléportation. Quand je ressors, ‘elle’ est déjà là, un rictus malfaisant sur la face. Le temps se fige, nous nous observons.
« Vous !
- Vous. Vous n’auriez jamais dû revenir, ce monde est trop petit pour nous deux. Préparez vous à découvrir de nouveaux horizons de douleurs avant qu’une douce mort ne vienne vous délivrer. Je vais prendre du plaisir à vous voir mourir, mister Bros. Attention, derrière vous ! »
Le coup était bien vu, et c’est de justesse que j’évite de me retourner. Une vraie vicieuse, cette tortue, mais mes réflexes de vieux baroudeurs sont aussi affûtés qu’une lame de rasoir dans la bouche de bébé. Bien m’en prend, car à peine ses derniers mots prononcés, mon ennemie a déjà commencé à lancer marteau sur marteau, à une vitesse folle. Comme sortis de nulle part, ils se rapprochent toujours plus de ma position. Il faut réagir, vite. Passer à travers le flux de marteaux ? Trop risqué. Attendre ? En restant immobile, je cours à ma perte. Mon sort semble scellé.

Mais soudain, ma tortue d’ennemie commet une erreur, une erreur mortellement fatale en termes de létalité. En sautant sur place, elle marque une légère pause entre deux lancers. Il ne m’en fallait pas plus. Profitant de cette soudaine ouverture dans le flux martellique, je traverse, et déjà la peur se dessine sur le visage de mon adversaire. Elle se tient en hauteur, sur un rocher flottant, c’est presque trop facile me dis-je. Arrivé à son niveau, je défonce d’un coup de crâne le rocher, le résultat est immédiat. La tortue folle est littéralement déchiquetée par le choc, le sang vole de toutes parts, les boyaux tapissent les murs. Quand ce qu’il en reste retombe à terre, elle n’est encore pas tout à fait morte. Une coriace. Je m’approche du cadavre en devenir.
« Tu sais…j’ai toujours…voulu te dire… ». Crac. Crac, crac. Crac. Ses os cassent comme du petit bois sous mes coups de talon frénétiques. Ce qu’elle voulait me dire ? Certainement rien d’important, me dis-je. Ce soir, c’est soupe à la tortue crue pour tout le monde.

Il y a quelque chose de pourri dans ce monde. Que faisait cette tortue ici ? Et tous ces champignons géants ? Et ces serpents de sable cracheurs de billes mortelles ? Ils essayaient de couvrir quelque chose de plus gros, c’est sûr. L’atmosphère se fait plus épaisse au fil de ma progression, le chemin jonché de cadavres et les murs maculés de sang et d’inscriptions sataniques. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé par ici, mais ça ne ressemble pas à un pique-nique des Télétubies, me dis-je en brisant le cou de la dernière autruche psychopathe suceuse de sang du secteur. Quelqu’un doit avoir créé un portail de téléportation vers l’enfer à l’aide d’une flûte enchanté ou quelque chose dans ce goût là. En tout cas ça semble logique.

Ca tombe bien d’ailleurs, j’ai justement trouvé une flûte enchantée dans une trappe de maintenance bien cachée. Autant l’essayer tout de suite. A peine la première note est-elle jouée que la mini-tornade m’emporte, pour me déposer dans la zone de téléportation, comme prévu. Et comme sus-précédemment sus-déduit, un tuyau téléporteur de la zone a été modifié pour permettre une connexion bidirectionnelle avec l’enfer. Classique, me dis-je. Allons donc détruire le chef de l’enfer. Je me taperais bien une pizza ensuite, mais chaque chose en son temps et les champignons de l’enfer seront bien gardés.

Incroyable coup de chance, le tuyau téléporteur me mène directement aux pieds du chef de l’enfer, que je reconnais en la personne d’Orangeos, l’abominable opérateur. Pas de niveaux à traverser, d’ennemis intermédiaires, rien. Coïncidence ? Je ne crois pas, non. La choucroute cosmique est à l’œuvre.
« Toi ! » me lance Orangeos de sa voix de stentor.
« Oui, moi. Et toi ?
- Oui, aussi.
- Bien.
- Ca me va.
- Et comment.
- Tu l’as dit.
- Je vois qu’on est d’accord.
- T’aimerais bien.
- Que tu crois. »
C’est plus que je ne peux encaisser, je démarre la tronçonneuse. Mais le ladre avait prévu le coup, et déjà il amorce son attaque abonnement-non-sollicité-à-un-service-de-news-par-sms-bien-profond. Il est rapide, le bougre. Par deux fois, il me touche. Le choc est rude, je passe en mode nain. Il me faut frapper tout de suite. Par chance, croyant m’avoir tué, mon ennemi infernal s’en est déjà retourné pour s’affaler sur un canapé et regarder TF1 en mangeant des chips. Il semble un tantinet surpris quand je commence à le dépecer, mais la chose ne dure pas. J’orne une dernière fois les murs et ma moustache de petits bouts d’os et de chairs sanguinolentes, puis c’est la chute dans le vide, la remise du sceptre à la princesse et l’arrivée de l’équipe d’intervention des forces spéciales, qui se marièrent et eurent beaucoup d’enfants.


Après relecture, il semblerait que j’aie quelque peu mélangé mes fiches concernant mes récentes péripéties avec un certain opérateur téléphonique, mes fiches sur super mario bros et celles sur doom 3. Toutes mes excuses au lecteur. C’est ma faute.

09 avril 2006

Bonusque

Parce qu'un blog, ce n'est pas que du texte, voilà une petite image trafiquée avec virtuosité par mes soins, et que vous pourrez retrouver si tout va bien dans l'article pour le club badminton (rédigé par mes soins aussi d'ailleurs) de la prochaine plaquette alpha Télécom.
Mon secret ? Un talent incroyable, tout simplement.

La grande épopée - Chapitre premier

Préface, par Mgr Gédéon XIIbis Junior

« Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs. Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est pour célébrer, dans la joie et l’amour de la paix et de la félicité éternelle de la trinité apostolique en concile exceptionnel à injection directe, le retour du bloggeur prodigue, car oui, il nous est revenu. Lui qui jadis emplissait nos cœurs d’une immense joie, lui qui hier encore n’était plus que souvenir déjà à demi voilé par les brumes inexorables de l’oubli, le voilà de nouveau parmi nous, et avec un mot d’excuse en plus. Alors, que la fête commence, éclatons nous comme des bêtes ! Lecture du livre d’Isaïe aux Corinthiens, tome 12 section 5 chapitre 3 verset 56 alinéa 37bis paragraphes 127 à 168 inclus… »

Post-préface

Approchez, gamins, que je vous conte une histoire à glacer le sang. Venez écouter l’épopée extraordinaire d’un héros hors du commun, un dur à cuire comme on n’en fait plus, foi de morue. Je m’en souviens comme si on je l’avais inventée hier…
C’est un des ces jours comme tous les autres, et une de ces heures auxquelles les honnêtes gens ont depuis long déserté les venelles jouxtant le vieux port. Ses pas résonnent dans l’obscurité, seule troublée par un rai de lumière pâle. Aux coups sourds répondent les cliquetis d’un vieux métal, et la porte est ouverte. Dans la taverne crasseuse, la clientèle est du genre qu’on préfère généralement éviter, faces balafrées, regards torves et oreilles traînantes. Les tablées s’épient et discourent à mots couverts dans cette atmosphère enfumée, main sur la chope. Shrimp attend dans le coin sombre, comme convenu. Une haute silhouette traverse la salle sans s’inquiéter des regards pesant sur elle. Shrimp n’a toujours pas levé le nez de son verre.
« BOUH !! »
Les poignards jaillissent dans les mains de Shrimp tandis qu’en un éclair il bondit de son siège et commence à lancer son cri…
« Yaahhharghuyuyuyugloubaaayouyouuuuu… Poui-Poui ? Ah mon salaud tu m’as fait une de ces peurs ! Un peu plus et je finissais mon cri qui tue tout en te plongeant mes poignards dans divers organes plus ou moins vitaux ! Ah tu m’as bien eu mon vieux, y’a pas à dire, t’es impayable comme mec !
- Merci Shrimp, moi aussi ça me fait plaisir que tu me voies. Mais parlons affaires. »
L’attitude de Shrimp se fait plus tendue, ses regards balaient la salle tandis qu’il glisse sous table une enveloppe dont Poui-Poui se saisit discrètement.
« Et bien sûr, si on te demande…
- …tu n’étais pas là, je ne te connais pas, tu n’as jamais existé et le simple fait de mentionner que quelqu’un puisse imaginer un seul instant qu’on puisse émettre l’hypothèse que l’éventualité inverse puisse être simplement non moins que totalement improbable est parfaitement ridicule et guignolesque au plus au point, tellement risible même que si je n’étais pas un truand endurci ayant perdu la faculté de rire à quatre ans et trois mois quand un animateur du club mickey héroïnomane en manque m’a forcé à regarder mes parents se faire torturer et déchiqueter au coupe ongle sous mes yeux avant de me forcer à manger les morceaux, je rirais à gorge déployée et jusqu’à ne plus pouvoir contrôler ma vessie à la moindre évocation du fait.
- En résumé, oui. A la vie, à la mort, Poui-Poui.
- Force et honneur, Shrimp.
- Dextérité et fougue, Poui-Poui.
- Rectitude et bravoure, Shrimp.
- Ambidextrie et synergie, Poui-Poui.
- Triskaïdékaphobie et nyctalopie, Shrimp.
- Merci.
- A la prochaine. »
Et aïe donc, les deux comparses se fondent rapidement dans l’encre de cette nuit sans lune.
Voilà comment notre héros récupéra la précieuse enveloppe, celle-là même qui lui permettrait plus tard de ranger de manière compacte plusieurs documents au format A4 ou moins. Restait encore à trouver les documents, mais ça, ma foi, c’est une autre histoire…

02 avril 2006

Une fois n'est pas coutume...

Je n'ai pas vraiment l'habitude de faire des blagues sur les blondes, ou des blagues tout court d'ailleurs, mais celle-ci est vraiment hilarante :-D

26 mars 2006

Le billet arabe

(aka Le billet le plus obèse de la création)

Tu hausses le sourcil, lecteur. Je le sais.
Mais qu'est-ce donc, t'interroges-tu, qu’est-ce donc qu’un billet arabe ?
Tu as peur. Mais tu veux savoir. Et bien soit.

Le billet arabe est plus qu’un simple billet. Mais comment, te demandes-tu, comment est-il possible de faire plus qu’un billet, plus qu’un billet de ce blog tout du moins ? Interrogation bien légitime, et j’avoue que moi-même j’avais du mal au début. Alors ne t’inquiète surtout pas si le concept t’échappe encore, tu restes un homme, quand même. Ou une femme, si tu t’es perdue.
Ca arrive aux meilleur(e)s.

Plus qu’un billet, disais-je donc. Mais comment ? Et pourquoi ? Le suspense est insoutenable, avouons le. Tout cela nous ramène en fait en 1929, pendant la grande guerre de 14, la dix de der comme on l’appelait à l’époque. Je me souviens parfaitement de ces jours bénis. Je travaillais comme tresseur automatique dans la plus grande usine de fil à couper le beurre de bourg-la-reine et ses environs, et j’aime autant vous dire qu’à l’époque on n’avait pas froid aux yeux quand il s’agissait de danser un cha-cha de tous les diables. Le lendemain du 14 Juillet, qu’on appelait alors ‘Le jour des noix’, j’avais rencontré la femme du président Roosevelt. C’était juste avant qu’elle ne perde la boule et s’en aille vive parmi les ours dans les montagnes belges. Un sacré brin de femme, ça je vous le dis, à l’époque elle en avait fait jaser plus d’un quand à sa coiffure qui révélait plus de ses oreilles que la décence ne le permettait…hein, quoi ? Le billet arabe ? Jamais entendu parler.

Bon, assez joué avec vos nerfs. La facilité m’ennuie. Définissons ensemble le billet arabe.

Imaginons qu’un quelconque quidam (oui, pour réussir votre blog, ne lésinez pas sur le q) décide d’écrire un banal texte. Et qu’il le passe ensuite à un autre. Et que l’autre en question, décide de le réécrire à sa manière, et avec toute la mauvaise foi qui ne le caractérise absolument pas. Et ainsi de suite, et vice-versa. Que voyons-nous apparaître sous nos yeux béants d’admiration ? Je vous le donne en mille. Pas d’idée ? Vraiment ? Personne ?

Et bien, la réponse est ‘un billet arabe’, nommé donc d’après le fameux et subtil jeu d’esprit connu sous le nom ‘téléphone arabe’.

Les auteurs furent, dans l’ordre décroissant d’antériorité (et pour faire simple) :

Yves, aka « l’endive masquée. »
Chris, aka « apollon-einstein »
Laurent, aka « le jaune »
Max, aka « driver »
Nico, aka « poil-man »

Yves

Christophe nous a récemment exposé sa théorie sur l'espace choucroutique à 9 dimensions. Naturellement, il y a fort à parier qu'il s'est joué de nous et qu'il s'agit probablement d'une théorie bidon (même si je n'en suis pas sûr à 100%). Et oui, l'internet est un monde où il est très aisé de partager ses idées. Le problème est que bien souvent, des personnes, pleines de bonnnes volonté se ramènent et disent des choses partiellement erronées, ou totalement foireuses.

Prenons un exemple que je donnais à Christophe. Cet après midi, je suis allé faire une formation théorique de parachutisme. Les moniteurs étaient extrêmement sympathiques, cool mais quand même sérieux dans leur taff. A un moment, ils ont dit : si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner. Hum, est-ce si simple? la vérité se trouve-elle ailleurs? Le virage ne serait donc du qu'à un effet du Cndelta(n) par augmentation de trainée locale? ou bien la mise en roulis induite par le Cldelta(n) qui changerait la projection de la portance dans l'équation de force latérale? Bon ok, en fait j'en avais rien à branler, et pour moi, si on tire à droite ca va à droite et c'est cool. Mais bon c'est vrai que sur le coup je me suis dit : "hum, ça sent l'explication fumeuse mais qui est juste à 42%, le genre de truc que Louis aurait pu intuiter".

Ca m'a fait penser à beaucoup d'autres trucs qu'on peut lire ou entendre très souvent, question aerodynamique. Comme :
- En clair, quand la trainée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes !"
- On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe.
- Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de bernoulli, l'extrados est sustenté.

J'ai envie de dire que la dernière citation est particulièrement magique. Les deux particules sont litéralement en train de faire la course. Si une des deux arrive la première, l'autre n'a plus qu'à se suicider. A chaque instant chaque particule a exactement conscience de la position de sa jumelle. Mwahahhahahahahahahhahah. Si c'était vrai, ca ferait déja longtemps qu'on aurait pensé à faire des extrados d'ailes en vaguelettes pour maximiser la distance à parcourir par la particule pour qu'elle aille encore plus vite. Ce qui craint le plus, c'est que c'est le genre d'explication moisie qu'on entend de partout pour "expliquer" la portance, même à la télé, même dans la bouche de Jérôme Bonaldi.

Bref, tout cela appelle à la méfiance et à l'interrogation. Et si les même toccards commençaient à écrire dans Wikipédia?


Chris

Le fait que notre bloggeur préféré (et de loin) ait très récemment publié un billet qui soit dit en passant restera j’en suis sûr dans les annales de l’humour m’amène à penser que parfois, oui, parfois, des gens écrivent des choses sur Internet. Des gens, ai-je dit ? Non, je voulais dire tocards bien entendu. Des tocards écrivent de la merde sur Internet, donc. Et je les méprise.

Prenons si vous le voulez bien un exemple que j’aime à raconter. Hier encore, vous allez voir c’est cocasse, hier encore donc je me rendais à mon cours de parachutisme, et jusque là vous allez me dire, quoi de plus banal ? Rien, évidemment. Mais au détour d’un bavardage anodin, une phrase me fît dresser l’oreille. Son auteur, un moniteur assez sympathique au deumerant je dois bien le dire, venait là de commettre l’impardonnable.
« Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner » : je vous cite là le malheureux mot pour mot.
« Que diantre !», me dis-je. Ne voilà-t-il pas là l’archétype d’une semi-vérité propre à induire semi-levées de sourcils et croyances mi-fausses ? Le virage du parachute ne serait-il point induit par l’action du coefficient Cndelta(n) influencé par la variation de la portée locale ? Ou bien la mise en roulis induite par le Cldelta(n), qui changerait, c’est évident, la projection de la portance dans l'équation de force latérale ? Il semblait clair que si. La phrase avait été lâchée à la va-vite, mais pour moi, c’était désormais une question d’honneur. On ne bafoue pas l’aéro impunément.
« Retire tout de suite ce que tu as dit, vermine ! » hurlais-je à la face du paltoquet.
Débandade. Pathétique déconfiture. Le moniteur s’enfuît la queue entre les jambes, humilié comme jamais, au bord du suicide.
« Même Louis comprend mieux l’aéro que moi », furent ses derniers mots. Jamais personne ne le revît.

Hélas, tous les tocards de ce monde ne montrent pas autant de bonne volonté pour s’auto-éliminer. Quelques exemples de stupidités glanées de ci de là :
- « En clair, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes ! »
- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe. »
Ou encore plus risible :
- « Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Bernoulli, l'extrados est sustenté. »

Alors là les amis, c’est trop. Non c’est trop, vraiment, je n’en peux plus. Je me gausse. Nous mais vous les croyez vraiment, les conneries que vous débitez ? Hein ? Non, sérieux ? Alors comme ça, pour vous, chaque particule participe à une sorte de course avec une autre, accélère si elle est en retard au temps intermédiaire, et se ravitaille à la moitié de l’aile aussi ? Et peut-être même les particules se tiennent-elles la main en passant la ligne d’arrivée ? Non mais regardez vous, c’est pathétique. Non, vraiment, je me gausse à larynx déployé. Haha. Alors aux Bonaldi et consorts, qui essaient d’expliquer l’aéro sans même connaître la signification pourtant intuitive d’un rotationnel, j’ai envie de dire, et ce du fond du cœur : vous êtes guignolesques.

Bref, pour finir de démontrer si besoin en était à quel point mon intro est en rapport avec mon billet, je dirais seulement : et si ces mêmes Bonaldi, et autres Fred et Jammy écrivaient sur Wikipédia ? Hein ? Personne n’en parle, de ça, mais ça fait peur. Vivez dans la crainte, humains. Votre fin est proche.



Laurent

L'internet est "écrit de bêtises", et un exemple des plus flagrants est le très récent billet scientifique de l'Homme-Choucroute. Pourtant, ce billet avait ses sources dans le très reconnu et très élitiste forum hardware.fr, fréquenté par les plus grands, là où les médailles Fields et les prix Nobels ne se comptent plus. La question qui vient donc est : l'information est-elle fiable sur internet ? Je dois dire oui et non. Sauf clef gnupg, nous ne devons porter aucun crédit à ce que dit l'internet, seuls comptent les médias plus classiques au service de la propagande de l'état. Internet, c'est pour les rebels, les illettrés, et les minorités. Je les méprise du haut de mon éducation.


Les exemples de bêtises se comptent par googles et je suis fatigué d'entendre de telles sottises tout au long de la journée. Prenons un exemple type : hier, à mon cours de parachutisme. Alors que nous étions tranquillement en train de nous amuser entre petites gens à donner les coefficients des puissances premières du développement en série de racine d'arctangente de gamma x (comprenez par là la fonction qui à x associe ...), un sous-moniteur de parachutisme titulaire d'un Phd de physique quantique a dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".


Même Pythagore et Thalès avec leurs outils préhistoriques auraient rigolé. Quand on n'est pas spécialiste, on se tait. Voici le genre de semi-vérité qui finit en mythe urbain. Je veux dire, si l'on regarde le développement limité à l'ordre 23 du coefficient Cldelta(n) en fonction du vecteur d'hyperespace comportant les 17 dimensions de l'univers canonique, on s'aperçoit aisément, puisque la fonction est H2 (mais fallait-il le préciser), que le signe du coefficient donne le sens de la projection de la portance dans l'équation de force latérale. Ceci est pourtant pur bon sens.


Dans mon groupe d'amis de la Pi Society, nous avions tous compris, et nous savions que tous avaient compris. La punition divine gronda : nous éclatâmes de rire. Le pauvre moniteur, lorsque l'on le lui expliqua, comprit sa misérable erreur. Il repartit la queue entre les jambes. Bien sûr, nous avions entrepris avant de lui infliger un châtiment sexuel pour avoir bafoué l'atmosphère intellectuelle que nous les dieux, avions apporté ici bas sur Terre.


Toutefois, par notre clémence et notre miséricorde, nous laissons les animaux s'essayer à l'être humain :

- « En clair, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas, il est bon de ne pas se trouver "au ras des pâquerettes ! »

- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu la moitié de sa portance, il tombe. »

- « Les particules qui se déplacent sur l'extrados vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Bernoulli, l'extrados est sustenté. »

Vous croyez que ce sont encore des perles que j'ai inventées ? Non, je les ai recueillies dans les conversations courantes, dans les amphis et dans les conférences internationales. Au vu de la fréquence à laquelle je les ai trouvées, je dirais que ce sont plutôt des grains de sable. La métaphore "il était une fois la vie" n'est pas un paradigme valable pour l'aéro : l'image des "particules qui se tiennent la main pour expliquer les tourbillons qui se forment au bout de l'aileron de l'A380" ne prend pas en compte les choses les plus simples telles que le rotationnel, qui il faut le dire, est intuitif. Ouvrez les yeux, et comprenez, humains, votre faiblesse.


J'en conclurais par ces exemples de la vie de tous les jours que l'on ne doit point faire confiance aux gens ordinaires, même ceux ayant un Phd de physique quantique. Wikipedia ne fait pas exception, puisqu'à la Pi Society, nous n'y contribuons pas. Je pourrais créer une secte pour vous sauver, priez pauvres pêcheurs pour votre salut, à moins que ce ne soit le contraire.


Max

L'Internet est un formidable outil de communication. En particulier, il avantage grandement la transmission du savoir et des connaissances. Mais Internet, comme le monde, n'est pas parfait, et il faut se méfier des fora, comme le très populaire forum.hardware.fr, où tout un chacun peut galvauder, sans censure aucune, de brillantes théories, telle que celle relative à la naissance de la choucroute bêta-captante. C'est pour cela qu'il faut toujours vérifier avec vigilance les sources des informations, car une personne incompétente peut bien être à l'origine du texte sur lequel vous êtes prêt à porter crédit.

En effet, l'information se propage tellement rapidement sur internet qu'elle peut générer des lieux communs qui dérivent dangereusement de la réalité. Un exemple comme un autre : l'autre jour, entre amis, à mon cours de parachutisme, alors que nous nous amusions à résoudre tous ensemble un problème mathématique un peu compliqué, un jeune moniteur de parachutisme, probablement bien diplômé, nous a dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".

C'est tout à fait plausible, et pourtant, face à une situation aussi complexe, on est en droit de croire que l'explication ne peut être aussi triviale. Cette vulgarisation de l'information masque des subtilités non négligeables, et avec un esprit quelque peu averti l'on s'aperçoit rapidement que par manque de coercivité on ne peut pas appliquer le théorème de Lax-Milgram, et qu'il faut considérer un autre système fondamental de voisinages équilibrés convexes de l'origine pour définir le Hilbert.

Mais comme nous suivons tous le module d'EDP, nous avions tous compris. Voyant que nous l'observions d'un œil inquisiteur, il nous questionna, et nous usâmes d'une pédagogie bienveillante pour stigmatiser les erreurs commises. Malgré l'ambiance relativement sereine, il semblait mal à l'aise. A l'avenir, il surveillera ses propos.

Car notre but est bien sûr de transmettre notre savoir, et donc de propager des informations exactes :
- « Typiquement, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas la perte d'altitude est imminente. »
- « On dit que l'avion décroche : comme il a perdu sa portance, il tombe. »
- « Les particules qui se déplacent sur le dessus de l'aile vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Huygens, l'aile est aspirée par les particules du haut. »

Ces phrases ne sont pas de moi, bien évidemment. Ce sont de studieuses recherches à la bibliothèque qui m'ont permis de trouver la bonne information au bon endroit. On aurait pu transcrire le dessin animé "il était une fois la vie" en "il était une fois la physique" : c'est avec pédagogie que l'on enseigne la physique pure, et son apprentissage doit éveiller chez la personne les mécanismes naturels de la logique, pour que l'opérateur divergence soit aussi bien compris que l'opérateur d'addition dans N.

Grâce à ces exemples de la vie quotidienne, il semble clair qu'il faut éveiller l'attention des gens sur ce point capital : toute information n'est pas bonne à prendre, et c'est avec rigueur qu'il faut en vérifier l'exactitude. Vérifiez aussi bien les documents d'Infos du Net que de Wikipedia, puisque même sur Wikipedia les mathématiciens n'écrivent point. La rigueur, toujours la rigueur. Qu'elle soit le vecteur de votre vie.


Nico

L'Internet est un formidable outil de communication. En particulier, de nouveaux outils révolutionnaires tels MSN Messenger ou même les blogs permettent toujours plus d’échanges, de correspondances. Mais Internet, comme le CPE, n'est pas parfait, et il faut souvent se référer aux fora, comme le très populaire forum.hardware.fr, où tout nerd peut faire partager son savoir, sans censure aucune, ses brillantes théories, telles que celle relative à la naissance de la choucroute bêta-captante. Il faut souvent avoir recours à un forum disais-je pour vérifier avec vigilance les informations contenues par ces nouvelles communications, car une personne incompétente peut bien être l’auteur des mots sur lesquels vous êtes prêt à porter crédit.

En effet, la rapidité d’Internet combinée à un effet de chaîne pourrait répercuter la fausse information, que nous qualifierons de rumeur à une vitesse vertigineuse. Un exemple comme un autre : l'autre jour, entre amis, à mon cours de parachutisme, alors que mes élèves s’amusaient à résoudre tous ensemble un problème mathématique un peu compliqué, je leur ai dit : "Si on tire à droite, on freine la voile et ça nous fait tourner".

Cela parait une simple vulgarisation de la réalité, et pourtant, face à une situation aussi complexe, on est en droit de croire que l'explication ne peut être aussi triviale. Cette simplification de l'information masque des subtilités non négligeables, et avec un esprit quelque peu averti l'on s'aperçoit rapidement que par manque de coercivité on ne peut pas appliquer le théorème de Max-Millegrammes, car manifestement la susdite voilure dépasse ce poids, et qu'il faut considérer un autre système fondamental de sous-voiles équilibrées convexes et cousues pour définir le Hilbert.

Mais comme ils participaient tous à l’Ensica Delmas Project, ils avaient tous compris. Les voyant alors m’observer avec les mêmes yeux que Laurent Tu lorsque Mme Laurent, et je ne parle pas ici de mariage ou j’aurais rajouté un Tu, lui déclarait qu’elle ne connaissait pas Harry Potter, je compris alors mon erreur.

Car si mon but est bien sûr de transmettre mon savoir, et donc de propager des informations exactes, il fait néanmoins parti de mon contrat de duper les élèves de l’EDP, ce qui ne peut se faire qu’avec de très subtiles déviations de la réalité, et typiquement enfouie dans une phrase complexe :
- « Typiquement, quand la traînée est supérieure à la portance, on dit que l'aile décroche et dans ce cas la perte de celle ci est imminente. »
- « On dit que l'avion se décroche : comme il a perdu sa porteuse, il tombe. »
- « Les particules qui se déplacent sur le dessus de l'aile vont plus vite parce qu'elles ont plus de chemin à parcourir, puis, d'après la loi de Newton, l'aile aspire les particules du bas. »

Ces phrases ne sont pas de moi, bien évidemment. Ce sont de studieuses recherches sur des blogs spécialisés qui m'ont permis de trouver la bonne information au bon endroit. On aurait pu transcrire le dessin animé "il était une fois la vie" en "il sera une fois la physique" : c'est avec foi que l'on ingurgite la physique pure, et son apprentissage doit éveiller chez la personne les mécanismes naturels de la mémoire, pour que l'opérateur divergence soit aussi profondément compris que l'opérateur d'addition chez Louis.

Grâce à ces exemples de la vie quotidienne, il semble clair qu'il faut éviter de prendre l’avion, ou avec un parachute. Par ailleurs, toute information n'est pas bonne à prendre, et c'est avec forum hardware qu'il faut en vérifier l'exactitude. Vérifiez aussi bien les documents d'Infos du Net que de Wikipedia, puisque même sur Wikipedia les mathématiciens n'écrivent point. La vigueur, toujours la vigueur. Qu'elle soit le recteur de votre vie.