07 novembre 2008

1+1 =

Pour ceux qui en doutaient encore, voici la preuve incontestable que 1+1 = 2 :
Si vous n'avez pas bien compris, vous pouvez toujours lire les 379 pages de Principia Mathematica (volume 1) amenant le resultat.

Au prochain billet, 1+2 = ???

03 novembre 2008

La Corée à chaud

Arrivée à Séoul, mégapole moderne, avec ses métros taille XXL, ses Coréens qui regardent la télé sur leur téléphone et ses néons flashy. La ville est propre, l’air est respirable, les automobilistes respectent piétons et feux. Pékin, à deux heures de vol à peine, semble bien loin.

Arrivée pluvieuse

Mon acolyte germain et moi-même logeons en plein centre de Séoul, dans une chambre d’hôtes tenue par un couple Coréen dont la femme parle français. Bon accueil, bon prix. Des gens de tous horizons se retrouvent ici, de la photographe-reporter française au routard du dimanche Japonais qui veut « apprendre à dire bonjour et merci dans 40 langues ». Dans la ville nous visitons divers temples, palais et autres parcs, avant de retomber sur les rues commerçantes et les marchés en plein air grouillants de monde illuminés par les néons, enseignes lumineuses et écrans géants dont les façades saturent. Nous longeons un moment une rivière artificielle insérée à grand frais au milieu des gratte-ciels, où les Séouliens viennent écouter le bruit de l’eau et essayer d’oublier que 22 millions de personnes aimeraient, elles aussi, profiter du calme de temps en temps.


La qualité de mon appareil photo ne me permet pas de prendre des photos
de nuit décente, mais vous pouvez toujours imaginer cette rue la nuit...


La rivière dans la ville

Nous quittons ensuite Séoul pour Jejudo, le « Hawaï Coréen », une île au climat subtropical à une heure d’avion à peine de Séoul. Le plan était d’y passer quelques jours avant de revenir sur le continent, nous y restons une semaine, passée à arpenter les différents chemins à flanc des cratères de cette île volcanique – chemins hélas beaucoup trop aménagés, à faire du vélo en longeant la côte, à visiter les diverses attractions de l’île et à manger les mandarines locales, souvent offertes par des habitants généreux . Lecture, visites et farniente l’ont emporté sur notre envie de visiter l’ancienne capitale, Gyeongju, et le plus beau des parcs nationaux, Seoraksan. Ce sera pour une autre fois.

Des cratères secondaires se profilent sur l'horizon,
vus du haut d'un cratère au milieu de la mer.


A peine le temps d’en profiter et d’apprendre à déchiffrer les caractères Coréens que c’est déjà fini, retour au bercail et au mois de novembre Pékinois, à la recherche et à la nourriture sans kimchi. N’hésitez pas à jeter un coup d’œil aux autres photos !

24 octobre 2008

Pour ceux qui ne suivraient pas mon FriendFeed (anciennement) vide, voici la liste des dernières nouvelles :
- Hier, j’ai discuté avec un Chinois habillé en S.S., avec les bottes et toute la panoplie (sauf le flingue). Il prétendait ne pas trop savoir ce que signifiaient ses vêtements, mais j’en doute. Enfin bon je me suis déjà fait dire par plusieurs Chinois qu’ils admiraient Hitler, « parce que c’était un homme charismatique ».
- Et demain je me paie 10 jours de vacances en Corée avec Germain, un pote. Apres trois semaines de recherche sérieuse, je l’ai presque mérité. Dès que je trouve un truc je vous le dit.

PS : je suis premier sur les mots clés "platon mao curling" sur google. Champagne !

02 octobre 2008

Steve Fosset est le plus fort

Je lisais la page wiki de Steve Fosset, le célèbre aventurier dont on recherche toujours le cadavre, quand une phrase m'a frappé en traître :

"Steve Fossett détient le record mondial du nombre de records mondiaux détenus, avec un total de 62".

Mais Steve Fosset est la seule personne à détenir le record mondial du nombre de records mondiaux détenus, et possède donc le record mondial du nombre de records mondiaux du nombre de records mondiaux, avec un total de 1.
Et Steve possède donc, finalement, 63 records mondiaux (en supposant que le record mondial du nombre de records mondiaux avait déjà bien été inclus dans le compte du nombre de records mondiaux sus-cité).

Finalement, par récursion, Steve possède un nombre infini de records mondiaux.
Ce qui est un record.

Steve Fosset est vraiment le plus fort

30 septembre 2008

La crise


Elle s’inscrit en fil rouge depuis aussi loin que je puisse m’en souvenir, dans les informations et les conversations. Petit, je ne comprenais pas trop ce que ça voulait dire. Tout le monde parlait de la crise, et vivait sa vie sans problèmes apparents. La conjoncture était mauvaise, mais tout allait bien. J’étais perplexe.
Un jour pendant le repas de midi, je demandais à mes parents la signification de ce mot, conjoncture, attrapé au vol parmi les informations que crachait la vieille radio de ma mère. La réponse me satisfît, mais ne m’avança pas vraiment. Où se cachait donc la crise ?
Il fallait bien que les choses aillent mal quelque part. Que des gens aient faim, qu’ils dorment dans la rue. Oh évidemment il y avait le clochard salué tous les dimanches sur le parvis de l’église, et il y avait les petits enfants en Afrique. Il y avait des gens malheureux, ailleurs, on nous l’avait assez répété. Mais pas assez. Ca ne collait pas.
Bien sûr, je vivais dans une bulle. La bulle de l’enfance, qui isole des soucis matériels. La bulle de ma petite ville résidentielle fleurie et bien famée, dans une des régions les plus aisées d’un des pays parmi les plus riches du monde. Mais tout le monde, dans cette petite ville qui était la mienne comme ailleurs, vivait dans la peur de la crise. A force de répétition, la crise devenait réelle pour tous, lovée dans les cortex comme une évidence indiscutable quoi que dénuée de manifestations palpables. Pour autant que je m’en souvienne, personne n’a jamais remis en question la crise. Il n’a jamais été question de croire en la crise, pas plus qu’il n’est question de croire au facteur. [1] La crise était simplement là, et s’il fallait en parler, c’est pour décider de comment en sortir. Car c’est ce qu’on fait, avec une crise. On en sort.

Avec le recul, j’ai fini par reconstituer une petite partie du puzzle et par faire coller une signification concrète à ce concept de crise. La crise, c’était les chocs pétroliers, la fin des trente glorieuses, la fin du plein emploi. Et tout ce qui en découle, ou pas. Tout ce qui va mal. C’est le chômage longue durée, la compétition durant les études, la compétition à l’embauche, la dette qui gonfle, le trou de la sécu, les impôts qui grimpent, et la bourse qui baisse, parfois.
Et qui baisse beaucoup, depuis quelques temps. Une crise dans la crise ? Ruez-vous sur les conserves, chacun pour soi et que le plus fort gagne, c’est la fin du monde. Mais personne ne veut de fin du monde. Les gouvernements du monde entier renflouent leurs banques à grand renfort d’argent public. Les spéculateurs vendent leurs invendables à Monsieur Tout-le-monde au prix fort et gardent les bénéfices. Les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres. De loin, en bas, il devient difficile de distinguer le monde des affaires de celui de la politique. Les PDG deviennent ministres, les cadeaux s’échangent, les relations se tissent et les campagnes se financent bien. La tendance n’est pas nouvelle, et n’a pas commencé avec Sarkozy, Bush ou Berlusconi. Depuis longtemps les puissants sont riches et les riches sont puissants. Mais la frontière se brouille graduellement, à mesure que s’éloignent des mémoires les principes fondateurs des démocraties capitalistes modernes, remplacés par un cynisme réaliste des adeptes de la realpolitik. Et ils n’ont pas tort.
Les cyniques ont investi depuis longtemps les postes clés du secteur économique, emporté dans sa course en avant infinie au profit d’où qu’il vienne. L’argent avait déjà perdu son odeur avant le début du siècle dernier, avec la bénédiction de la main invisible. Comment luter contre un concurrent prêt à user de tous les moyens en son pouvoir, sans considérations morales ou idéologiques, sinon en faisant de même ? Le cynisme est peut-être un choix au niveau personnel, mais au niveau sociétal, c’est une fatalité. Le cynisme est un comportement viral.
La politique a résisté plus longtemps, et non sans raisons. Dans une démocratie idéale, le leader politique est charismatique. Il est issu de l’élite intellectuelle du pays, et a des idées bien tranchées sur la voie à suivre par son pays. Plus qu’une liste de promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, il a des idéaux, et a conscience de servir le peuple. De tels leaders ont, je crois, dans une certaine mesure, existé, mais ils sont aussi rares aujourd’hui qu’ils ne l’étaient hier. Et la concurrence est nombreuse comme jamais.
Le politique moderne sait paraître, à grand renfort de publicités, de campagnes exorbitantes et de formules choc empruntées. L’idéologie est pour lui un bagage encombrant, quand une veste est si facilement retournée. Le politique moderne est peut-être cynique, mais il sait se faire élire. Le peuple le sait, bien sûr. Les taux de participation baissent. Le vote protestataire monte. Mais le pouvoir des realpoliticiens n’en souffre pas. En politique aussi, le cynisme a gagné, et il ne se voile presque plus.
Ce n’est pas une conséquence conjoncturelle, et ce n’est pas un hasard. C’est la progression logique d’un système dans lequel le cynisme se reproduit mécaniquement et élimine la concurrence. Et il n’y a aucune raison que cela ne continue pas dans ce sens.

La crise ? Mais il n’y a pas eu de crise. Le système a évolué, suivant ses propres règles, et il n’y aura vraisemblablement pas de retour en arrière. Le terme de crise implique l’existence d’une solution, mais il n’y aura pas de solution. Nous sommes sur des rails, et il ne fait pas bon regarder où ils nous mènent.
Derrière les mesurettes anecdotiques propres à chaque gouvernement, la tendance de fond est la même dans les démocraties capitalistes. Dérégulation, privatisation, libéralisation. Et nationalisation des pertes, en ce moment. La machine qui, durant le siècle dernier, marchait si bien, n’a pas changé, mais elle s’est emballée. Elle marche beaucoup trop bien.
Il y a une semaine, le mardi 23 septembre 2008, nous avons célébré le ‘earth overshoot day’. C’est le jour estimé où l’humanité a consommé toutes les ressources produites par la nature dans l’année, après quoi l’humanité pioche dans les réserves. Ne retenez pas la date, ce jour arrivera de plus en plus tôt chaque année.

Et qu’y pouvons-nous, nous, pauvres mortels ? Et bien rien. Le président des USA n’y pourrait rien. Il n’y a pas de moyen de lutter contre un phénomène viral mondial. On peut toujours essayer, pour se donner bonne conscience (ce qui n’est pas un tort, loin de là), ou juste au cas où. Mais c’est perdu d’avance. La population mondiale augmentera jusqu’à ce qu’on ne puisse plus la nourrir. L’exploitation des ressources naturelles continuera jusqu’à épuisement. Les pauvres toujours plus pauvres protègeront des riches encore plus riches. A moins d’un épisode imprévisible, une révolution, une guerre mondiale, une émeute globale, un soulèvement des machines, je ne vois pas ce qui peut contrer ce scénario. Les oligarchies se déguiseront en démocraties pour paraître légitimes, maintiendront le peuple dans la peur et détourneront sont attention des vrais problèmes. C’est déjà vrai dans une large mesure.

Ne faites pas d’enfants.



C’était le billet déprimant du jour. Etant donné que je n’ai qu’une maîtrise très proche de zéro des sujets abordés vous avez le droit de ne pas me croire, je ne sais pas si je me crois moi-même. Mais au moins, j’ai bloggé.

[1] Petit plagiat de Terry Pratchett, désolé.

23 septembre 2008

Chinoiserie

Voilà l'étiquette d'un mini kit de couture acheté en Chine :
Sympa non ?

18 juin 2008

IALCDJ

L'idée à la con du jour
Améliorer les systèmes de vote

Selon quel(s) critère(s) ?
La satisfaction moyenne de l'électorat à l'issue de l'élection.

Le problème
Ce n'est pas parce que l'on vote pour un candidat que tous les autres nous semblent égaux.
Prenons l'exemple d'un électeur, fervent supporter de Sarzoky (candidat fictif). Cet électeur, dans la catastrophique mais possible éventualité que Sarzoky ne gagne pas, préfèrerait voir Mayrou élu, auquel cas il serait légèrement satisfait, mais surtout pas Boyal, auquel cas il serait très très malheureux. Et je ne parle même pas des hippies genre Besancemou et compagnie.
Le problème, c'est que le vote ne montre pas le bonheur potentiel (juste après l'élection) que procurerait chaque candidat s'il était élu, mais simplement le candidat qui procurerait le bonheur maximum. Et vous pouvez vous retrouver avec une personne préférée d'une petite majorité et détestée par les autres, élu au nez et à la barbe d'un personnage qui plaît modérémment de chaque côté. Ce fût le cas de Lincoln vs. Douglas en 1860.

La solution
On peut demander aux gens de donner une note à chaque candidat. Reprenons notre fan de Sarzoky par exemple. Pour limiter les dégâts en cas d'apocalypse, il décide de donner un coup de pouce à Mayrou par rapport aux autres opposants. Il donne donc 20/20 à Sarzoky, 5/20 à Mayrou, et 0 aux autres. A la fin du vote, le candidat ayant la meilleure moyenne gagne, et, si les gens ont un peu joué le jeu, le vainqueur est plus représentatif de l'optimum de satisfaction nationale que le vainqueur d'une élection classique.

Avantages
-Résultats plus satisfaisants en moyenne pour la population.

-Prise en compte du vote blanc (0 pour tout le monde) : si les notes des candidats sont très basses, il savent qu'ils ne font pas l'unanimité et ont moins de légitimité que ce que leur aurait conféré un choix entre deux candidats au second tour d'une élection Française par exemple. Sarzoky élu sur un 6/20, forcémment, il la ramènerait moins.

-Meilleure prise en compte des petits partis : peut-être pas le premier choix, mais une bonne alternative ? Ils feront des scores plus importans relativement aux gros.

Inconvénients
-Décompte plus difficile dans le cas de vote papier, plus grand risque d'erreur (mais un risque de moyenne nulle a priori dans la plupart des cas sur un grand nombre de bulletins décomptés).

-Mais surtout, les gens peuvent ne pas jouer le jeu. Si deux partis donnent des mots d'ordre (secrets) différent, que l'un dit "jouez le jeu et donnez aussi des points aux autres comme vous le sentez" alors que le deuxième dit "ne donnez des points qu'à notre candidat", le candidat du deuxième parti est avantagé. L'attitude minimisant le risque sans connaissance a priori de l'attitude de l'autre parti est alors de ne jamais donner de points aux autres, et le vieux système est de retour. Ce qui n'est déjà pas si mal, dans le pire des cas, on revient à une élection classique.
Mais l'on peut aussi compter sur l'indépendance relativement importante des électeurs par rapport aux partis politiques. Si seuls les militants votent fanatiquement en donnant des points uniquement à leur candidat, mais que les autres électeurs privilégient leur propre intérêt et jouent un peu le jeu, l'issue de l'élection est mécaniquement plus satisfaisante pour la majorité, un peu si très peu de monde joue le jeu, beaucoup si beaucoup jouent le jeu. Etant donné le nombre important d'indécis avant chaque élection, je suis prêt à croire que beaucoup de monde serait prêt à répartir son vote sur plusieurs candidats. Et Mayrou aurait probablement gagné la dernière élection fictive.

-Meilleure prise en compte des petits partis et moins de légitimité des candidats élus : n'est-ce pas la meilleure raison de ne pas adopter ce système de la part des instances dirigeantes ?

-Complexité accrue : la notion de "noter les candidats" est simple à appréhender, mais moins que celle de "choisir un candidat". Il y aurait peut-être des cafouillages.

Et voilà, je voulais écrire un billet de 3 lignes, et j'ai pas su m'arrêter. Retour à mes (ré)visions désespérées.