02 octobre 2008

Steve Fosset est le plus fort

Je lisais la page wiki de Steve Fosset, le célèbre aventurier dont on recherche toujours le cadavre, quand une phrase m'a frappé en traître :

"Steve Fossett détient le record mondial du nombre de records mondiaux détenus, avec un total de 62".

Mais Steve Fosset est la seule personne à détenir le record mondial du nombre de records mondiaux détenus, et possède donc le record mondial du nombre de records mondiaux du nombre de records mondiaux, avec un total de 1.
Et Steve possède donc, finalement, 63 records mondiaux (en supposant que le record mondial du nombre de records mondiaux avait déjà bien été inclus dans le compte du nombre de records mondiaux sus-cité).

Finalement, par récursion, Steve possède un nombre infini de records mondiaux.
Ce qui est un record.

Steve Fosset est vraiment le plus fort

30 septembre 2008

La crise


Elle s’inscrit en fil rouge depuis aussi loin que je puisse m’en souvenir, dans les informations et les conversations. Petit, je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire. Tout le monde parlait de la crise, et vivait sa vie sans problèmes apparents. La conjoncture était mauvaise, mais tout allait bien. J’étais perplexe.
Un jour pendant le repas de midi, je demandais à mes parents la signification de ce mot, conjoncture, attrapé au vol parmi les informations que crachait la vieille radio de ma mère. La réponse me satisfît, mais ne m’avança pas vraiment. Où se cachait donc la crise ?
Il fallait bien que les choses aillent mal quelque part. Que des gens aient faim, qu’ils dorment dans la rue. Oh évidemment il y avait le clochard salué tous les dimanches sur le parvis de l’église, et il y avait les petits enfants en Afrique. Il y avait des gens malheureux, ailleurs, on nous l’avait assez répété. Mais pas assez. Ca ne collait pas.
Bien sûr, je vivais dans une bulle. La bulle de l’enfance, qui isole des soucis matériels. La bulle de ma petite ville résidentielle fleurie et bien famée, dans une des régions les plus aisées d’un des pays parmi les plus riches du monde. Mais tout le monde, dans cette petite ville qui était la mienne comme ailleurs, vivait dans la peur de la crise. A force de répétition, la crise devenait réelle pour tous, lovée dans les cortex comme une évidence indiscutable quoi que dénuée de manifestations palpables. Pour autant que je m’en souvienne, personne n’a jamais remis en question la crise. Il n’a jamais été question de croire en la crise, pas plus qu’il n’est question de croire au facteur. [1] La crise était simplement là, et s’il fallait en parler, c’est pour décider de comment en sortir. Car c’est ce qu’on fait, avec une crise. On en sort.

Avec le recul, j’ai fini par reconstituer une petite partie du puzzle et par faire coller une signification concrète à ce concept de crise. La crise, c’était les chocs pétroliers, la fin des trente glorieuses, la fin du plein emploi. Et tout ce qui en découle, ou pas. Tout ce qui va mal. C’est le chômage longue durée, la compétition durant les études, la compétition à l’embauche, la dette qui gonfle, le trou de la sécu, les impôts qui grimpent, et la bourse qui baisse, parfois.
Et qui baisse beaucoup, depuis quelques temps. Une crise dans la crise ? Ruez-vous sur les conserves, chacun pour soi et que le plus fort gagne, c’est la fin du monde. Mais personne ne veut de fin du monde. Les gouvernements du monde entier renflouent leurs banques à grand renfort d’argent public. Les spéculateurs vendent leurs invendables à Monsieur Tout-le-monde au prix fort et gardent les bénéfices. Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres. De loin, en bas, il devient difficile de distinguer le monde des affaires de celui de la politique. Les PDG deviennent ministres, les cadeaux s’échangent, les relations se tissent et les campagnes se financent bien. La tendance n’est pas nouvelle, et n’a pas commencé avec Sarkozy, Bush ou Berlusconi. Depuis longtemps les puissants sont riches et les riches sont puissants. Mais la frontière se brouille graduellement, à mesure que s’éloignent des mémoires les principes fondateurs des démocraties capitalistes modernes, remplacés par un cynisme réaliste des adeptes de la realpolitik. Et ils n’ont pas tort.
Les cyniques ont investi depuis longtemps les postes clés du secteur économique, emporté dans sa course en avant infinie au profit d’où qu’il vienne. L’argent avait déjà perdu son odeur avant le début du siècle dernier, avec la bénédiction de la main invisible. Comment luter contre un concurrent prêt à user de tous les moyens en son pouvoir, sans considérations morales ou idéologiques, sinon en faisant de même ? Le cynisme est peut-être un choix au niveau personnel, mais au niveau sociétal, c’est une fatalité. Le cynisme est un comportement viral.
La politique a résisté plus longtemps, et non sans raisons. Dans une démocratie idéale, le leader politique est charismatique. Il est issu de l’élite intellectuelle du pays, et a des idées bien tranchées sur la voie à suivre par son pays. Plus qu’une liste de promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, il a des idéaux, et a conscience de servir le peuple. De tels leaders ont, je crois, dans une certaine mesure, existé, mais ils sont aussi rares aujourd’hui qu’ils ne l’étaient hier. Et la concurrence est nombreuse comme jamais.
Le politique moderne sait paraître, à grand renfort de publicités, de campagnes exorbitantes et de formules choc empruntées. L’idéologie est pour lui un bagage encombrant, quand une veste est si facilement retournée. Le politique moderne est peut-être cynique, mais il sait se faire élire. Le peuple le sait, bien sûr. Les taux de participation baissent. Le vote protestataire monte. Mais le pouvoir des realpoliticiens n’en souffre pas. En politique aussi, le cynisme a gagné, et il ne se voile presque plus.
Ce n’est pas une conséquence conjoncturelle, et ce n’est pas un hasard. C’est la progression logique d’un système dans lequel le cynisme se reproduit mécaniquement et élimine la concurrence. Et il n’y a aucune raison que cela ne continue pas dans ce sens.

La crise ? Mais il n’y a pas eu de crise. Le système a évolué, suivant ses propres règles, et il n’y aura vraisemblablement pas de retour en arrière. Le terme de crise implique l’existence d’une solution, mais il n’y aura pas de solution. Nous sommes sur des rails, et il ne fait pas bon regarder où ils nous mènent.
Derrière les mesurettes anecdotiques propres à chaque gouvernement, la tendance de fond est la même dans les démocraties capitalistes. Dérégulation, privatisation, libéralisation. Et nationalisation des pertes, en ce moment. La machine qui, durant le siècle dernier, marchait si bien, n’a pas changé, mais elle s’est emballée. Elle marche beaucoup trop bien.
Il y a une semaine, le mardi 23 septembre 2008, nous avons célébré le ‘earth overshoot day’. C’est le jour estimé où l’humanité a consommé toutes les ressources produites par la nature dans l’année, après quoi l’humanité pioche dans les réserves. Ne retenez pas la date, ce jour arrivera de plus en plus tôt chaque année.

Et qu’y pouvons-nous, nous, pauvres mortels ? Et bien rien. Le président des USA n’y pourrait rien. Il n’y a pas de moyen de lutter contre un phénomène viral mondial. On peut toujours essayer, pour se donner bonne conscience (ce qui n’est pas un tort, loin de là), ou juste au cas où. Mais c’est perdu d’avance. La population mondiale augmentera jusqu’à ce qu’on ne puisse plus la nourrir. L’exploitation des ressources naturelles continuera jusqu’à épuisement. Les pauvres toujours plus pauvres protègeront des riches encore plus riches. A moins d’un épisode imprévisible, une révolution, une guerre mondiale, une émeute globale, un soulèvement des machines, je ne vois pas ce qui peut contrer ce scénario. Les oligarchies se déguiseront en démocraties pour paraître légitimes, maintiendront le peuple dans la peur et détourneront sont attention des vrais problèmes. C’est déjà vrai dans une large mesure.

Ne faites pas d’enfants.



C’était le billet déprimant du jour. Etant donné que je n’ai qu’une maîtrise très proche de zéro des sujets abordés vous avez le droit de ne pas me croire, je ne sais pas si je me crois moi-même. Mais au moins, j’ai bloggé.

[1] Petit plagiat de Terry Pratchett, désolé.

23 septembre 2008

Chinoiserie

Voilà l'étiquette d'un mini kit de couture acheté en Chine :
Sympa non ?

18 juin 2008

IALCDJ

L'idée à la con du jour
Améliorer les systèmes de vote

Selon quel(s) critère(s) ?
La satisfaction moyenne de l'électorat à l'issue de l'élection.

Le problème
Ce n'est pas parce que l'on vote pour un candidat que tous les autres nous semblent égaux.
Prenons l'exemple d'un électeur, fervent supporter de Sarzoky (candidat fictif). Cet électeur, dans la catastrophique mais possible éventualité que Sarzoky ne gagne pas, préfèrerait voir Mayrou élu, auquel cas il serait légèrement satisfait, mais surtout pas Boyal, auquel cas il serait très très malheureux. Et je ne parle même pas des hippies genre Besancemou et compagnie.
Le problème, c'est que le vote ne montre pas le bonheur potentiel (juste après l'élection) que procurerait chaque candidat s'il était élu, mais simplement le candidat qui procurerait le bonheur maximum. Et vous pouvez vous retrouver avec une personne préférée d'une petite majorité et détestée par les autres, élu au nez et à la barbe d'un personnage qui plaît modérémment de chaque côté. Ce fût le cas de Lincoln vs. Douglas en 1860.

La solution
On peut demander aux gens de donner une note à chaque candidat. Reprenons notre fan de Sarzoky par exemple. Pour limiter les dégâts en cas d'apocalypse, il décide de donner un coup de pouce à Mayrou par rapport aux autres opposants. Il donne donc 20/20 à Sarzoky, 5/20 à Mayrou, et 0 aux autres. A la fin du vote, le candidat ayant la meilleure moyenne gagne, et, si les gens ont un peu joué le jeu, le vainqueur est plus représentatif de l'optimum de satisfaction nationale que le vainqueur d'une élection classique.

Avantages
-Résultats plus satisfaisants en moyenne pour la population.

-Prise en compte du vote blanc (0 pour tout le monde) : si les notes des candidats sont très basses, il savent qu'ils ne font pas l'unanimité et ont moins de légitimité que ce que leur aurait conféré un choix entre deux candidats au second tour d'une élection Française par exemple. Sarzoky élu sur un 6/20, forcémment, il la ramènerait moins.

-Meilleure prise en compte des petits partis : peut-être pas le premier choix, mais une bonne alternative ? Ils feront des scores plus importans relativement aux gros.

Inconvénients
-Décompte plus difficile dans le cas de vote papier, plus grand risque d'erreur (mais un risque de moyenne nulle a priori dans la plupart des cas sur un grand nombre de bulletins décomptés).

-Mais surtout, les gens peuvent ne pas jouer le jeu. Si deux partis donnent des mots d'ordre (secrets) différent, que l'un dit "jouez le jeu et donnez aussi des points aux autres comme vous le sentez" alors que le deuxième dit "ne donnez des points qu'à notre candidat", le candidat du deuxième parti est avantagé. L'attitude minimisant le risque sans connaissance a priori de l'attitude de l'autre parti est alors de ne jamais donner de points aux autres, et le vieux système est de retour. Ce qui n'est déjà pas si mal, dans le pire des cas, on revient à une élection classique.
Mais l'on peut aussi compter sur l'indépendance relativement importante des électeurs par rapport aux partis politiques. Si seuls les militants votent fanatiquement en donnant des points uniquement à leur candidat, mais que les autres électeurs privilégient leur propre intérêt et jouent un peu le jeu, l'issue de l'élection est mécaniquement plus satisfaisante pour la majorité, un peu si très peu de monde joue le jeu, beaucoup si beaucoup jouent le jeu. Etant donné le nombre important d'indécis avant chaque élection, je suis prêt à croire que beaucoup de monde serait prêt à répartir son vote sur plusieurs candidats. Et Mayrou aurait probablement gagné la dernière élection fictive.

-Meilleure prise en compte des petits partis et moins de légitimité des candidats élus : n'est-ce pas la meilleure raison de ne pas adopter ce système de la part des instances dirigeantes ?

-Complexité accrue : la notion de "noter les candidats" est simple à appréhender, mais moins que celle de "choisir un candidat". Il y aurait peut-être des cafouillages.

Et voilà, je voulais écrire un billet de 3 lignes, et j'ai pas su m'arrêter. Retour à mes (ré)visions désespérées.

23 mai 2008

Micro billet

Juste un micro-billet à la Twitter pour faire part au monde d'une révélation qui m'a frappé à l'instant : le deuxième mouvement de la sonate au clair de lune de Beethoven ressemble vachement à du ragtime genre Scot Joplin, en plus lent et plus léger.

Hallucinnè-je ?

17 mai 2008

Lose-lose lulz

I'll write this one in English, because, well, I feel like it. Consider yourself lucky that my Chinese still sucks ass.

So I was sitting in that restaurant, and I had finished eating lunch alone (partly because I took my breakfast at noon). I was chilling and kind of preparing myself for the then upcoming training session, opening my chakras, focusing my chi and starting to digest my 2 euro meal, when this chick sitting at the next table gets up, walks half the distance between the two tables, goes back a few steps giggling along with her friends and finally reaches my table.

The girl, quite good looking, addresses me in English, because yeah, if you’re white in China, you automatically speak English, or at least Chinglish, which is basically the same language with more mistakes and literal translations.

“Hi.
- Hi.
- My friend would like to take a picture with you. Is it possible ?
- Hmm…why ?”

That’s obviously not the answer she expected, she seems taken aback. Well I must admit I knew exactly the answer, but I just couldn’t resist asking anyway. As a side note, the friend in question didn’t look bad either.

“Because, er…, she thinks you’re very handsome, and charming.”

I then raise my eyebrow, and try looking as appalled and condescending as possible.

“Well I don’t like taking pictures with total strangers. It’s a no.”

And upon this I leave, looking back once with the most consternated face I can make, slowly shake my head in dismay and leave like a prince. And then I start smiling, because, damn, it feels good being a total monster.

Now, I’ll leave the conclusions to you, but beware, you might very well be wrong. Or not.

01 mars 2008

P|-|34|2

Si tu ne sais pas ce que signifie ce titre, casse-toi de mon Internet sale noob.
J'ai enfin fait des frais et investi dans un costume de ninja digne de ce nom, il ne me reste plus qu'à vider comme des poissons quelques nourrissons pour me faire la main, et je serai prêt à faire régner la terreur sur la ville.

Voilà un rare cliché de votre nouveau cauchemar, ne vous laissez pas distraire par le pommeau de douche, mon regard est très très méchant.




Accessoirement, mon masque ninja me protège aussi des gaz d'échappement et autres particules en suspension. Un ninja n'est jamais trop prudent.